Cinéa (1921)

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cinea MM LES FILMS D'AUJOURD'HUI MM Loin du cœur Eternel poème des retours! Retour des vainqueurs de Troie, d'Agamemnon qui reçoit la mort à son foyer, d'Odysséus qui la donne. Retour grotesque des guerriers d'Aristophane. Retour du marin oublié, d'Enoch Arden qui s'en va sans rien dire, de xMilitis — vous verrez Van Daële dans la Fièvre qui tue. Retour du soldat, sujet que n'ont épuisé ni MM. de Fiers et Francis de Croisset, ni M. JeanJacques Bernard (et à ce propos notez combien le rond de serviette, par lequel se noue l'action du Feu qui se rallume mal, est un moyen cinèmatique, un premier plan d'écran). La donnée qu'interprète William Hart est celle du forçat qui revient, trouve son foyer dévasté. La psychologie n'en est point minutieusement analysée; il s'agit d'êtres simples, que l'auteur n'a pas la prétention de connaître mieux qu'ils ne se connaissent eux-mêmes, et dont les sentiments ne se révèlent que par le geste. Or, le geste de William Hart est toujours très beau. Quand on ne le voit pas, on est tenté de l'assimiler à ces admirables instrumentistes qui, de parti pris, ne veulent que jouer parfaitement cinq ou six morceaux toujours les mêmes; quand on le voit, on ne voit que lui et on applaudit sans réserve. Son Cornac Dans la catégorie des bons filma américains de valeur moyenne, celuici est un des plus amusants que l'on ait vus depuis longtemps. Le cadre en est original, la donnée sentimentale est assez délicatement traitée, les éléphants sont éminemment sympathiques; Miss Shirley Nason est excellente; elle est d'ailleurs, si je ne me trompe, la sœur de Viola Dana î (à moins que cela n'ait changé, les liens de famille étant si sujet à variation en Amérique). L'artiste qui joue le clown amoureux et perfide est très bon ; il meurt admirablement, et son expression pendant qu'il cherche à , rassurer la foule tout en suivant de l'œil la poutre qui va tomber sur lui, reste dans la mémoire. C'est un lien commun classique que l'art doit chercher à peindre l'impression que les choses font sur l'homme plutôt que les choses ellesmêmes. Dans ce cas, l'écroulement du cirque sous la tempête ne prend sa valeur, ne nous émeut pleinement que par le regard d'effroi que jette celui qui va en être la victime. On verra bientôt, dans Fièvre, la terreur de la lutte concentrée, condensée LOUIS FOREST plaidant la cause du Cinéma français devant les parlementaires a la Salle Marivaux. dans le geste apeuré d'un animal qui en est témoin. Devons-nous conclure de là à une infériorité du cinéma par rapport au théâtre, de l'expression visuelle par rapport à l'expression psychologique ? Nullement. D'abord, même au point de vue purement psychologique, l'écran peut mettre en valeur, beaucoup mieux que la scène, un jeu de physionomie. Puis on peut retourner la thèse et dire que l'émotion humaine ne nous saisit que lorsque nous en avons vu et compris le motif: or, allez montrer au théâtre une éruption volcanique, l'embrasement du Walhalla, ou simplement l'effondrement d'un cirque! Le diamant de la Couronne. Vous souvenez-vous, dans C<eur d'Héroïne, de ce corps charmant qui émergeait tout ruisselant de la mer? Dans un homme, une femme, de la poursuite à travers la forêt, des vêtements si pittoresquement déchirés qu'on voyait à regret remplacer par le comique pantalon de cuir? Il ne faut plus chercher cela dans les nouveaux films d'Irène Castle; elle a épousé un citoyen proéminent d'Ilhaca (N.-Y.) et elle ne tourne plus que des sujets respectables. Celui-ci vient d'ailleurs en retard, après les innombrables diamants volés et repris la semaine dernière. Suzy Flocon de neige Le mot leg en anglais n'est guère poétique; celui de shanh encore moins, non plus celui de jambe en français; et pourtant il n'en existe pas d'autres pour désigner ce composé de chair, de muscles, d'os et de nerfs qui sert à Anna Pennington pour marcher quelquefois, pour danser souvent, et plus encore pour exprimer ses sentiments de la manière la plus vive, la plus mutine, la plus spirituelle. Nous n'aurions point le temps — il y faudrait des volumes, et combien illustrés — d'instituer une comparaison entre les jambes les plus célèbres d'outre-Atlantique. Celles de Mac Murray auraient plutôt un caractère plastique; celles d'Irène Castle — of yorel — personnifieraient la danse, celles de Nazimova la tragédie, celles d'Annie Pennington la comédie. Au surplus, allez les voir... Sous le joug de la Morte On essaie de placer, cet été, beaucoup de films de Clara Kimball Young. Peut-être les hommes du métier feraient-ils une meilleure affaire en en achetant un bon, qu'ils placeraient, plutôt que dix ordinaires qui restent pour compte.