Cinéa (1921)

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cinea 5 pas ceux qu'on décerne au scénariste. Cette histoire d'enfant trouvé recueilli par un riche viveur, qui, tout a fait par hasard, prend la mère comme gouvernante, ne vaut que comme prétexte est fort bien habillé et fort bien photographié, et c'est déjà quelque chose. • Micheline Il y a dans l'œuvre d'André Theuriet un côté frais, naturel, sylvestre, qui lui confère, malgré la banalité de certaines données et la médiocrité de l'exécution, une durable jeunesse plus qu'aucun de ses contemporains, de valeur comparable il a su placer, l'homme au sein de la nature, faire participer celle-ci à l'action, le transformer en un personnage agissant. Quand on voudra faire en France du film suédois, Theuriet est un des auteurs vers lesquelsl'on se tournera. M. Jean Kemm a donc été bien inspiré en choisissant Micheline comme sujet ; de son film, et il en a tiré une œuvre qui, par ailleurs bien jouée, est agréable à voir. Les Cavaliers de la Nuit Je n'ai pas lu le roman de Zaïre Grey dont ce fdm est tiré ; mais le titre (Le Désert de Blé) laisse supposer que la mer onduleuse des épis doit en constituer non seulement le décor, mais encore le protagoniste. 11 subsiste quelque chose de ce parti dans l'adaptation cinématique, et l'on frissonne avec admiration au passage des gigantesques machines qui moissonnent et battent le blé tout à la fois. Malheureusement il y a une histoire, aussi banale qu'obscure, où il est question d'agents à la soldede l'Allemagne qui, un an après la paix, s'amusent à jeter dans les champs des boules incendiaires, lesquelles d'ailleurs n'incendient rien. Ces bandits de pacotille vont même jusqu'à assassiner, pour se débarrasser d'un témoin, une infortunée fdlette. — Louons à ce propos le metteur en scène de nous avoir épargné la vue du meurtre, du cadavre, du sang, et de n'avoir voulu exciter notre horreur et notre pitié qu'en nous montrant l'horreur et la pitié des témoins La loi de l'économie d'expression s'applique sur l'écran comme sur la scène, et il est piquant de voir les autodidactes qui découpent les films au trente-huitième étage du building s retrouver les règles qu'ex posait Aristote. La Gangue Frank Keenan trouve son meilleur champs d'expression dans les drames de la vie industrielle et financière ; il fait admirablement vivre ces caractères complexes où le bien et le mal se mêlent indissolublement. 11 ne semble pas que, jusqu'à présent, le public français ait apprécié à leur véritable valeur l'homme et les œuvres auxquelles il donne la vie. Peut-être les spectateurs, peu sensibles au mérite de l'interprétation, cherchent-ils avant tout au Cinéma un alibi et préfèrent-ils que l'écran magique les transporte à l'ombre des forêts, au bord des eaux courantes, plutôt que dans une usine en période de grève. Jeune fille à louer Pendant longtemps le régime pénitentiaire aux Etats-Unis, surtout dans les Etats du Sud, le doux pays de Dixie, a été d'une effroyable rigueur. Les prisonniers travaillaient sans répit, sous le fouet ; ils étaient loués ainsi que du bétail à des fermiers ou à des entrepreneurs qui les traitaient exactement comme des esclaves. Jack London a décrit, dans une nouvelle(The Hobo and the Fairy) l'existence d'un condamné qui, évadé, puis repris, descend tous les degrés de l'enfer, depuis le cachot et la camisole de force jusqu'au fouet aux nœuds garnis de pointes, pour être finalement loué à un bûcheron qui l'oblige à couper chaque jour pour une corde et demie de bois. Et ceci n'est pas simple invention de romancier : Georges Rennan, qui avait vu de prés les déportés en Sibérie et les convicts dans les Etats du Sud, n'hésitait pas à décerner la palme de la cruauté à ses compatriotes. Pour qui se rappelle tout cela, l'idée de mettre en film la location des prisonniers, de faire offrir en location une jeune fille du monde condamnée pour excès de vitesse, et de traiter la donnée dans le mode comique a quelque chose d'effarant. Le sadisme y est à chaque instant frôlé ; finalement l'absurdité même de la réalisation amène le rire. En vérité May Allison vaut mieux que de telles excentricités, couronnées dignement par la publicité de mauvais goût que le titre a inspirée aux éditeurs français du film. Lionel Landry.