Cinéa (1921)

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cinea 17 M SPECTACLES M Chérubin La pièce est petite, toute petite. Aussi est-elle meublée avec goût et gracieusement décorée. Les costumes sont d'une interprétation moderniste agréable; la mise en scène est plaisante. Mais les acteurs ne créent pas d'ensemble. On remarque Jotï're et Jeanne Provost, frémissante de féminité. Quant à Paul Bernard, il aura peut-être une sorte de génie; déjà il sait, par une science désarmante de la scène, placer des soupirs et des silences, des modulations et des cris où toute l'inconscience et la passion humaines s'expriment avec une limpidité qui bouleverse. Phi-Phi ne s'en allait guère loin. Il est allé aux Nouveautés. La voilà bien, l'ironie des mots! Mais le plus ironique, c'est que la salle était pleine chaque soir! Et maintenant il réintègre les Bouffes. Le Pêcheur d'ombres est une belle œuvre. Tragédie poétique et tragédie bourgeoise, on y trouve de quoi satisfaire aux besoins de pensée qu'on ne peut pas toujours abandonner en passant la porte d'un théâtre. Depuis La Couronne de carton, les facultés dramatiques de Jean Sarment ont heureusement évolué ; et voici une personnalité plus précise, un métier plus souple. Sûr de soi, l'auteur s'est permis, il est vrai, d'aimables concessions au public, en improvisant avec aisance sur des thèmes fragiles et séduisants : le manque de mémoire, l'association d'idées sans lien sensible, l'absence de contrôle sur soi. Les qualités le.s plus nobles de la pièce sont hors des scènes de fantaisie et de sentiment, en des médita tions animées où l'on cède à la puissance cérébrale que l'auteur à présent possède. Si son goût le porte ici à traiter un cas exceptionnel, ce n'est qu'une façon à lui de nous faire atteindre des vérités générales où chacun se trouve. Nous avons foi en Jean Sarment qui n'a probablement pas fini de ANIEKA YAN La danseuse anglaise à qui Nijinskv confia ^e^ belles traditions reparait le samedi 1 1 en matinée , au Colisée , présentée par Marie Cavadia, avec Eve Francis. Paillette Pax, Marie Marquet, Eva Raynal et Roger Gaillard, pour « Idral et Réalité ». s'acheminer vers des expressions de lui-même plus dépouillées encore d'un désir de plaire qui est en tous cas efficace. Jean Sarment joue sa pièce avec prestige et pathétique; et puis, ses moyens d'acteur sont si judicieusement ordonnés dans le mépris du conventionnel! Marthe Mellot inté resse, mais son intelligence a trop d'intentions, sa voix une mélodie trop consciente. Et Marguerite Valmont est, avec adresse, naturelle et captivante dans un rôle un peu ondoyant Paris qui filme n'a rien de cinématographique, pas plus d'ailleurs que les « films » quotidiens de l'auteur , Monsieur Clément Vautel. Mais il paraît que c'est un terme très « public »... La revue a de bonnes scènes de brio et de comédie. Mais il y a des interventions, en forme de sketches ou de monologues, d'un patriotarisme par trop facile : un mélo-dramatique Napoléon harangue le Soldat inconnu, de misérables habitants des pays envahis déplorent la frivolité parisienne... Comment ne pas sentir que la piété patrotique, ce ne peut-être, sur une scène de musichall, que de ne point parler de la patrie? Pour moi, la profanation et l'indignité, c'est plutôt de distribuer ces personnages émouvants entre une petite femme et un danseur. Ceux-ci sont charmants au MoulinBleu. Et, auprès d'eux, Yvonne Harnold sait être une fantaisiste aux jambes parfaites, à l'enjouement endiablé, une comédienne au jeu compréhensif, littéraire, distingnê. A l' Al hambr a programme moins bon qu'à l'ordinaire. Heureusement il y a l'enchantement des patineurs Reynolds, Doneggan et Company. Sur une piste carrée limitée d'immenses velours bleus verticaux, évoluent de bizarres et délicieux petits personnages, aux gestes contournés, aux équilibres impossibles, des êtres magiques et déconcertants, dont on se demande presque l'origine... Raymond Payellk.