Cinéa (1922)

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cinea affable qu'exige la déférence dont ils se sont laits un mutuel hommage par leur mise soignée. » A la bonne heure, et je vais plus loin Voici : 1 Les gens de théâtre se rendent aux répétitions générales (gens de théâtres et autres). A eux l'uniforme I Mais nous, pauvres types de cinéma, qui, par devoir aussi, assistons à toutes les présentations de films, voulons-nous demeurer inférieurs en courtoisie, en politesse, en amabilité, à ces messieurs rigidement costumés? Non, non, non T Montrons que nous aussi nous sommes des gens bien élevés ou du moins que nous pouvons le devenir en nous affublant pour ces solennités de l'uniforme qui prouve l'éducation. Certes, ces présentations n'ont pas lieu aux mêmes heures que les répétitions générales, mais qu'importe ? Il n'y a pas d'heures pour les braves. Or, nous sommes, nous aussi, conviés et régulièrement :1e lundi matin, de dix heures à midi ; l'après-midi de deux à cinq ; mêmes heures les mardis et les mercredis ; puis de dix heures à midi le jeudi, le samedi et parfois le vendredi, sou vent, le samedi de deux â cinq. A nous l'habit noir ou, à la rigueur, le smoking (M. de Miomandre admettra ce faux veston pour la pauvre chose qu est le cinématographe). Ils défileront, nous défilerons, vêtus en entrepreneurs de pompes funèbres, devant les passants admiratifs qui se découvriront en disant :« Voilà des gensde cinéma, voilà des messieurs bien élevés, ils ont de la tenue, de la tenue, de la tenue. Les cols mous, c'est pour les voyous! » Moi, je veux bien, on n'a pas tant d'occasions de rigoler. Lucien Wahl. LES PAGES DE MA VIE par Fedor Chaliapine — Où est-il ce salaud? Où est-il ? C'était toute une floraison d'injures, un épanouissement de jurons remarquables dansleur variétéqu'il lançait en sacrifiant généreusement son gosier délicat, sa belle voix mélodieuse. Je me fis tout petit et à pas hésitants, je me traînai jusqu'à la première marche de l'escalier. Là-bas tout en haut je vis Monsieur le chef, terrible comme Zeus lui-même, ses yeux lançaient des éclairs, sa bouche des coups de tonnerre. Il faisait des gestes de malédiction qui par euxmêmes pouvaient réduire en poussière le coupable. Je vous assure que c'était un spectacle grandiose, tout à fait olympien ou romain. — Vite, flanquez-le dehors, rugissait le Zeus en s'adressant aux gardiens qui se tenaient au garde à vous, tremblant aussi, derrière moi. Qu'attendez-vous, tas d'imbéciles î Ne me forcez pas de descendre! Car je l'assommerai de mes propres mains, ce scélérat, ce... ce... Je compris que peut-être, en effet, il serait mieux pour lui et pour moi, que je m'en aille le plus vite possible et je m'en fus précipitamment. Dans la rue je revins un peu à moi. Je ne croyais pas que ce soit déjà la fin de mes épreuves, mais je ne ressentais plus la même terreur, je pus respirer un peu Je crois que c'est à cause de C€ contraste bizarre: voir un monsieur majestueux comme un dieu antique et l'entendre lancer les injures 1rs plus basses telles qu'on n'en entend guère que dans les bouges de notre faubourg des Drapiers. Mon père, ma mère, mon jeune frère m'attendaient. Il fallait bien vivre. 11 fallait travailler. Ma mère cuisinait des pâtisseries et les vendait aux coins des carrefours. Mais ce n'était pas suffisant. Dans le chœur on ne voulait plus de moi, ma voix ne convenait plus du tout. Des journées entières j'errais, affamé, à travers la ville à la recherche du travail, et je ne trouvais rien. Je restais pendant des heures sur les quais de la Volga à regarder des centaines d'hommes, tous occupés chacun par son travail. Des bateaux appareillant tels des grands cygnes. La chanson tics hommes de peine Les tartares vendant des étoiles d'Orient, multicolores, ornées d<>r et de pierreries. Les russes étalant des victuailles des pâtés de toutes sortes qui VOUS font venir l'eau à la bouche, font est joyeux autour; radieux, ensoleillé et moi, je suis là. pauvre, triste, connue sous le poids d'une malédiction. Non. cette ville me porte malheur ! 11 faut partir, m en aller plusloin... ailleurs... Lt ce vague désir se transforma bientôt chez moi en une décision ferme. Je réussis à persuade J mon père et ma mère de quitter kn/.an.Nous vendîmes tout ce que nous possédions et nous nous mimes en route vers une vie nouvelle. L. Y\ . tr.ui. CINÉMA ILLUSTRÉ Paraît le 3 Février 1922 Articles de MM. Félicien Champsaur, Louis Delluc, Pierre Mac Orlan, Léon Mathot, Léon Moussinac, Léon Poirier, L. Valter. Photos inédites de Pariaette, Empereur des Pauvres, Le mauvais garçon, /.</ femme </«■ nulle part, Jocelyn Rubriques : Nos metteurs en scène Nos interprètes Nos revues (chroniques des revues cinématographiques) — Nos films à l'étranger — Nos échos (informations). Dessins de MM. Barrère, Bécan, Zaliouck, Waroquet Le Numéro 1 franc Couverture en couleur Le Numéro l franc Édition <U la Société <U Pr*m, ■/-■ PsftfcM tl il