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DERRIÈRE L'ÉCRAN
cinea
La production française que nous verrou* la saison prochaine (suite) :
Jettatura, de Gilles Veber avec Elena Sagrary.
La Maison vide, de M. Raymond Bernard avec H. Debain, Jacques Roussel et Alcover.
Le Diamant vert, de M. Pierre Marodon, — douze épisodes, — Claude France.
L'Atlantide, de M. Jacques Feyder, avec Napierkowska, Melchior, Angelo, Iribe et Roanne.
Les Roquevillard, de M. Duvivier avec Van Daële, Melchior, Desjardins.
Un Loup, de M. Jean Durand avec Berthe Dagmar et Françoise Maïa.
La Terre du Diable, de M. Luitz Morat avec MM. Modot. Pierre Régnier, Mmes Yvonne Aurel et Chapuis.
La Maison des Pendus, de M. Houry avec Agnès Souret.
L'Infante à la Rose, de M. Houry avec Gabrielle Dorziat.
Le crime de Lord Arthur Savile, de M. Hervil avec Cecil Mannering et Olive Sloane.
L'Amour du Mort, de M. de Marsan avec Thomas Burleigh, A m y Verity Gaston Jacquet.
Les Trois Mousquetaires, deM. Diamant-Berger.
Le Père Goriot, de M. J. de Baroncelli avec Sylvio de Pedrelli, Signoret, Grêtillat et Claude France.
Le cœur magnifique, avec Séverin Mars, acteur et metteur en scène.
L'Eternel Féminin, de M. Lion avec Gina Palerme.
Phroso, de M. Mercanton, avec Paoli.
D'autres films encore sont commencés et paraîtront cette saison également. Nous en reparlerons.
Les films dont le cadre n'est qu'un décer rappellent ces femmes dont on peut dire qu'elles ne sont point habillées, mais costumées. ££f
Mme Germaine Dulac, metteur en scène de Malencontre, la Belle Dame sans merci, ayant terminé le montage de sa dernière bande la Mort du Soleil avec André Nox, qui nous sera sous peu présentée, songe déjà à sa nouvelle production.
Mme Dulac réaliserait une adaptation qu'elle a tirée de la pièce danoise Rêve et Réalité. Les interprètes de l'œuvre seraient Denyse Lorys, que nous venons de voir dans la Belle Dame sans merci, et David Evremond, protagoniste de l'Homme qui vendit son àme au diable.
Ces deux artistes seraient sans doute aussi les interprètes d'un prochain scénario qu'à écrit Mme Germaine Dulac : L'Invitation au voyage.
Ce film, s'il est réalisé dons l'intégralité de son inspiration, sera l'aboutissement des études cinégraphiques et l'idéal de mise en scène de son auteur.
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Nous avions dit que ce studio français, d'où sont sortis tant de films, venait de clore ses portes. Nous avions tort, il paraît, et nous en voilà ravis. Le studio de Neuilly a seulement été loué à M. Hervil pour les intérieurs du Crime de Lord Arthur Savile. M. J. de Baroncelli y reviendrait en septembre tourner un grand film.
Cette dame pour qui le cinéma était une affaire de leçons... particulières , réalise son rêve. Il s'est trouvé chez Elle — tout arrive — Une jeune étrangère assez généreuse pour être et la jeune ingénue et le banquier d'un film que cette dame est partie tourner sur la Côte d'Azur...
Gageons que le Rêve sera une triste réalité.
Dans le scénario de ce metteur en scène, habitué de la censure, et dont les films firent frémir — ignorants du Grand-Guignol, les habitués des salles obscures — il était question d'un jeune homme qui écrivait ainsi à sa maîtresse : « ... Ne t'inquiète pas... c'est toi que j'aime, j'épouse la jeune fille, je divorce dans deux mois. A nous l'argent, alors, à nous la vie facile... Ton André »>.
La lettre adressée à Mme X. ., 223, rue de Monceau, avait été filmée. Or, ce metteur en scène — oublieux — laissa dans un taxi sa serviette contenant scénario, papiers... et la lettre.
Affolé, il envoie son secrétaire à la Préfecture de Police — objets perdus — La serviette y était. Le secrétaire la réclame. Mais un bureaucrate à l'œil inquisiteur :
— Vous savez sans doute ce qu'elle contient?
— Oui, oui, telle chose, telle autre.
— C'est tout ?
— Je crois bien.
— Ah! bien sûr! Et bien nous ne pouvons pas vous les rendre ces papiers... On va faire une enquête î
— Une enquête ?
— Oui, ne faites pas l'innocent... une enquête... Tenez cette lettre... l'avez-vous lue cette lettre? Ah! mais!... Vous allez voir!
— Mais, monsieur, voyons... le cinéma...
Le pauvre secrétaire ébahi perdit son temps à expliquer que...
Rien à faire ! une enquête s'imposait... Vigilante, la Préfecture sauverait la jeune fille... Ah!... on allait bien voir !
Le lendemain, le metteur en scène y alla soi-même et proposa à ces Messieurs de venir jusqu'au studio... il leur montrerait le bout du film où passait la lettre incriminée.
Au bout de deux heures de démarches, enfin, on lui a rendu ses papiers. Ces Messieurs ont simplement gardé copie de la lettre.
La censure a quelquefois cherché de sombres chicanes à nos cinégraphistes. Elle était seule; mais si la préfecture de police s'en mêle...
André Davkn.
Ce qui ne Vaut pas la peine d'être écrit, on te tourne... Est=ce la faute du cinéma ou de ses exploiteurs ? ££