Cinéa (1921)

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16 cinea Les Présentations Le Cœur magnifique. Le dernier film de Séverin-Mar.s, très original acteur, qui avait la science de la lenteur mystérieuse et terrifiante. Son rôle est celui d'un fou en liberté, jouissant d'une autorité abusive, avec un bel instinct de droiture, mais capable de crimes soi-disant vengeurs pour des faits dont il ne sait aucune preuve. Exemple de misogyne forcené, déséquilibré mental. Quelques très bonnes scènes. Interprétes^tous louables: d'abord l'auteur regretté, puis Mmes France Dhélia, Daleyme, MM. Granval, Maxudian, Carpentier, Mevisto. Les Mille et une nuits. Le calife Shariar aussi était misogyne et même tant que chaque matin il faisait trancher la tète de sa compagne dernière. Shéhérazade a pu échapper à cette tradition grâce à l'intérêt suscités par ses contes. Inépuisable mine pour l'écran et' celui que nous venons de voir est très beau, pittoresque et touchant. Le chapitre de la ville pétrifiée par la volonté d'Allah est remarquable La décoration arabe, les caravanes et et une intrigue qui nous tient aussi éveillé que le calife nous plaisent. Mme Nathalie Kovanko, belle et, tendre ou douloureuse, est la digne interprète de cette belle histoire. • Le Tonnerre. Comme dans Fièvre dont il était en même temps le metteur en scène et le scénariste, M. Louis Delluc a pu, ici, respecter (à peu près) les trois unités, mais, cette fois, pour un film tiré d'une nouvelle de Mark Twain. Le rire intérieur obtenu à la lecture par un certain nombre d'œuvres de cet humoriste illustre peut-il s'épanouir par une vision à l'écran? La difficulté m'en paraît invincible. La prose est lente et détachée. Heureusement le film est prompt avec d'excellents interprètes : M. Marcel Vallée habile à la caricature, et Mlle Lili Samuel, expressive et dotée d'un physique à la fois charmant et moqueur. Nous espérons la retrouver. Je dois une mention spéciale au chat du Tonnerre ;|il est beau, souple, admirable, comme presque tous les chats des films et de la vie, dont on nechantera jamais assez la souplesse, l'indépendance, le vocabulaire, l'intelligence, etc., etc. • Le Dictateur. Episode d'un pronunciamento dans une hypothétique action de l'Amérique Centrale. L'Américain, avec Douglas Fairbanks, nous présentait une histoire de ce genre, mais ironique et grotesque, comme parodique. Ici, cela est sérieux, malheureusement, car les conversations et les intrigues nous y apparaissent un peu tristes. Vers la fin, une mise en scène mouvementée relève le film ; la bataille, les défilés, les emprisonnements sont parfaitement agencés. Alors l'aventure des individus n'importe pas. • Son orgueil. Jolis coins mis en valeur par Ince. Mais vraiment un homme sans fortune est-il méprisé par le « monde » quand il a épousé une jeune fdle riche ? Le monsieur en question qui a de l'orgueil conquiert à la fin l'opulence. Le texte copieux est bourré d'apophtegmes profonds. Ainsi : «Nous ne sommes que les jouet de la nature. »[Et l'on y appelle «fortunés» des gens qui ont de la fortune. • Les Quatre Plumes Un officier anglais démissionne au moment d'une révolte en Egypte que son régiment est chargé de réprimer. Il voit sa fiancée se détourner de lui, ses amis lui témoigner du mépris, son père le congédier. Il a reçu quatre plumes : symboles de lâcheté II part pour l'Egyte, il s'y conduit en héros, courant bien des risques et, au retour, triomphe aussi d'ennemis plus proches et retrouve l'amour dont il était soucieux. C'est joué sobrement, mis en scène avec soin. • Une femme sans importance. Un titre d'une ironie triste comme Ce n'est que Mary-Ami d'Israël Zangwill. Le film Une femme .sans importance esttiré aussi d'un roman anglais (d'Oscar Wilde). On y voit un fils naturel devenir le secrétaire d'un lord. C'est son père. Ni l'un, ni l'autre ne le sait. Le lord avait dit de l'abandonnée, naguère. « C'est une femme sans importance. » Trop tard pour réparer, le père, après une altercation, s'en va. On demande à la mère: « Vous avez reçu une visite?» Réponse: « Oh ! un homme sans importanée. » Le dialogue du film est nombreux ; parce que cela est du théâtre, plutôt. • Marion la Courtisane. Bouchard y, Anieet-Bourgeois, d'Ennery renouvelés par le cinéma et, à la vérité, rajeunis. Marion, enfant naturel; mère qui meurt; père qui les a lâchement abandonnées. Marion, artiste de music-hall, est sage, et emmenée â Naples par un vieux monsieur. En tout bien tout honneur, comme on dit. Marion est aimée d'un jeune poète qui s'est marié. Elle attire dans son théâtre cet homme et sa femme. Elle tue cette dame, mais le père de Marion reconnaît, à un détail, sa fille et se déclare le coupable. Un film mouvementé, avec scène et salle de spectacle, et veglione. Et puis, Francesca Bertini, dans un personnage plus jeune que ses rôles habituels, semble s'être renouvelée aussi. Elle a au début une telle légèreté adolescente qu'on retrouve difficilement son allure. • Le troisième baiser. Un mariage soudain consenti par l'homme et la femme pour sauver apparemment la tranquillité d'un tiers. Lui, semblait aimer une autre; elle, un autre, et des circonstances inattendues et vraisemblables mènent à un dénouement heureux. Moins rutilant de luxe que certains films de la Paramount, il n'en est pas moins intéressant, au contraire, il est sincère, naturel, agréable. Les Millions de Fatty. Bien amusante l'idée : Fatty, obligé par contrat et pour la possession future d'une fortune considérable, d'en dépenser une moindre et de ne pas se marier durant un certain temps. Il gagne toujours en voulant perdre, ne remplit pas la seconde moitié de son engagement alors qu'il a pu, malgré les difficultés, s'appauvrir. Au début, Fatty a quelques mois d'âge, puis cinq ans. Le cinéma réussit â merveille la diminution de la taille relativement à celle des partenaires du principal interprète. Lucien Wahl.