Cinéa (1921)

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cinéa 13 On doit à Mr. Blacktou, entre autres jaovations, l'utilisation des panneaux peints, des tableaux, et des photographies, ainsi que les éclairages de fond qui, depuis, nous valurent maints effets admirables. Il comprit, un des premiers, l'intérêt d'une présentation soignée, dans un cadre impeccable. Aussi, ouvrit-il, en 1915, le premier palace du Cinéma, dans Broadway. 11 fonda, également, le premier magazine traitant exclusivement de l'art cinématographique. Eu 1917. Mr. Blacktou, tout en gardant ses intréêts dans la Vitagraph Stock C°, prit la direction personnelle d'un autre studio. Il produisit alors « A world for sale », « Wild youth », « l'assers by », etc. On pourrait croire que ce fut là tout. En vérité, ce pouvait être « assez ». Mais, Mr. Blacktou voulut et fit mieux encore. Cet homme inlassable est revenu, en 1920, dans sa patrie d'origine pour réaliser une grande ambition : faire des films essentiellement anglais qui puissent rivaliser avec ceux de ses amis d'Amérique. Quel homme, mieux que lui, pouvait tenter une telle expérience. M. Blackton présentera, bientôt, sa dernière œuvre « The Glorious Adventure », mise à l'écran d'après un scénario de sa composition. Les principaux interprètes en sont : Lady Diana Manners. Victor Nac Langlen, etc. Les quelques photos que M. Blackton a bien voulu réserver pour Cinéa, donneront au publie français une idée de l'ait avec lequel le film fut produit. Nul doute qu'il ait le succès qu'il mérite. Pour moi qui l'ai vu, « The Glorious Adveuture », première super-production eu couleurs où se résument tous les efforts d'un homme de volonté et de conscience, sera un autre et digue achèvevement dans l'histoire de cet art, entre tous, difficile. Rendons-en grâce à M. Blackton, pionnier et conquérant, à qui nous seront encore redevables de minutes profondes. A. -F. Rose. L'Entente Cordiale Cinématographique L'année 1920 a marqué l'expansion du film français, en Angleterre : Exportations françaises en Angleterre : Année 1919 9.843.009 pieds Année 1920 18.044.437 — Cette expansion n'a fait que croître d'une façon parfois très sensible : Exportations françaises en 1921 : Janviers 3-35°-759 pi«ts Février 3.636.512 — Mars 4.634.057 — Avril 5.105.299 — Mai 4.450.165 ,T"in 3.031.503 Juillet 3.000.657 Chaque mois de nouveaux filins français sont présentés, ici, à un public avide et curieux, tout disposé à rendre au don et au goût français l'hommage qu'ils méritent. Je dirais tout de suite qu'ils le méritent souvent. En dépit de campagnes plus ou moins tendancieuses menées, dernièrement, par delà le « Channel », sur lesquelles je n'ai pas à m'appesantir, l'anglais aime le « gay Paris », la « doulce France ». Il conserve pour elle comme un fonds de tendresse, comme on en a pour un ami, parfois exhubérant, mais si sincère, si peu gênant, toujours disposé à plaire. Je crains fort de passer pour poétique, c'est-à-dire ridicule. N'est-il pas dangereux, d'ailleurs, d'avouer un faible, ou une faiblesse, mais ma foi, tant pis : j'ai celui-ci! Ou ne s'imagine pas, en France, comme le peuple anlgais s'intéresse aux mille et une choses du continent, au'elles soient conséquentes ou futiles. On ne peut que regretter qu'il s'agisse trop souvent des mille et un faits divers parisiens, et puis qu'importe!... C'est pour lui, comme un peu de lumière, un soupçon de parfum, quelque chose de délicat, de raffiné. Cela plaît. Mieux, cela enchante... C'est français. Voici presque un mot magique, en vérité. Nous voici loin du cinéma, direz-vous. Quelle erreur. Ne pensez-vous point qu'une amitié réfléchie soit préférable à un penchant, mon Dieu, plutôt frivole, en cela qu'on ne le discute pas. On ne le discute pas, justement, parce qu'il est un penchant. Pourquoi est-il cela? Parce que... Je sais des gens qui vont sourire. Hélas ! Faudrait-il que le Français se résignât à n'être qu'une espèce de feuxfollet, oaré d'une