Cinéa (1921)

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cinea MM LES FILMS D'AUJOURD'HUI MM Deux mains dans l'ombre. Chacun. sait que, lorsqu'on débarque pour la première foi» en un pays exotique, on est d'abord frappé du type général de la race qui l'habite. Par la suite le caractère individuel de» physionomies ressort et l'on s'aperçoit que ces chinois, ces nègres, ces arabes qui naguère semblaient tous pareils diffèrent autant l'un de l'autre, que les habitants d'un village français et souvent par des caractéristique» analogue» à celles qui distinguent ces derniers entre eux. Des livres comme ceux de Lafcadio Hearn, par exemple, qui nous font sentir si vivement, si nettement les divergence» profonde» existant entre l'Occident et l'Orient, ne sont peutêtre pas ceux où l'on peut trouver l'image la plus exacte de l'âme orientale. En effet, ces différence» une fois données, et dans beaucoup de cas elles portent sur le langage de l'âme plutôt que surson contenu, il reste à fouiller le» caractères des individus, aussi variés au Japon qu'en France, à faire ressortirl'élément proprement humain de chacun d'entre eux. Il y a là deux objectifs artistiques difficilement compatibles. Plus on insistera sur le côté ethnique des personnes, plus le côté humain, particulier, individuel sera rejeté dans l'ombre. Etc'est pourquoi Sessue Hayakawa incarne à nos yeux un type racial, plutôt que des personnages, l'Orient dressé contre l'Occident plutôt que tel ou tel oriental. La notion de caractère individuel des personnages, l'idée que le rôle, même s'il concrétise des qualités ou des défauts d'ordre universel, — l'avare, l'indiscret, le jaloux — doit montrer en même temps des traits qui lui soient absolument propres et qui nous obligent à voir en lui non seulement l'image générale de l'avarice ou de la jalousie mais aussi l'image particulière d'Harpagon ou d'Othello sont d'ailleurs des acquisitions de date récente. Qui peut, sauf dans un ou deux cas, individualiser les valets de Plaute, les confidents de Racine, le» amoureux de Molière, ou même le» brigands romantique» de Victor Hugo ? La ressemblance individuelle a dû au début, être le premier objectif des arts plastiques, et ce en raison du caractère eschatologique primitif de ces arts : il fallait, pour l'agrément et la commodité de l'autre vie, que la statue ou l'image du défunt représentât bien lui-même et non un autre. Mai» cet idéal avait déjà disparu devant les exigeancesdes esthétiques, les canon» imposés, la loi du moindre effort, qui engage à travailler « de chic », lorsque l'art dramatique a pris naissance. 11 ne reparaît guère qu'avec le réalisme quasi-romantique de Boccace, où des scalde» islandais ; il s'épanouit, arrive peut être à son maximum, dans Shakespeare ; mais il n'a pas forcé la porte des studios, où régnent les types, où des nuances telles que celles qui font que le» divers matelot» de La Fièvre marquent des variantes individuelles du type matelot sont chose inconnue ou rare. Et après tout, ce» observations, formulées à l'occasion d'Hayàkawa, l'appliquent encore plus à beaucoup de grands artistes de cinéma, à William Hart par exemple. Le cas d'un Sjostrom, qui dans chaque rôle et sous le vêtement ethnique exotique sait nous montrer une âme humaine nouvelle, est véritablement exceptionnel. Cœur de femme « Je dispose, dit le directeur à son scénariste habituel, d'un certain nombre de bandes, provenant d'origines diverses, et dont il s'agirait de faire un film. Les unes représentent des scènes de la vie des mineurs, une explosion de grisou, une émeute ; les autres, Ethel Clayton sous des aspects variés, par exemple tenant une carabine avec une inquiétude si manifeste qu'on en vient à croire qu'elle est réellement chargée ; d'autres enfin des scènes de restaurant de nuit, un accident d'automobile, le boudoir d'une courtisane... (Rassurez-vous : j'ai choisi l'interprète du rôle conformément aux idées du bureau réformiste, qui interdit de rendre le vice aimable). Pouvez-vous m'arranger un scénario qui permette d'utiliser tout cela ? Héroïque, le scénariste a entrepris la tâche... 11 faudrait n'être pas moins héroïque pour analyser son œuvre. Le rédacteur habituel des résumés communiqués au public a, lui-même déclaré forfait ; il conclut découragé : « Blanche constatant avec tristesse que son mari devient de plus en plus froid avec elle parvient à la suite de plusieurs événements («plusieurs » est très au dessous de la réalité) à ramener son mari qu'elle adore, dans le droit chemin, après lui avoir pardonné ses folies passées. » En elle-même plusieurs des photos comprises dans cette rhapsoçjraphie sont bonnes. Et même il faut avouer qu'Ethel Clayton donne au personnage un cachet d'unité susceptible de démentir l'hypothèse toute gratuite que nous venons de formuler. L'autre parfum Encore un triangle, mais cette foi» Wilbur Craft et le bureau de réforme ne sont pas passés par là, et le vampire n'est pas handicapé par un physique ingrat. Cela devrait finir mal, mais finit bien. Et Mar>' Mac Laren a de très beaux bras, et du talent. Le Roi des Chemins La donnée rappelle à la fois une nouvelle assez longue et amusante de Bret Harte et une plus courte et saisissante, de O. Henry. Elle est heureusement réalisée et interprétée. L'Enfant du Carnaval Que M. Mosjoukine, qui a le droit de croire les éloges adressés au metmeur en scène et à l'acteur, n'écoute