Cinéa (1921)

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12 cinea au moment où nous nous trouvons juste en présence de la mort, à ce moment si solennel, que vous osez parler ainsi î « Si vous ne songez pas à ce qu'il y aura après... — « Mortimer T — « Eh bien ! » — « Ave/.-vous dit vos prières, ce soir ? » « Je... j'y ai pensé, mais je me suis mis à calculer combien font douze fois treize, et... (Fzt î... Boum — Berroum-Boum I Bumble-umble-bang-pan!) — «Oh ! nous sommes perdus I plus d'espoir! comment avez-vous pu commettre une telle négligence, en un tel moment I » « Mais quand je me suis couché, ce n'était pas du tout un tel moment. 11 n'.v avait pas un nuage au ciel. Comment aurais-je pu penser qu'il allait y avoir tout ce tapage et ce tohu-bohu pourunpetit oubli comme celui-là? Et je ne trouve pas que ce soit juste à vous de faire tant d'affaires, car, après tout, c'est un accident très rare. Je n'avais pas oublié mes prières depuis le jour que j'ai amené ce tremblement de terre, vous vous rappelez, il y a quatre ans. » — «Mortimer î Comme vousparlez ! Avez-vous oublié la fièvre jaune?.. . — « Ma chère, vous êtes sans cesse à me jeter à la tête la fièvre jaune et je trouve cela tout à fait déraisonnable. On ne peut même pas envoyer directement un télégramme d'ici à Memphis, comment voulez-vous qu'un petit oubli religieux de ma part aille si loin î J'admets pour le tremblement de terre, parce que j étais dans le voisinage. Mais que je sois pendu si je dois accepter la responsabilité de chaque damné. . » (Boum, berooum, booum, pan! ) — « O mon cher, mon cher! Je suis sûre qu'il est tombé quelque part, Mortimer! Nous ne verrons pas le jour suivant. Puissiez-vous vous rappeler, pour votre profit, quand nous serons morts, que c'est votre langage impie. . Mortimer! « — « Eh bien quoi? — « J'entends votre voix qui vient de... Mortimer, seriez-vous par hasard debout devant cette cheminée ouverte ? » — « C'est exactement le crime que je suis en train de commettre. » — « Sortez de là tout de suite ! Vous paraissez décidé à nous faire tous périr. Ignorez-vous qu'il n'y a pas de meilleur conducteur de la foudre qu'une cheminée ouverte? Où êtesvous maitenant? — « Je suis ici, près de la fenêtre. « Je vous en supplie, Mortimer. Etesvous devenu fou? Eloignezvous vite. I. 'enfant à la mamelle connaît le danger de se tenir près d'une fenêtre, pendant un orage. C'est mon dernier jour, mon pauvre ami Mortimer ! » — « Oui. » « Qu'est-ce qui remue comme cela ? — « C'est moi. » — « Que faites-vous donc ? — « Je cherche à enfiler mon pantalon. » — « Vite, vite, jetez-le. Vous allez tranquillement vous habiller avec un temps pareil! Et cependant, vous le savez fort bien, toutes les autorités s'accordent pour dire que les étoffes de laine attirent la foudre. O mon cher ami , n'est-ce pas assez que votre existence soit en péril par des causes naturelles, que vous fassiez tout ce qu'il est humainement possible de faire pour augmenter le danger! — « Oh... Ne chantez pas! A quoi donc pensez-vous ? » — « Bon encore! Où est le mal ? « Mortimer, je vous ai dit, non pas une fois, mais cent, que le chant cause des vibrations dans l'atmosphère, et que ces vibrations détournent le courant électrique, et que..Pourquoi donc ouvrez-vous cette porte ? — « Bonté divine ! Madame ! Quel inconvénient y a-t-il là. » — « Quel inconvénient! La mort; voilà tout. Il suffit d'avoir étudié la question une seconde pour savoir que, faire un courant d'air, c'est adresser une invitation à la foudre. Cette porte est encore aux trois quarts ouverte. Fermez-là exactement. Et hâtez-vous, ou nous allons tous mourir. Oh! Quelle affreuse chose d'être enfermée avec un fou dans un cas semblable ! Que faitesvous, Mortimer ? » — « Rien du tout. J'ouvre le robinet d'eau. On étouffe. Il fait chaud et tout est fermé. Je vais me passer un peu d'eau sur la figure et les mains. » — Vous avez perdu tout à fait la tête. Sur cinquante fois que frappe la foudre, elle frappe l'eau quaranteneuf fois. Fermez le robinet. Oh ! mon ami, rien ne peut plus nous sauver! 11 me semble que.. . Mortimer ! qu'est-ce qu'il a ? — « C'est ce damné . . . C'est un tableau que j'ai fait tomber.» — « Alors, vous êtes près du mur ! Je n'ai jamais vu pareille imprudence. Vous ne savez pas que rien n'est meilleur conducteur de la foudre qu'un mur ! Ecartez-vous ! Et vous alliez encore jurer. Oh comment pouvez vous être si désespérément criminel, quand votre famille est dans un tel péril ! Mortimer ! avezvous commandé un édredon, comme je vous l'avais dit ? « — Je l'ai tout à fait oublié. » — Oublié! Il peut vous en coûter la vie. Si vous aviez un édredon, main tenant, vous pourriez l'étendre au milieu de la chambre et vous coucher.vous seriez tout à fait en sûreté. Venez vite ici, venez vite avant que vous ayez l'occasion de commettre quelque nouvelle folie imprudente. » J'essayai d'entrer dans le réduit, mais nous ne pouvions pas y tenir tous deux, la porte refermée, sans étouffer. Je fis ce que je pus pour respirer, mais je fus bientôt forcé de sortir. Ma femme me rappela : — « Mortimer, il faut faire quelque chose pour votre salut Donnez-moi ce livre allemand qui est sur le bord de la cheminée, et une bougie. Ne 1 allumez pas. Donnez moilallumette. Je vais l'allumer ici dedans. Il y a quelques instructions dans ce livre. » J'eus le livre, au prix d'un vase et de quelques menus objets fragiles. La dame s'enferma avec la bougie. Ce fut un moment de calme. Puis elle appela : — « Mortimer, qu'est cela? » — « Rien que le chat » — « Le chat! Nous sommes perdus. Prenez-le, et enfermez-le dans le lavabo. Vite, vite, mon amour ! Les chats sont pleins d'électricité. Je suis sûre que mes cheveux seront blancs quand cette nuit effroyable sera passée. » J'entendis de nouveau des sanglots étouffés. Sans cela, je n'aurais pas remué pied ou main pour une pareille entreprise dans l'obscurité. Cependant, je vins à bout de ma tâche, par dessus chaises et toutes sortes d'obstacles divers, tous durs, la plupart à rebords aigus ; enfin je saisisle chat acculé sousla commode, après avoir fait pour plus de quatre cents dollars de frais en mobilier brisé, et aux dépens aussi de mes tibias. Alors me parvinrent du cabinet ces mots sanglotants : — « Le livre dit que le plus sûr est