grâce désuète 1830. ou d'un laisser-aller 1921, auréolé de succès , laissez-moi dire, antique. Séducteur sans cloire. car sans conquête, lui suffira-t-il d'être dans les cœurs et non d^ns les esprits, irrémédiablement. Le chic français? Oui... La grâce parisienne? Oui... Le plaisir de la Butte. des moulins et des cafés chantants ? Oui... Des fleurs, des danses, des souners fins, des rires. Ouoi encore? l'apéritif à la terrasse du Cardinal. C'est ioli. délicieux, agréable. TTn noint. C'est tout. T a France est ditrne d'être appréciée par d'autres moveus. sur d'autres œuvres oins durables, bâties selon cette lutunnïté profonde qui l'anima touiouvs. Chaque manifestation de son activité, chacune de ses initiatives, fut le point de départ d'un nouvel acheminement. Chacune de ses réalisations fut comme une éclaircie sur 'un monde hanté, surtout de mauvais rêves. Cependant, nous qui l'airnons. la connaissons-nous? A peine. Les journaux français ne cont pas lus en A11flet°rre. Les livres n'ont ou'uuc clientèle restreinte. Des magazines, Vie Parisienne, ou autre du même genre je n'en parlerai pas. Et voici le cinéma, truchement vé ridique, porte-parole aux mille voix d'airain. Il s'adresse à tous, et tous le comprennent... Il vient... Nous lui sommes soumis. Le cinéma est là pour apprendre au peuple anglais le véritable cœur de la France — pour le familiariser avec les nuances d'une pensée, entre toutes fertile pour lui montrer, enfin, son vrai visage, avide et tourmenté... Ici, un mot, un nom surgissant « Le Penseur », André Nox. Evocation qui contient tout ce qu'on ne peut dire. Le public anglais a chaleureusement accueilli cette œuvre forte, avec raison. Cette raison n'excluât pas le sentiment. Au contraire. S'agit-il, avec « Le Penseur », d'un fait isolé? Non. «»■ J'accuse » fut un plaidover remarquable, discuté, mais d'une valeur non discutable. « Le Carnaval des Vérités », « Miarka ». L'Appel du Sang », « L'Ami Fritz », etc., furent autant d'oeuvres qui défendirent et illustrèrent dignement la cause du peuple français. Louons-en les Compagnies Gaumont, Pathé, Stoll, Butcher, etc., qui les présentèrent. Le cinéma est le véhicule (véhicule comme on dit en anglais) le plus sûr oui soit pour le génie français. Pui-se-t-il garder toujours ce je ne sais quoi qui le distingue d'une autre œuvre étrangère, ce composé d'imagination, d'heureuse originalité, d'audace, où l'on reconnaît sa marque « made in France ». Alors disparaîtra, bientôt, cette fausse idée qu'on se fait généralement d'un peuple, charmant entre tous, qu'on dit léger, parce qu'il admire toute œuvre sincère de confiance, qu'on dénomme inconstant, parce qu'il aime t-^iite beauté. Des réalisateurs tels que MM. Marcel L'Herbier, Abel Gance, Léon Poirier, T.éou Mercanton, etc., sont là pour nous donner confiance, quant à la bonne propagande des dernières productions françaises de l'écran. Qu'ils sachent — et tous les produeers français avec eux — qu'ils ont ici de nombreux enthousiastes. Il n'appartient qu'à eux de s'en faire des amis, clairvoyants, et d'autant plus fidèles. A ce sujet, qu'on me permette d'exprimer le vœu de voir projeter également en Angleterre, un jour prochain, les dernières œuvres de Mssrs. Henrv ■Roussell. Louis Delluc, René Henni. Henri Diamaut-Benrer, etc., dont quelques échos chaleureux me sont déjà parvenus. Elles trouveront, ici. un public attentif, et sans nul doute, un succès mérité. Chacun des deux pays en retirera quelque avantage. L'entente cordiale est d'abord une entente, c'est-à-dire une reconnaissance mutuelle de droits et de devoirs. En ce oui concerne particulièrement les artisans de cet « art » unanime, de devoirs, il en est surtout un : être sincère, être humain. Oser, ensuite, et vaincre. L'homme est partout le même être anxieux, aux bras tendus, souvent, hélas ! nu lèvres closes. La parole peutelle jaunis tout dire. Peut-elle tout montrer. La foule qui le contient — en qui tous, si divers, se rassemblent pour