Cinéa (1921)

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16 cinea Les Présentations La ferme du Choquait. Dans Micheline (d'après Theuriet) M. Jean Kemm avait déjà réalisé des scènes simples dans l'atmosphère qui convenait, mais l'histoire en était mince et l'un des rôles était tenu avec de l'emphase. Cette fois, il a tiré un excellent scénario d'un roman de Cherbuliez. Non seulement le drame qui, peu à peu se développe dans un village veut une attention continue, mais encore chacun des personnages olfre un caractère net. 11 faut mettre ce film sur le même rang que certaines œuvres suédoises à cause de sa sincérité générale et des particularités des gens qui y évoluent dans des circonstances précises. A tous les interprètes, de vives louanges, à Mlle Geneviève Félix, d'une exemplaire sobriété; à Mlle Marie Marquet (la femme ambitieuse et mauvaise); à Mme Jane Even, parfaite en fermière autoritaire et juste ; à MM. Varennes, Mevisto, Aldebert. M. Jean Kemm a prêté son talent à un petit rôle de médecin de campagne. Carnaval Tragique. A Venise, un artiste peintre quitte son amie, pour la gloire et d'autres succès, et pour Paris. Un peu comme dans Toute une vie, mais plus artificiellement. On pense un peu à la Femme Nue et l'interprète principal rappelle (un peu aussi) M. Henry Bataille, par son physique Le peintre, relancé par son ancienne compagne, croit la tuer. Erreur, tragédie, comédie! Et n'oublions pas de copier sur l'écran : « les canaux semblent rouler des larmes d'amour. » • La vivante épingle. Encore un mystère et, comme, dans une de ses nouvelles, c'est M. Jean Joseph-Renaud qui l'a exposé, puis éclairci, on se doute de son in térèt. A l'écran, une abondance de texte était inévitable, parce que une déduction ne peut pas souvent figurer en image. Qui a tué le littérateur détestable Hacquey, célèbre par ses diffamations et reçu quand même dans les salons honorés? Ce n'est plus ici un reporter et un détective qui se chargeront de l'enquête. La police se déclare incompétente, et seul un oculiste réputé mène à bien la tâche. Il fallait un tel homme, car une puissance de suggestion formidable a joué puisque, par exemple, plusieurs personnes ont senti du musc et vu un crocodile, 1 un et l'autre inexistants. M. Jacques Robert a mis à l'écran cette histoire étrange avec talent. On a pu voir M. Jean Joseph-Renaud, célèbre escrimeur, dans un rôle épisodique et comme acteur d'un duel. • Le Mystère de la chambre jaune. Un des premiers (et des plus habiles) romans de M. Gaston Leroux. Quel est l'auteur de la tentative d'assassinat et des crimes ou vols suivants? Jusqu'à la fin, on se le demande, pour s'étonner de la réponse. Dans le film peut-être, prévoit-on ou suppose-t-on le véritable meurtrier à cause de certain geste vague, mais on ne peut pas affirmer que c'est... ce monsieur-là. M. Chautard a mis en scène avec soin cette histoire, un peu touffue à deux ou trois instants. • Toute une vie. Dix minutes avant la fin de ce film qui en dure une quarantaine, je me disais : « Voilà une jolie, jolie œuvre, elle est sincère, sincère, et si délicieusement et fraîchement jouée et douce, douce et cette simplicité, cette sincérité émeuvent » Je répète ces mots, puisqu'ils sont justes. Le jeune poète que sa gentille Musette quitte pour ne point entraver des succès littéraires, toute une vie, celle île cet académicien heureux dans un amour adultère (ou presque heureux) et puis le départ de 1 amante, l'évocation de la Musette d'autrefois, la vieillesse dans le célibat, c'est charmant et gracieux et la bonne larme perle aux yeux, mais, proche le dénouement, l'arrivée d'une admiratrice américaine et jeune qui ressemble à Musette comme une goutte d'eau à une autre goutte d'eau «'explique mal ou ne s'explique pas. Il reste... le reste qui est déjà beaucoup et une interprétation hors pair avec M. Jacques de Féraudy, un des tous premiers acteurs de l'écran, ému lui-même de son rôle, et Mlle Andrée Brabant et M. Paul Hubert. Ce film, de M Georges de Buysieulx, est mis en scène de la meilleure manière, par M. Henry de Golen. Le monument élevé au peintre y réapparaît en leit-motiv harmonieux. Ghiquette. Un mariage étonnant : l'homme, ivre, est sacré l'époux de son amie autour d'une table bien garnie, car leur commensal, magistrat, a le droit de sceller cette union légalement. Le mari n'admet pas sa situation, mais la femme s'efforce de mériter une approbation définitive et y parvient après quelques immixtions de ses parents sympathiques. Rien autre n'est à dire, mais reproduisons :« une jolie Heur fauchée parla faulx cruelle du malheur. » • L'île de la terreur. Objet précieux, homme en danger, scélérats, femme charmante, un héros capable des plus audacieuses prouesses puisque c'est Houdini. Et le trésor, sauvé, fera des heureux grâce à ses détenteurs, couple amoureux et philanthrope. • Marie, les fauves et les hommes. Marie Ancell part pour l'Afrique où vient de mourir son mari dont l'associé, tout de suite, laisse malgré lui deviner ses desseins criminels. Il en commence la réalisation. Un heureux dénouement s'ensuivra après maintes aventures dont l'originalité se prouve dans les quelques scènes où Mme Berthe Dagmar est aux prises avec des fauves. Auparavant, Marie se désole de la disparition de son enfant lorsque son chimpanzé, expressif, lui entoure le cou de son long bras et semble aussi triste. Quant aux fauves, voici : une panthère lutte contre Marie. Un autre moment, la malheureuse mère cherche dans la plaine désertique son petit garçon et rencontre une lionne dont un nègre vient de voler le lionceau. Le fauve tourne autour de la femme comme pour l'étourdir et finit par la laisser passer parce que, nous diton, les deux mères se trouvent dans une identique situation. Quelques spectateurs ont ri. Il n'y a pas de quoi. Le mystère est dans les sentiments des animaux et même si la lionne ne sait pas, elle peut éprouver une sorte de pitié. On a d'ailleurs souvent cité des exemples de ce genre et, s'ils sont inexacts, du moins pouvons-nous les accepter aussi facilement et mieux que certaines aventures soi-disant humaines contées par des films. Lucien Wahl.