Cinéa (1921)

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cinéa de femmes, parmi des palais de marbre, et non point une Ouled Nayl quelconque dans un café maure... A cet égard une comparaison s'impose avec deux autres contes : La Sultane de l'amour et La Fille des dieux. Nul doute que celui qui ait eu l'idée la plus juste de l'atmosphère à créer ne soit M. Frantz Toussaint; et s'il avait disposé des ressources financières, pittoresques et plastiques qui ont permis d'encadrer avec plus de splendeur que de goût, l'admirable corps d'Annette Kellermann, il aurait fait de grandes choses. En second lieu, je reprocherai aux auteurs deAfaroH/'d'avoirvu l'Orient du dehors; d'avoir fait du placage, réalisé une enfilade de documentaires, non point une œuvre vivante. Revenons toujours à la leçon du Nord : les personnages des Sagas nordiques ne cherchent pas à nous montrer combien pittoresquement ils sont Scandinaves ; ils vivent naturellement dans leur cadre familier, et le détail topique ressort spontanément. C'est exactement le contraire lorsque nous mettons en scène l'Orient (ou l'Extrême...) on sent que l'auteur passe son temps à se demander comment on peut être Persan, Arabe ou Chinois. Ainsi se commettent des fautes de goût telles que l'introduction, dans la symphonie joyeuse qui célèbre un mariage, d'exercices d'Aïssaouas. De beaux paysages, de belles photographies... mais c'est de la photographie; les cascades fumantes des Proscrits, c'était de la vie... Les yeux morts Qui ne serait touché de voir cette belle jeune femme abandonner son riche et vieux soupirant pour se consacrer à un aveugle de guerre; et par quel joli geste elle lui avoue son amour en l'embrassant sur les lèvres! Il doute; n'est-ce pas de l'admiration, de la pitié? Pour l'ôter de ce doute, elle l'embrasse de nouveau sur les lèvres. Cela nous suffirait; l'auteur tient à nous montrer le mariage à l'issue duquel, sous l'œil paterne du clergyman, ils s'embrassent sur les lèvres. Mais ces ma riages tournent souvent mal; elle est danseuse, il est pauvre ; nous sommes inquiets. Rassurez-vous : on nous les montre deux ans après; ils ont un enfant et s'embrassent sur les lèvres... Eh bien, malgré tout, Elsie Fergusson est si vivante, si pathétique, si jolie, qu'il faut aller la voir. Et il y a des passages parfaits : le repas en tète à tête, la promenade dans le parc, la déclaration sur le banc si délicatement jouée par les deux acteurs. Ce film soulève également une question intéressante : celle de l'éclairage des intérieurs. En cette matière il y a deux objectifs à atteindre et il est impossible de les atteindre simultanément. Si l'on veut montrer des scènes vivantes, réelles, plausibles, on s'ef ■ • j Le cinéma est une langue j \ internationale mais qui doit \ ■ ■ : justement servir à répandre \ ■ ■ | et à communiquer la person= \ • nalité de chacun. Les Amé= \ i ricains y sont Américains, : ■ ■ : les Suédois y restent Suê= : • dois, les Allemands s'y] ■ ■ : affirment Allemands — nous : ■ ■ [demandons aux cinégra=\ j phistes russes d'être Russes, j ■ ■ ■ aux anglais d'être Anglais, \ m m \et aux français d'être] [français] ■ ■ forcera de faire partir l'éclairage de la fenêtre, des lampes, des torchères, des lustres. Si l'on veut mettre en valeur des jeux de physionomie, on entrecroisera des projecteurs intenses venant de tous les côtés ; mais alors les lumières qui sont censées éclairer la pièce paraîtront absurdement pâles, et les ombres seront invraisemblables. Pour ne parler que des films qui sortent cette semaine, certains passages de la Lumière du monde, le salon, très réussi, qu'on montre au début de la Trentième Perle procèdent de la première esthétique. Au contraire les éclairages des Yeux morts sont délibérément destinés à souligner les jeux de physionomie, aux dépens de toute vraisemblance architecturale ou scénique. Dans une antichambre, située au milieu de la maison et dont on ne voit pas les ouvertures, il semble que deux ou trois soleils venant de directions différentes, s'entrecroisent... On goûtera toutefois, lors de la scène du repas, le fond chatoyant, frémissant, imitant un feuillage, sur lequel se détachent les visages expressifs et bien éclairés d'Elsie Eergusson et de sa partenaire autrement mieux que sur le hideux velours noir... La femme sauvage C'est La Fille sauvage de M. de Curel transposée, mais au point améliorée. On a toujours plaisir à voir Clara Kimball Young, mais pas toujours autant de plaisir. Le fils de son père. Que de joailliers en une seule semaine ! On aurait dû évidemment marier le fils de ce joaillier là avec la fille de joaillier que personnifie May Allison. Il se seraient apporté réciproquement en dot « L'œil de la Mer » et « La Lumière du monde » et en y joignant la « trentième perle » plus les vingt neuf autres cela leur aurait fait un fonds de commerce. La trentième perle. Encore des bijoux T On remarquera un début charmant comme éclairage, comme groupement, comme composition. Ensuite on ne remarquera plus grand chose. Caprice du Destin. .. . So]e mio... la sérénade de Cavalleria Rustieana... la Tosca... le brindisi de la Traviata... et Fabienne Fabrèges. La Lutte pour la vie. Il parait que ce titre appartient aux ayants droit d'Alphonse Daudet. J'aurais plutôt cru que c'était à ceux de Charles Darwin; mais la propriété littéraire ne eommence à exister que lorsque ce sont les autres qui vous volent. L'histoire qu'il précède est assez pénible, sauvée dans une certaine mesure par le talent d'Alice Brady,etde son excellent partenaire. D'ailleurs si c'était un film allemand, on nous raconterait qu'il a été fait afin de déconsidérer l'Amérique. Lionel Landry.