Cinéa (1921)

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14 cinea Les Présentations La petite Fadette. Un ravissant film qui pourrait être dit modeste tant il y manque de ces recherches fréquentes qui ne sont pas toujours des trouvailles. Pas de clous, ni de vedettes ; la lumière même n'y èhlouit point, et c'est la vie même, dans un village du Berri, de Fadette, chez une pseudo-sorcière, puis seule et toujours aimée des deux jumeaux voisins, la vie d'espoir ou de douleur de ces jeunes gens dans une rustique atmosphère. Les scènes émouvantes abondent et l'on ne voit pas qu'elles furent voulues telles. Et les interprètes— hommes, femmes, enfants, paysages, objets — forment un ensemble de quoi aucun ni rien n'émerge et voilà pourquoi le film inspiré par le roman de George Sand à M. Raphaël Adam est excellent. Lucien Wahl. • Pour une nuit d'amour, Le vigoureux metteur en scène russe Protazonoff qui a prouvé sa maîtrise dans Le sens de la mort devrait se débarrasser une fois pour toutes du style «vieux cinéma russe » qui a tous les désagréments du mauvais cinéma italien. Il éviterait ainsi des longueurs, des lourdeurs, des naïvetés qui accablent son art par ailleurs direct et saisissant. C'est un bon mélodrame rapide et net. La préface est inutile, mais qu'elle est jolie! interprétation remarquable avec Van Daële, halluciné, gauche, vaincu, ému ; avec Blanche Ross, au front lourd, au masque désenchanté, aux violences lasses, avec Hiéroninuis avantageux et mesuré, avec Christiane Delval, fillette déjà femme, sûre de son métier et forte d'une sorte de maîtrise qui mérite des rôles. • La Charrette fantôme. Nous serons bientôt très sévères pour les films suédois. Ils se sont imposés par un tel mépris de la médiocrité, par une telle délicatesse dans l'ampleur et dans la force qu'ils se sont mis hors la loi du cinéma ordinaire. Dès les premières images de chaque film on se sent en présence d'une ambition supérieure de travail et d intelligence. Et jamais leur prodigieuse ingéniosité de moyens ne semble destinée à épater le voisin. En cela vraiment les cinéastes français, américains et italiens — trop épris d'attractions — ne sont que des enfants auprès de ces artistes. La Charrette fantôme mêle deux manières représentées jusqu'ici, lune par Mauritz Stiller, l'autre par Victor Sjostrom, c'est-à-dire en somme par Le Trésor d'Ame et par Les Proscrits ; La Charrette, due à Sjostrom réunit les deux tendances en un rythme vigoureux La sombre poésie de la mort se déploie sur un thème hardi et saisissant. Les visions du mystérieux équipage, impalpable, cahotant, ombre d'une ombre, sont admirables. La rue, la mer, le cimetière nous ont particulièrement frappés. Et les désincarnations des morts dépassent le reste. Quelle science et cpiel art ! Sjostrom a tiré de lui-même une intensité rare et ses partenaires le suivent strictement dans ce poème d'envergure. Voilà une œuvre. Et voilà que quelques personnes commencent à croire que le cinéma est , un art. • L'Infante à la Rose. Le joli roman deGabrielRevalaprovoqué un film aimable et calme qui plaira. Le dessin du scénario manque un peu de vigueur eteertaines scènes auraient gagné à être plus poussées dramatiquement. Du moins avonsnous la joie de voir tout à notre aise, les lignes pures et vives des villesandalouses : Grenade et surtout Séville, dont les rues, les églises, les jardins, la lumière nous ont enchantés comme si nous y étions La plus belle page cinégraphique est celle de la ganaderia avec ses chevauchées brillantes sur l'écran d'une plaine sans fin. Mlle Dorziat est noble et fine. Mlle Legeay a de la sensibilité. M. Georges Lannes a fait de grands progrès. Et il y a un petit taureau badin comme une ingénue comique. • L'Ombre déchirée. C'est le Léon Poirier de Naraijana avec un sens remarquable de la matière photogénique et pas assez de netteté parfois dans le développement dramatique. J'ai trouvé dans ce film de grandes joies picturales. Il y a des paysages artistes. Il y a surtout des intérieurs animés. C'est rare. La première partie est une des plus belles choses cinématographiques qu'on ait faites en France. La suite a moins d'ampleur, et nous le regrettons. Suzanne Desprès et magnifique. Mlle Myrga a une grâce presque amère et une harmonie de ton dont nous espérons beaucoup. Roger Karl est de premier ordre, et je suppose que cette difficile création va lui donner le rang qu'il mérite depuis L'Homme du Large. Il est tout intelligence et humanité. Louis Dei.luc. DERRIÈRE L'ÉCRAN 4 FRANCE M Charlie Chaplin était au Claridge Hôtel, Champs-Elysées. Il n'a vu que ses amis II a raison. • Douglas Fairbanks, Mary Pickford et leur famille sont installés à l'hôtel Crillon, résidence préférée de M. Lloyd George et du général Pershing. Ils comptent demeurer longtemps en France et tourner un ou plusieurs films. Peut-être La Dame de Montsoreau. • Nous reverrons au Gaumont-Palace les grandes mises en scène et ballets, illustrant les grands films, avec musique de Jean Nouguès. • André Nox, le vigoureux créateur du Sens de la Mort, vient de signer avec la Société Ermolieff, pour un nouveau film de M. Tourjansky : Le Prélude de Chopin, dont il interprétera le principal rôle. • Notre confrère Paul de la Borie a terminé un drame cinégraphique qui sera filmé par J. de Baroncelli. • René Navarre va mettre en scène à Nice pour le compte de la Société des cinés-romans: Il était deux petits enfants, de Gaston Leroux. Les interprètes seront Madeleine Aile, Casella et bien d'autres noms. • Vanni Marcoux, qui fut le Me/istofele de Boïto, serait Faust dans Don Juan de Manara, de Marcel L'Herbier. • Léon Poirier est à Cherbourg pour tourner le prologue de son nouveau film Paris. Jean Kemtn vient de terminer La Hantise, avec Geneviève Félix et Gaston Jacquet. • M Feuillade commence un nouveau cinéroman intitulé Parisette. Les extérieurs de ce film seront tournés au Portugal. L'interprétation comprend sa troupe habituelle, Biscot en tête.