Cinéa (1921)

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clnéa II ment un impromptu, une improvisation préparée, quelque chose comme la Comedia dell' arte chère aux italiens d'avant Risorgimento. Le musicien, qui avait parfaitement compris dans quelle mesure, large et souple, la musique doit s'adapter à l'action donnait là — sans peut-être s'en rendre compte — une leçon excellente et pratique d'esthétique musicale. Naguère, l'improvisation était de règle à l'Eglise, et sauf à deux ou trois moments des offices où le temps n'était pas mesuré, l'organiste tenait à honneur de conduire son accompagnement musical, de rester maître de son développement. Il devrait en être de même au cinéma. L'accompagnement ne comporterait qu'un nombre restreint de morceaux proprement dits, bien choisis, placés de manière à pouvoir être joués intégralement et séparés l'un de l'autre par des improvisations d'orgue ou de piano qui ménageraient la transition entre des œuvres de genre différent. Ilest bienentendu que le mot«piano» ne s'applique pas au chaudron fêlé sur lequel — dans certains cinémas du boulevard — un malheureux gagiste tape à tour de bras pour accompagner le « documentaire », cepen dant que les musiciens s'en vont prendre un bock. Dans les salles nouvelles, la vue de l'orgue, toujours silencieux, fait songer à ces appartements de nouveaux riches où les deux pianos —il en faut deux pour la symétrie — attendent, décoratifs et muets, que quelqu'un sache en jouer. Quand on songe à tout le parti qu'on peut tirer d'un orgue — ne fût-ce, ainsi qu'on l'a fait quelquefois à la Schola, pour remplacer tel ou tel instrument â vent — on s'étonne de cet abandon. Une solution diamétralement opposée, mais particulièrement intéressante pour les petites salles, consisterait à confier 1 accompagnement à un instrument mécanique (pianola ou orgue automatique Estey, ^Eolian, Mustel). Avec l'instrument mécanique, dont le répertoire est infini, la composition de l'accompagnement devient une simple affaire de découpage de bande. N'importe quelle petite salle de banlieue ou de province peut recevoir, en même temps que le rouleau de celluloïd, le rouleau de carton perforé correspondant. En utilisant simultanément le pianola et l'orgue, on peut varier les combinaisons, éviter les arrêts. Nous n'avons pas à suggérer d'en treprises commerciales; il est simplement permis d'indiquer que les maisons nommées plus haut auraient le plus évident intérêt à la mise sur pied d'une organisation qui constituerait pour elles une réclame de premier ordre. C'est peut-être dans ce sens qu'on pourrait chercher a la salle, consacrée au répertoire, dont tout le monde réclame l'ouverture : le problème de l'accompagnement musical variant quotidiennement serait ainsi résolu, et l'on pourrait retrouver, le jour où l'on en aurait envie, Pour sauver sa race ou Les Proscrits, aussi aisément que Polijcucte ou Andromaque à la Comédie ou à l'Odéon. Et maintenant la parole est aux directeurs et aux chefs d'orchestre de cinémas. Il ne faut point dire que le problème ne se pose pas. L'Anglais, l'Allemand, l'Américain qui va voir un film à Paris éprouve, quant â l'accompagnement musical, la même impression que ressent le Parisien quand il va voir Forfaiture au grand Cinéma de Boussac. Il paraît que le septième art traverse une crise, qu'il faut chercher des moyens propres â attirer le public dans les salles ; celui qui consisterait â faire voir et entendre de belles choses n'est peutêtre pas à repousser d'emblée. Lionel Landry. M La Finance et le Cinéma M Depuis quelques mois l'organisa tion financière du cinéma, secouée de spasmes violents, tremble sur ses bases, semble à chaque instant près de s'écrouler. Nous voulons bien croire que ce n'est là qu'un typhon après quoi l'air, la terre nettoyés de beaucoupde petits désordres par un plus formidable désordre (le feu par le feu) reprendront leur pureté, leur éclat. Mais le spectateur de ces grands drames, quasi atmosphériques, peut se demander quelles raisons ont permis à la tempête de s'élever et decréer tant de ravages. Bien entendu, nous ne pensons pas seulement à la situation bancaire du cinéma français mais bien à celle de la grande industrie internationale de l'écran. Les Etats-Unis qui à tous les points de vue, ont tenu pendant longtemps la maîtrise absolue dans l'industrie de l'art muet, sont en proie aux plus grands troubles commerciaux pour leur spectacle favori. De même l'Italie, l'Angleterre et aussi l'Allemagne qui malgré un commencement de mise au point sérieux souffre encore des mêmes tourments qui bouleversent le marché mondial. Que voyons-nous en Erance ? Nous assistons périodiquement à d'étranges secousses dans les plus grandes maisons éditrices. Les groupes financiers qui leur ont donné leur collaboration, connaissent des soucis incroyables, dont ils se comprennent pas eux-mêmes la raison, mais qui commencent à les détourner d'entreprises où cependant l'argent doit être l'aliment capital, confortable, indispensable. Quant aux groupes plus petits qui gravitent autour de ces planètes directrices, leur situation, pour être moins lourde n'en est pas moins dangereuse. Le nombre de commanditaires ruinés totalement ou amplement saigné pour le cinéma est considérable Il est bien entendu que nous n'envisageons pas dans ce chapitre la malhonnêteté des personnes à qui ces mécènes d'un jour ont fait confiance pas plus que nous ne voulons tenir compte des innombrables tares (Ristournes, commissions, combinaisons, etc. .) qui ne pouvaient pas épargner davantage le cinéma, que la Bourse, les stocks ou les industries de guerre. Nous ne voulons pas non plus mettre en question la valeur artistique des productions de l'écran. Nous sommes à une époque où une marchandise vaut beaucoup plus dans l'habi