Cinéa (1921)

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cinea 21 inutiles et ne feraient que s'ajouter à ceux écrits sur ces deux artistes. A leurs côtés Mlle Elena Sagrary ligure douloureuse de déracinée ; M. Modot, au masque dur et expressif ; M. Footitt, à l'œil désabusé ; M. A. -F. Brunelle, fonctionnaire sournois, et M. de Malte ont composé des silhouettes d'une vérité et d'un pittoresque remarquables. Et toutes les Fleurs du Mal, Yvonne Aurel, noyée d'ennui ; Noémi Seize, fdle aux yeux pervers, au visage ingénu ; Lili Samuel, que nous vîmes dans Villa Destin : SolangesRugiens, âme candide et égarée, toules donnaient à Fièvre sa puissance et sa vie. On tourne avec elles, comme balancés par la vague, et le rythme des mers se prolonge dans un tournoiement maître de l'oubli. Bonsoir (Auguste Nardy). • L'œuvre de Delluc fait penser à la Fête Espagnole qui est au cinéma ce que l'Enigme d'Hervieu fut au théâtre. Film curieux, rempli de notations originales, exactes; quelque chose qui nous fait songer à Carco. Passions violentes, matelots, filles, bouge, et parmi toute cette boue, la petite fleur. Eve Francis est parfaite, je dis bien parfaite, dans le rôle de Sarah. Du côté hommes, Van Daële, un masque, des attitudes, des silences expressifs ; Modot remarquable de composition, et puis, tous, tous... La photographie est bonne, la mise en scène expressive. Ah! pourquoi n'avons-nous pas un cinéma libre comme il y a un Théâtre-Libre, et qui donc sera l'Antoine du cinéma! Voyez-vous l'attrait d'œuvres puissantes, vivantes, vraies, autres que les éternelles histoires des dames du grand monde?... Voyez-vous quel succès et surtout quels horizons le cinéma ouvrirait à ceux qui voudraient faire quelque chose qui ne soit pas « ce qui se fait »? La Lanterne (C. F. Tavano). • C'est lièvre qui devait d'abord s'intituler La Boue. Mais la censure a passé par là ; elle n'empêchera pas ce drame cinégraphique d'accomplir une belle carrière. La présentation a eu lieu au théâtre du Colisée, devant un public difficile dont les applaudissements furent unanimes. Et c'est un beau succès a l'adresse de Louis Delluc et de tous ses interprètes. Cinè-Journal. Les échappées nostalgiques sur le port, entravées par les portes du bouge, les marines bleues, le déballage des objets multiples rapportés par les marins, la figure symbolique de la petite Chinoise qu'une fleur hypnotise, les esquisses d'expressions burinées comme à l'eau-forte, jettent des notes d'art indiscutablement sonores. Sarah EVE FRANCIS L'Orientale . . . . ELENA SAGRARY Milnis VAN DAELE Topinelli MODOT L'homme au chapeau gris. .FOOTITT La femme à la pipe. . . . Yvonne AUREL Le petit fonctionnaire. .A. -F. BRUNELLE Patience Solange RUGI ENS L'ivrogne. . . . . . L. -V. de MALTE La Naine. ... .... Lili SAMUEL La Rafigue Noémi SC1ZE Colibri Gastao ROXO Pompon Marcelle DELV1LLE Le joueur de manille . . . . BARRAL Grimail WAROQUET Piquignon BAYLE Pêche verte . . Jacqueline CHAUMONT Prunelle S1SKA Flora .... . . Jeanne CADIX Javotte V1NTIANE César Léon MOUSS1N AC Tonneau BOLE Alvar W. de BOUCHGARD Opérateurs . . . . G1BORY et LUCAS L'exclusivité de ce film appartient pour le monde entier à la Société Française des Films Jlrtistiques, 17, rue de Choiseul , 'Paris. MM. Van Daële et Footit, Mmes Eve Francis et Elena Sagrary ont servi avec leur talent habituel, cette conception curieuse. Courrier Cinématographique (M. Y). • Ici, comme dans la Fête Espagnole, Delluc part d'une idée uniquement visuelle. Il pense directement en images. Il s'agit d'un bar, dans un port, la nuit C'est tout. De cette image initiale et dominante procède la succession des autres images qui constituent le développement du film. Ainsi Delluc est dans la vérité cinégraphique. L'anecdote n'intervient que pour servir en quelque sorte d'armature au tableau, l'animer et en porter ainsi au maximum l'intensité expressive. L'image se suffit absolument â elle-même, le texte n'intervient que dans la mesure stricte ment indispensable. Demain, Delluc l'éliminera complètement de ses réalisations visuelles. Tout l'intérêt se concentre, de la sorte, dans la répartition des valeurs. Peu d'œuvres cinégraphiques sont aussi caractéristiques et plus riches d'indications. Le Crapouillot (Léon Moussinac). • Il ne semble pas que Fièvre comporte un compte-rendu dans la forme ordinaire, car il s'agit moins d'un film que d'une manifestation. Fièvre, au surplus, n'est autre que La Boue qui avait déjà suscité tant de curiosité... et de discussions avant d'obtenir de la censure, moyennant un changement de titre et, sans doute, quelques coupures, le droit de paraître devant le public. Ce public — je le constate avec un réel plaisir, car il y a là un symptôme de bon augure pour l'avenir du cinéma — ce public, dis-je, a témoigné, par son attention passionnée et comme respectueuse, et finalement par ses applaudissements chaleureux qu'il sentait, qu'il comprenait qu'une œuvre d'un caractère tout particulier et rare, d'une signification et d'une porte considérables était offerte à son jugement. Si j'osais faire un rapprochement assez hardi, mais non pas si extravagant qu'on le pourrait croire, je dirais que — toute proportion gardée la présentation de Fièvre correspond, quelque peu, dans l'ordre cinématographique, à ce que fut dans l'ordre dramatique, la première d'JIernani... ... Nous voilà loin, n'est-ce pas et â cent coudées au dessus de l'histoire du eow-boy chevaleresque et redresseur de tort ou du charmant petit espiègle qui réussit à réconcilier son papa et sa maman sur le point de divorcer, ou de l'odyssée du testament volé, ou des méfaits de la « femme fatale », etc., etc.. Nous voilà loin du déjà fait, du déjà vu, du « chiqué » conventionnel. Voilà de la vie intérieure. Et si j'ajoute que chaque détail du film correspond à une réalité et à une pensée, que chaque geste, chaque regard des interprètes est réglé pour ajouter une touche, une note, un accent utile à la vibration des couleurs et à l'harmonie totale de l'œuvre, j'aurai, sans doute, justifié que Fièvre m'apparaisse comme une sorte de chef-d'œuvre d'art cinématographique. La Ciuématographie Française (P. de la Borie).