Cinéa (1921)

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cinea 5 enfin les .sentiments qui agitent les âmes de gens cultivés, habitués par la lecture des romans à reconnaître, à définir et a diriger dans des sens déterminés les mouvements de leur vie passionnelle sont plus aisés à décrire que ceux d'êtres moins conscients et plus spontanés. L'inconvénient est qu'on a abusé de ces facilités et qu'aujourd'hui, lorsqu'on voitl'èlèij a nt issi mehèroïne qui s'avance sur l'écran, tandis que son mari ou son amant allume une cigarette avec cet air dégagé qui ne se voit qu'au cinéma, on regrette trois tables sales, sous un toit poudreux, au fond d'un Saloon, plein de eowboys. Il faut avouer que l'héroïne de Chimères est à plaindre, entre un mari qui pousse l'aveuglement à un point tel qu'il ressemble à de la complaisance, et deux amoureux dont l'un ne sait que se suicider et l'autre l'accule elle-même au suicide. Mlle Hespéria se tire bien du rôle, avec une louable sobriété de gestes et une beauté un peu trop sculpturale qui donne l'impression d'un modèle plutôt que d'une femme du monde. Ambitieuse. Mrs. Glynn s'est fait une spécialité de romans dépeignant les mœurs de la haute société anglaise, a peu près de la manière dont pourrait les dépeindre une dame de compagnie intelligente et envieuse, ou, plus simplement, une authoress qui voudrait corser ses produits en leur donnant le goût français. Un de ses derniers romans assez amusant d'ailleurs, la carrière de Catherine Bush, a tenté un metteur en scène qui a changé le nom de l'héroïne, adouci ou supprimé les incidents scabreux, et réalisé ainsi un film assez banal, que Catherine Calvert défend bien avec son talent, intelligent et sec, assez apparenté au type de l'héroïne. Ce qui condamne le principe même de la Censure cest qu'elle ne commet pas une sottise de moins quand elle est exercée par des gens intelligents et lettrés. L'Enigme du diable. On songe à tel concerts de Mendelssohn ou de Saint-Saens, où une idée, de valeur secondaire, développée avec un art et une expérience achevés fournit à un excellent artiste un prétexte plausible pour montrer sa virtuosité. Gladys Brockwell trouve là un de ses meilleurs rôles, le cadre est riche et varié, et après tout il y a des jours où l'on ne tient pas essentiellement à entendre des œuvres de premier ordre. • La Sierra Nevada Las des épisodes incessants et monotones d'un ciné-roman dont la bêtise écrasante a découragé jusqu'aux directeurs de salles, les yeux se reposaient avec joie chaque semaine sur ces beaux paysages de montagnes, sur cette eau vivante ; qu'elle soit neige ou nuage, glacier torrent ou lac, chose curieuse et déjà signalée, le cinéma, instinctivement, trouve les règles classiques : les opérateurs qui ont pris ces vues, et qui n'ont sans doute jamais regardé un tableau de Poussin, de Corot, ou, par exemple, parmi les modernes, de Rouxel, savent que le paysage doit être animé, mis à l'échelle par des êtres vivants, des voyageurs, des chevaux, des chiens... • Le Roman d'un Spahi. On a souvent remarqué qu'à certainesépoques un art, sous l'influence de ce que demande le goût du public ou de ce qu'offrent les moyens d'exécution, semble subir par avance l'influence d'un autre art non encore existant. C'est ainsi que, dans les structures gothiques, se préforme la construction métallique, dans les dessins au phijsionotrace du xvme .siècle, la photographie. De même, nombre d'écrivains ont fait du Cinéma avant le Cinéma. En Amérique, les noms de Bret Harte et de O. Henry viennent immédiatement à l'esprit; en Angleterre, celui de Conrad, en France, et, dans un genre différent, celui de Pierre Loti. Essentiellement romantique par l'importance qu'il donne au cadre, au paysage, par son goût pour les milieux exotiques qui laissent apparaître, sous son aspect le plus immédiatement perceptible, la diversité de l'univers, l'auteur de Pêcheurs d'Islande aime présenter des personnages aux âmes non point simples — aucune âme n'est aussi simple qu'on le croit — mais inconscientes de leur complexité relative, qui s'expriment non point par des mots, par des analyses explicites, mais par un geste, un acte synthétique. Et c'est là, au fond, l'esthétique de l'écran. Est-ce à dire qu'il soit facile de tourner du Loti ? Non, et justement parce que c'est déjà du Cinéma ; et l'avertissement vaut pour qui voudrait s'attaquer à O. Henry, à Conrad, ou à Bret Harte. Et puis, ce marin hautain, timide et mélancolique a promené dans les cinq parties du monde un œil qui sait voir ; à cet égard, on ne peut guère citer après lui que les frères Tharaud. Or, pour qu'un objectif voit ce qu'a vu Loti, pour qu'une pellicule montre ce qu'il nous montre, il faudrait beaucoup de conditions — artistiques ou économiques qui sont difficiles à remplir. Je n'ose point dire qu'elles soient remplies en ce qui touche Le Kojnan d'un Spahi. Les Bohèmes de Paris. Quel intérêt présente une image de la vie des paysans normands ou des artistes montmartrois, exécutée d'après les idées que s'en fait le metteur en scène de Manhattan ou de Los Angeles ? 11 est possible qu'un habitant de Des Moines ou de Peoria la trouve ressemblante, de même qu'on admire peut-être à Copenhague le caractère hindou ou martiniquais de certains films de la Nordisk. Mais il y a quelque audace à exhiber de tels tableaux au public français, d'autant que l'auteur ne s'est pas mis en frais d'imagination et n'est pas allé chercher ses données extrêmement loin. Montagu Love a du tempérament eteonnaît son métier, maison éprouve quelque regret à le voir gaspiller son talent à jouer des personnages toujours creux et inexistants auxquels il n'arrive pas à donner la vie. Lionel Landry. // parait que le specta= cle du crime et de la passion provoque le crime et la passion. M Et le spectacle de la Vertu à haute dose, quel effet produirait=il ? M