Cinéa (1921)

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cinéa Cet homme si heureux recueille une danseuse russe, délicieuse et primesautière, laquelle épouse un architecte lequel est en réalité amoureux d'une anglaise, belle, froide et intellectuelle, laquelle a épousé par dépit un noceur de Broadway. Ce dernier une fois éliminé, tout s'arrange, mais non sans drame ; sa veuve et l'architecte vont cacher très loin (ils font aussi bien) leur bonheur, et Van Vechten qui a tout regardé de son œil indulgent, recueille à nouveau — mais cette fois pour en faire sa femme — la petite danseuse durement assagie. La danseuse, c'est Maë Murray, qui trouve moyen d'être jolie, presque sans l'être, d'être petite fdle, poulain échappé, sans tomber dans la minauderie et l'afféterie, qui est la plus mutine petite ballerine de la terre, dont le corps souple et gracieux, très amplement dénudé, reste chaste par la vertu de son mouvement et de son eurythmie. Ce qui prouve que la personnalité de Maë Murray existe, c'est la manière dont elle s'est imposée aux deux cinéastes successifs, George Fitzmaurice d'abord qui a tourné Le Loup de dentelles, puis Robert Z. Léonard qui a tourné Liliane. Pour moi, je préfère Le Loup de dentelles, à cause du studio! Sans doute il n'y a pas la dernière danse de Liliane, la danse de la honte et du désespoir, l'effondrement devant la table, le verre nerveusement broyé entre les doigts ; sans doute aussi l'on est souvent fatigué par un texte abondant, inutile ; mais le drame est dans l'ensemble plus humain, plus émouvant, et il y a une page merveilleuse : celle où Sonia descend les marches du Palais de Justice sous les regards curieux et méprisants de la foule et sous les éclairs de magnésium des photographes, plus pénibles dans leur indifférence et leur indiscrétion insultante, que la pourpre et le roseau, les soufflets et les verges, le fiel et le vinaigre. • Fleur sauvage. La jolie Maiken Katia porte avec aisance le costume de rigueur dans une île déserte, et qui consiste dans une pièce de toile roulée autour du corps dans un désordre savant. (Les abonnés de Cinéa, peuvent se référer au n° 1 du Magazine, où ils trouveront un charmant portrait de Norma Talmadge dans ledit costume. Perfectionné, stylisé, il aboutit au Saroag malais, que l'exquise Seena Owen revêt si gracieusement dans Victory. Mais verrons nous jamais Victory ?) Plus tard, elle adopte, sans trop y perdre, le costume de jeune fille civilisée — sans l'être. Le film est maritime, exotique, amusant ; du Conrad édulcoré pour grands enfants, avec quelques touches de satire familière et bourgeoise à la Frederica Bremer dans les descriptions de la vie de château. • Vers le Bonheur. Evidemment le titre Suédois Erotiken était intraduisible en français; il fournit cependant une indication sur l'esprit de la pièce, et, malgré les coupures et les transformations, permet aux Anthony delà critique de la reconstituer comme s'il s'agissait d'une victime d'un plus matériel assassinat. En fait — et ceci paraît avoir échappé à de perspicaces cinégraphes — il ne s'agit nullement d'une banale comédie d'amour ; le comique de ce film est d'une saveur particulière, topique ; elle parodie plus ou moins consciemment des œuvres et des tendances toutes Scandinaves : Irène est la nièce de Nora et d Hedda, et l'arrière-petite-fille de la redoutable Gudrun.Le rôle est délicieusement joué par Tora Teje,qui trouve moyen d'associer l'élégance et la beauté de la ligne à un comique raffiné, et que secondent parfaite ment des partenaires pleins de naturel et de mouvement. Amour posthume. La guerre, en rompant des milions de liens, a rendu une redoutable actualité aux problèmes de la survivance : ainsi s'explique le flot de films psychiques, spirites, mystiques, dont nous sommes inondés. Dans celui-ci,la donnée psychique n'est qu'un moyen de constater, par un coup de théâtre qui est le moment le plus frappant, mais non le meilleur de l'œuvre, l'évolution d'un drame intérieur très humain et très plausible. Le Sunt lacrimœ reruni — au sens faussé où on l'entend aujourd'hui — pourrait servir d'épigraphe aux scènes ingénieuses, émouvantes, où la jeune femme, revenue au pays natal de son premier mari,y retrouve, matériels et tangibles, les souvenirs qui lui font comprendre le disparu, lui révèlent combien elle a été aimée — combien elle aimait sans le savoir. Elsie Fergusson est l'interprète rêvée pour un tel rôle , on ne saurait oublier ses adieux affectueux à son mari — le geste par lequel elle soulève le rideau du dhoolie, pour voir s'il n'est point parmi les blessés — ' ni la vision exquise qu'elle offre, couchée comme morte parmi ses cheveux épars qu'a blanchis l'angoisse d'une nuit. La génération qui vieillit voit monter avec un charme mélangé d'effroi, le flot des jeunes actrices, blondes et bondissantes, pétulantes