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cinéa
il
• :
I Mary Pickford j
et I "POLLYANNA"
Bonjour, Mary!
Vous avez une âme d'enfant. Les journalistes bêtes — oui, oui, il y en a — raconteront que vous faites un effort inouï pour représenter les petites filles, et ils diront que vous étudiez devant votre glace la reproduction acharnée de tous ces gestes, de ces moues, de ces regards synthétiques, que vous avez observés dans les jardins pleins de babies ou simplement dans les jeux de Mary Pickford II. Eh bien, même s'ils n'ont pas
tout à fait tort, je dirai, moi, que ce n'est pas vrai. Je dis que vous avez une âme d'enfant.
Quand Molly a paru, beaucoup de Français ont pleuré. Because... Ah! les jolies émotions fraîches et saines, j'allais dire hygiéniques, que vos films ont apporté du pays où l'on a lu Dickens et où l'on sait écrire en cinéma. Après Molly c'était Marie-lesHaillons et voilà des heures charmantes où le rire, l'attendrissement, la Pitié, chantaient, chantonnaient, murmuraient leur inégalable romance où semblent avoir passé Debussy et Myussorosky, berceurs lyriques et descriptifs des gosses de tous les temps.
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Et depuis ces apparitions, chaudes comme un jour de Noël et douces comme un amandier au printemps,
M
m
vous avez créé, petite Mary, beaucoup de [visages d'enfants que vous avez essayé de situer au Japon, à New-York, à Londres, en Californie, mais qui n'étaient de nulle part, qui étaient l'enfant, qui étaient la franche petite fille délicate et vive.
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Comme nous avons couru et ri avec vous dans Les Bas-Fonds avec vos
partenaires miniatures. Comme nous avons souffert la douce douleur de Slella Maris I Et voici Pollyanna.
Pollyanna, Mary, ah! je ne sais plus votre nom, Mary Pollyanna, vous arrivez à Beldingsville, orpheline en deuil, et il pleut. Et la vieille tante ne comprend rien à rien. Heureusement le sens de l'amour mater
nel s'éveille dans votre cœur et vous aimez la vie puisque vous protégez Jimmie Bean. Que de joies vous essayez de créer, mais le malheur insiste! Il suffit d'être écrasée par une auto pour que les yeux des pauvres niais s'ouvrent tout grands ! Et alors c'est le bonheur! Non pas le bonheur d'un dénouement aimable, mais le bonheur radieux que vous représentez, petite Mary Pollyanna, qui êtes l'incarnation fragile et forte du bonheur.
Mary Pickford, vous enseignerez aux petites artistes françaises qu il ne suffit pas d'avoir les cheveux (blonds) bouclés et éclairés par un projecteur pour représenter une jeune fille pure et sensible.
L. D.