Cinéa (1922)

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14 inexpérimentée fut accueilli à travers toute la province à l'instar d'un conquérant. On y conduisit les élèves des écoles pour les élever dans le patriotisme. Plusieurs mois s'écoulèrent, tous purent admirer ce film et il tomba peu à peu dans l'oubli. Les cinémas furent de nouveau envahis par les films russes et allemands. L'enthousiasme initial fit place à l'indifférence. Un autre essai d'offrir au public un film letton, sous forme d'un petit vaudeville persiflant les bourgeoises de Riga, échoua complètement et laissa une impression piteuse. On comprit qu'il n'existe pas, en Lettonie, d'artistes cinématographiques et on se rendit compte qu'il ne suffisait pas de faire appel uniquement à la sentimentalité et à l'enthousiasme populaire. On se mit donc à former des cadres d'artistes, à travailler et à étudier sérieusement. M. Tchardinine, régisseur russe réputé, se mit à la tète de ces travaux. L'avenir montrera si le film letton peut réaliser quelque chose de nouveau et d'artistique. Le premier essai ne peut être comparé qu'aux premières paroles balbutiées par un enfant, à ses premiers pas sur l'arène mondiale de la cinématographie. T. D. PETITS PORTRAITS | Carmel Myers Hermines, Mousse de Champagne, La lune bleuit le lac, Après le bal..., Stalagmites. • Max Linder « Oscar », Pâte dentifrice, Les vernis sont trop étroits, Une noce en province, Faux-col cassé. • Elaine Hammerstein Un lutin, Fruit précoce, Son entrée dans le monde..., L'école buissonnière, Pruneaux. • Henry Krauss Taureaux noirs, Paysage pyrénéen, Une symphonie de Beethoven, « L'homme qui rit », Volcan endormi. Jaque Christian Cependant que passe j le Film à Épisodes j Le cinéma est un nouveau venu dans le groupe des Arts. Mieux vaut qu'il ne le prenne pas, dés l'abord, de trop haut; il a beaucoup à apprendre au contact de ses aînés. Est-ce dire qu'il n'ait rien à leur enseigner? Aucun jeune ne voudra l'admettre. • Un critique de cinéma s'expose un peu au ridicule s'il formule comme nouvelle et . propre à cet art une règle artistique que la musique, la poésie ou le drame connaissent et appliquent depuis longtemps Le cinéma a tant de mal à se dégager des emprises commerciales, industrielles et... (je ne trouve pas d'adjectif correspondant à escroquerie) qu'il faut suivre avec indul gence, avec bienveillance même, toutes les tentatives, vinssent-elles d'arrivistes ou d'incompétents, pour créer un snobisme cinématique. Un voyageur anglais du xvme siècle décrit une plantation sur laquelle, au lieu de fouiller la terre pour extraire des patates, chaque travailleur ne cherchait qu'à en chiper parmi celles qu'avaient extraites ses voisins. Je ne vois d'ailleurs pas quel rapport a cette histoire avec la manière dont est organisée en France l'industrie du cinéma. Dans l'ensemble, les Français n'aiment pas le cinéma, non plus qu'ils n'aiment la musique. Ils aiment le théâtre; il ne leur déplaît pas qu'une pièce, à condition d'être amusante en elle-même, soit enguirlandée d'accords et de chants ; ils acceptent, par économie, pour pouvoir y retourner chaque semaine, qu'elle soit présentée à l'écran. Le cinéma, pour eux, c'est le théâtre du pauvre. • C'est par l'Opéra, et grâce au sujet, que le public français a appris à goûter la musique ; il est venu cinéa ensuite au poème descriptif, puis à la symphonie pure. Il en est, il en sera de même pour le cinéma; les œuvres qui ont attiré vers l'écran le plus de nouveaux adeptes : Cabiria, La Sultane de l'amour, l'Atlantide, Les Trois Mousquetaires, valaient plus par le sujet et la matière traités que parla qualité cinégraphique. Et au contraire des œuvres traitées cinégraphiquement, de manière remarquable, mais sur des données médiocres, Forfaiture ou Le Lys brisé, ont plutôt détourné le public lettré des salles. La beauté cinématique pure reste encore indifférente au public français, tandis que des anglais ou des américains, habitués par les tendances de leurs romans à goûter la richesse et la vérité du détail, même dans des œuvres dont le sujet existe plus ou moins, apprécient ce qu'il y a de vie et de force dans des films construits par un Griffith sur des données médiocres ou banales. Passant de France en Angleterre, un film s'allège des deux cinquièmes de ses sous-titres. (Hélas T l'inverse est également vrai), Le public anglo-saxon suit l'image et compte sur la lettre pour lui faire savoir ce que l'image ne peut expliquer. Le public français — la même chose est vraie du public italien — suit l'histoire — trop souvent en la lisant à haute voix — et considère que l'image en est l'illustration. L'idée de film sans sous-titres est infiniment séduisante; mais à la vouloir réaliser dans des conditions défavorables, on risque d'effaroucher le public. Il conviendrait, semble t-il, de l'appliquer tout d'abord à des œuvres courtes, basées sur des sujets familiers — par exemple des adaptations de livres connus... Je n'ose pas continuer depuis que j'ai constaté que nombre de gens de ma connaissance avaient attendu que le film passât à l'écran pour lire Les Trois Mousquetaires dans Ciné-Magazine. Il serait cruel d'avoir à supposer cpie l'abondance obstinée des soustitres inutiles, dans les œuvres