Cinéa (1921)

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cinea FIÈVRE Drame cinégraphique de Louis Delluc, réalisé par l'auteur — ^ *«*■. * » i jgpjj ':K » Rkr «l^y^""' ~ ", ^^y ' j^OÊ^Fêâ 1[J| 4 B m m 1 Jf \ qKjifa&y ■*• ^5 ™'S;'^ÉII ; ' '■ i'i* ',-". ï f . \ 1 ^ c Bt9V\l \ i y ■ ■ w | ^ I UNE SCENE DE « FIEVRE » Ph. Henii Castéra Au milieu, a terre : Eve Francis et Van Daële: a droite, premier plan : Elena Sagrary et Yvonne Aurel; au fond, sur l'escalier : Modot; sur la balustrade : A. -F. Brunelle et Gastao Roxo : a gauche : I..-V. de Malte. Dans un bar interlope du vieux port à Toulon, trois paisibles manilleurs très quelconques jouent. L'un d'eux est un petit fonctionnaire dont le coup d œil oblique nous apprend qu'il se sent fort attiré vers « la patronne » qui rêve au comptoir à un ancien amour. Survient tout un équipage en bordée de débarquement au retour d'une croisière aux mers d'Orient. Le patron, une brute sinistre, siffle aussitôt la meute des filles galantes habituées du bouge. Et l'alcool commence de couler dans les verres. Chacun des matelots montre ce qu'il a rapporté de là-bas, mais nul d'entre eux n'a fait une acquisition plus singulière que celui qui ramène une petite Asiatique accroupie à ses pieds dans le bouge toulonnais. L'alcool, peu à peu. dispense à tous sa mauvaise fièvre. Filles et matelots dansent aux sons du piano mécanique, les manilleurs eux-mêmes sont gagnés parce vertige. Mais, dans son ivresse, le petit fonctionnaire ne perd pas toute clairvoyance et une jalousie féroce le surexcite lorsqu'il s'aperçoit que la « patronne » a retrouvé dans le matelot qui ramène une Asiatique l'ami inoublié II avertit «le patron » qui provoque le matelot. Et c'est, avec l'ivresse de l'alcool, celle du sang. Le petit fonctionnaire, venant au secours du « patron » poignarde le matelot. Celui-ci est aussitôt vengé par ses camarades qui éventrent le petit fonctionnaire, et assomment « le patron » qu'ils poursuivent jusque dans la cave. Affolées à leur tour par toute cette bestialité déchaînée, les filles se jettent comme des furies sur la pauvre petite Asiatique et la dépècerait à coups d'ongles si la police, enfin, n'intervenait. Et alors, après tant d'horreurs, voici une chose charmante : la petite Asiatique, dequis son arrivée dans le bouge, était visiblement hantée par l'idée fixe de s'emparer d'une rose qui plonge dans un vase, sur le comptoir : indifférente à l'ignominie ambiante, elle ne voit que la rose et s'en saisit enfin quand il n'y a plus autour d'elle que des cadavres. Et aussitôt, avidement, elle en veut respirer le pafum. Hélas T c'est une rose artificielle, une rose en papier... Le symbolisme de ce dernier trait est trop clair pour qu'il ait besoin d'être expliqué. Mais il doit être mis en valeur pour justifier M Louis Delluc du soupçon de s'être complu par pur plaisir d'artiste réaliste, à l'étalage et au détail de tant de turpitudes écœurantes. Son réalisme est très nettement à tendances sentimentales et idéalistes. Tout ce que fait cet intel