Cinéa (1921)

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20 cinea EVE FRANCIS lectuel et raffiné est d'ailleurs, qu'il le veuille ou non, imprégné d'intellectualités. Derrière chaque geste, chaque regard, chaque nuance de pensée ou d'action des héros du film, il y a l'intelligence de l'auteur qui poursuit son but et vise à l'effet médité. Et c'est pourquoi, sans nul doute, jamais nous n'avons vu un drame cinégraphique s'élever à cette intensité d'expression. Mis en scène avec une telle recherche d'art — interprété par des artistes comme Eve Francis, Elena Sagrary, Van Daële, Modot qui sont dotés de la flamme intérieure, ce film cinématographiquement parlant est admirable. Il est, en tout cas, inoubliable. L.a Liberté (P. dk la Borib). • Ne pouvant aujourd'hui parler comme son importance le demande, comme son succès l'exige, de Fièvre, l'œuvre nouvelle du plus moderne. v w DAELÎ du plus hardi, et peut-être demain, le plus heureux de nos cinégraphistes, Louis Delluc.je tiens à noter la grande impression produite au Colisée par son film. Le jeu des interprètes, d'Eve Francis tout particulièrement à contribué ausuccès decetteprésentation. La censure aurait occupé ses ciseaux sur la bande. On verra bien si ce qu'elle aura laissé, au moment de l'arrivée devant le public, ne vaut pas plus que telle ineptie autorisée, encombrante et banale. On pourrait parier. Comœdia. • C'est dans un bar de matelots, quelque part dans un port de France, l'ennui des jours mornes..., les habitués de la manille..., le poivrot romantique, et dans la rue louche, étroite, tortue, le lent cheminement des filles... C'est, dans ce milieu rance et assoupi, la soudaine arrivée de matelots qui viennent de débarquer. Ils arrivent de Chine, de l'Inde, d'une Orénoque fabuleuse.de pays dont le nom seul est une fanfare nostalgique. Toute l'immense terre s'est reflétée dans leurs yeux pâles. Les souffles du large ont tanné les peaux. Le grand geste de la mer a balancé leurs corps. Ils viennent là comme à un port plus sûr. Et voici, au milieu des filles, le déballage de leurs sacs : singe, perroquets, armes sauvages, étoffes bigarrées. Voici, accroupi sur le parquet, plus passive et inanimée que les choses sorties des sacs, une petite Annamite, une « congaïe » douce, enfantine et résignée. Et les passions jouent. La maîtresse du bar a reconnu dans l'un des marins l'amour de toute sa jeunesse La dévoyée, proie d'une brute, pense aux jours d'innocence et de paix. Un incident déchaîne la rixe. Un vieil ivrogne veut lutiner l'Annamite. On se bat. Coups, cris de filles, affolement des bêtes, bouteilles brisées, grappes d'hommes dégringolant les escaliers, femelles ivres poursuivant la petite exotique, femme prostrée sur le corps de son amant, fuite éperdue, silence, silence. . Et voici dans la rue les pas lourds de la police sur le pavé. 11 n'y a plus rien qu'une femme qu'on arrache à un cadavre qu'elleétreint, qu'un ivrogne silencieux, qu'une petite congaïe les mains désespérément crispées sur une rose d'argent, sur une rose artificielle... Bonsoir (Pierre Scize). /?<fcan ELENA SAGRARY 11 y a, dans ce film, une succession d'images d'un relief étonnant. Elles animent cette vision rapide de la vie des bars ; le port est tout entier dans ces filles aux joues truquées et aux yeux salis ; l'Orient vient avec les matelots las des traversées interminables. Ils nous ont été présentés avec une vérité et une force saisissantes ; ils sont là, rudes, éloquents, simples, naïfs ; ils vont à l'alcool et à l'amour, ils vont à l'illusion, ils vont endormir leurs nostalgies sur les seins offerts ; ils vont pleurer sur leurs vies. Il est rare de rencontrer dans une œuvre une interprétation d'une pareille homogénéité. Est-il besoin de faire l'éloge de Mme Eve Francis et de M. Van Daële ? Les mots seraient uw\