Cinéa (1922)

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16 ses épaules souples séduisent ; et le goût original qu'elle met dans sa façon de se présenter, de parler certaines phrases et de mener sa voix variable, sa voix, pour ainsi dire, ondée, promettent une bien curieuse artiste. • Une autre artiste, mais d'une personnalité plus définie, est cette Miss Grâce Cristie dont les numéros passent dans la revue des Folies-Bergère. Grâce Cristie danse d'abord, à la mode américaine, un ballon irisé sautillant sur sa nuque, ses bras et ses doigts Puis, le visage alternativement vêtu de masques, qui sont beaux et divers, elle nous promène aux successives contrées non seulement d'une géographie de convention, mais aussi du plus scintillant et du plus cocasse des rêves féminins. Bonne technique, corps gracieux, et cette fantaisie T.. . Il faut avoir vu Grâce Cristie danser. • Nouvel Ambigu (La Flamme). — Polaire, Alcover et Pierre Blanchar... Quelle surprenante rencontre de dons et d'art en ces trois grands artistes! C'est par eux que la générale de La Flamme fut, pour la mémoire de beaucoup, une belle soirée. Polaire, dans un rôle tin peu trop taillé pour ses formes admirables, se jeta soi-même dans des excès pathétiques où, sauf au premier acte qui la contraignit de rester violemment monocorde, sa générosité l'égala aux plus grandes, aux plus artistes, aux plus savantes. Gloire d'un art artificiel : les ressources de l'instinct suppléant à celles du métier, dès qu'on possède de celui-ci la part que le sens inné des planches implique originellement. Polaire joua avec son corps, avec son ventre ; et elle émut les cerveaux. Alcover dénonça la gouape humaine, sa bassesse et sa grandeur. Le souffle énorme d'un naturel, un peu spécial peut-être, mais qui n'emprunte rien à celui de Guitry, alimenté d'une exceptionnelle puissance de moyens scéniques, a tiré d'un coup dans le théâtre d'aujourd'hui le voile d'une statue inattendue et nécessaire aux inspirations modernes. Pierre Blanchar enfin a écarté les dernières craintes que les plus sceptiques gardaient encore de ses créations poétiques, Lazzaro et Pelléas. L'habileté de 1 acteur qui quitte la scène comme le fait Pierre Blanchar à la fin du 2, dans La Flamme, la passion de celui qui gronde et pleure comme il le fait durant le 3, la subtilité qu'il prouve à des moments du 4, réalisent un artiste de grande classe; un de ceux dont les œuvres vivantes dépassent les éléments premiers. Voilà aussi une carrière désormais assurée, une carrière très brillante. Quand une pièce est animée par de tels êtres, dire ce qu'on pense d'elle serait une incivilité à leur égard, quand il se trouve qu'on pense que c'est une très mauvaise pièce. Je n'en vois ni l'adresse, ni le métier. Je n'en entends que l'aveugle et tonitruante réponse aux moins nobles exigences du public. Raymond Payelle. Skating-Rinl^BaZ/e/s. suédois,). J'ai pris beaucoup de plaisir à cette esquisse chorégraphique où, sur un thème de Canudo, Jean Borlin a inventé d'heureux rythmes plastiques toujours artistes et souvent très spirituels. La musique d'Honnegger est d'un équilibre étonnant, d'une ligne chaude qui entraîne et d'un style aussi parfois très remarquable. Poète, musicien, chorégraphe ont été d'ailleurs éclipsés parle peintre. Léger a bâti des costtimes charmants et leur a donné un fond savoureux comme le plaisir ou un cocktail parfait. Ah oui, ça, c'est de la décoration théâtrale... Concerts Wiener. — Jean Wiener, compositeur et pianiste de haut goût s'acharne à dompter la masse mondaine des parisiens, presque artistes, avec des programmes savamment simples. Le dernier nous révélait en sa totalité le Pierrot lunaire en 21 parties que Schonberg composa en 1910. Ces poèmes musicaux si neufs et si aigus, quasi clas Ne manquez pas de voir LE PÊCHEUR D'OMBRES :: de JEAN SARMENT :: au THÉÂTRE des HlATflUIÎINS siques de par leur mise au point s'accommoderaient mieux d'une sall< plus intime que le bateau Gaveau Mais Darius Milhaud dirigea si par faitement le parfait petit orchestri que rien ne nous échappa et nous n< sommes pas près d'oublier l'interpré tation supérieure de MaryaFreundadmirable. Louis Delluc j Soyons " chic " au Cinéma 1 M. Gustave Guiches et M. Franciï de Miomandre partent en guerre contre les vêtements prétendus négligés, Même lexcellent romancier des Taupes, qui est aussi l'un de nos rares critiques sagaces (voir le Pavillon du mandarin), déplore le smoking dans les soirées et célèbre l'habit. Il est, en effet, du meilleur goût, pour les invités, de porter exactement le même uniforme que les domestique» qui les servent. C'est un besoin de» signes égalitaires d'autant plus flan grants que les manches de tous ce» messieurs ne s'adornent jamais de galons. « De la tenue I de la tenue I» s'écrie M. Gustave Guiches à son tour. Des vestons mous ? A bas î Des cols mous ! Horreur I Des chapeaux mous ? Ah ! les salauds I Ah î les voyous I L'auteur de Céleste Prudhomat n'emploie pas de tels termes, car il a de | l'élégance, même dans le style, mais son amabilité n'exclut pas l'énergie de sa pensée. La tenue de soirée pour les répétitions générales, il la veut, il la demande, car « il convient de rappeler aux spectateurs qu'ils y sont conviés »T Eh T oui, on vous y convie, on vous y invite, on vous y prie, on vous dit: «Monsieur, veuillez nous faire l'honneur d'assister, etc., etc. » mais on y met une condition, on vous déclare : « jeserai très heureux de vous recevoir, mais il faut que vous vous habilliez tous de la même façon. » Et vous condescendez T « C'est la tenue extérieure qui commande à la tenue morale. » Ce qui revient à dire que les plus honnêtes gens sont les mieux vêtus. Comment doncl nous n'en avons jamais douté: « Des gens bien mis se témoignent réciproquement toute la courtoisie