Cinéa (1921)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

clnéa MM FILMS D'AUJOURD'HUI MM Phroso Phroso est une œuvre charmante; il aurait fallu en parler comme d'un beau livre d'images, ne pas aborder les questions qui se soulèvent à propos du film ; mais c'est M. Mercanton lui-même qui nous expose ses théories, nous convie par là, à les discuter. A dire vrai, il y a toujours un écart entre la théorie et la pratique : le programme affirme que tout est reproduit d'après nature, que chaque acteur appartient à la nationalité du personnage qu'il représente ; or, je ne crois pas que M. Capellani soit grec, ce qui ne l'empêche pas d'incarner parfaitement le traître Stefanopoulo, non plus que Miss Malvina Longfellow, ce qui ne l'empêche pas d'être une charmante et sympathique Phroso. Par contre, M. Maxudian, qui, à en juger par son nom, doit être originairede quelque part par-là est le pacha Turc de naissance arménienne ; il ne peut pas y en avoir un un autre. Les paysages des Cyclades sont originaires, eux, des îles de Lérins,et ne ressemblent pas, m'affirme un ami qui voyagea dans l'Archipel, au modèle qu'ils représentent. Si nous passons à l'éclairage, nous constatons que les plus jolis effets — par exemple la Grotte des stalactites, où la houle lumineuse qui déferle, précédant la vague sombre — ont été pris au moyen d'éclairages artificiels. Le parti de tourner dans lies intérieurs réels donne de l'atmosphère, delà vraisemblance, de la vie; mais il faudrait savoir rentrer dans la convention quand il est nécessaire — notamment pour montrer un geste, un peu de physionomie. En fait, le film de M. Mercanton est, comme travail de prises de vue, excellent; mais pas pour des raisons très différentes de celles qui feraient louer un film établi d'après des théories toutes différentes. Une seconde question se pose, c'est celle de la composition. M. Mercanton, ou plutôt sa scénariste, ont oublié que, même lorsqu'on dispose d'un camion automobile et d'un projecteur, il est essentiel de choisir un point de vue. Dans le très amusant roman d'Anthon}' Hope, le récit se déroule du point de vue de l'acquéreur anglais et de son cousin : l'entrée en scène de Phroso qui est une pageextrêmementréussie produit un réel effet de surprise. Dans le film, qui narre chronologiquement toutes les actions convergentes, en les plaçant sur le même plan, l'effet est perdu. Lorsque le fait saillant, l'impression ;'i faire ressortir, est la convergence, c est ainsi qu'il faut procéder (voir la lin d'Intolérance) mais il ne faut pas gâcher ce procédé en l'employant à propos de tout. Maintenant tout cela n'a pas une très grande importance. Quelle qu'en soit la valeur absolue, les théories de M. Mercanton le porteront à choisir des sujets pittoresques et photogéniques : ses capacités techniques lui permettront de les réaliser d'une manière extrêmement agréable à l'œil ; et c'est l'essentiel. Le loup de dentelles. Quand vous aurez-vu ce film — et il faut le voir — n'aimeriez-vous pas être à la place de Van Vechten, posséder son beau tipe nordique, son calme, sa bonté, sa vue supérieure de la vie, des êtres et des choses, sans parler d'une fortune illimitée et de ce studio I Souhaitez-vous plus jolie retraite que cette pièce circulaire, avec ses vues diverses sur la campagne et la ville, ses orgues harmonieuses et décoratives, des bibliothèques dans l'épaisseur des murs, des livres faits pour être lus, des sièges destinés à s'asseoir, des tables auxquelles on peut travailler ?...