Cinéa (1922)

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cinéa Georges LAN NFS dans le rôle de LANTIKR tion, autant que possible, dans le cadre véridique et pittoresque de la rue parisienne telle que nous la voyons aujourd'hui. « L'écran, dit M. Maurice de Marsan, ne saurait s'accommoder de trop de noirceurs et de la répétition constante des mêmes effets. » Aussi, tout en donnant par contraste, un relief plus saisissant aux parties sombres de l'ouvrage, l'auteur du film s'est-il attaché à nous montrer de la vie prise au vol, une action libre et dispersée où, dans l'extrême variété des scènes, on ne sent plus la présence et le parti-pris de l'écrivain. Mais la terrifiante évolution de Coupeau, les étapes successives de sa déchéance physique et morale, l'horreur de sa fin misérable ne paraissent que plus significatives parmi ces tableaux familiers. C'est ce qui explique l'émotion irrésistible que provoque ce film dans les salles des faubourgs. Chacun des spectateurs reconnaît les personnages pour les avoir cent fois rencontrés; on pleure sur les malheurs de la pauvre Gervaise, on maudit la méchante Virginie et le répugnant Lantier, et le personnage de l'ivrogne soulève des vagues de dégoût, de mépris et de colère, jusqu'à la scène du delirium tremens, qui saisit le public d'une angoisse physique difficile à supporter. Cette vision inoubliable aura plus d'effet utile que les plus éloquentes exhortations à la tempérance et le film se révèle ici bien supérieur à tout autre moyen d'éducation et de propagande. Son action est favorisée, il est vrai, par une exécution irréprochable ;au point de vue purement cinégraphique, l'Assommoir est un travail toujours consciencieux et, par endroits, extrêmement distingué. La distribution de la lumière, la photographie, l'interprétation, le choix des décors, l'enchaînement des tableaux, le mouvement de l'action ne méritent que des éloges. M. Jean Dax a composé les divers aspects de la figure de Coupeau avec une puissance extraordinaire ; Mlle Sforza a prêté à Gervaise, avec la vraisemblance physique du personnage, une passivité bien observée et à la fin une expression tragique de détresse que l'on ne saurait oublier; il faudrait louer en détail tous les autres interprètes, depuis Mme Blanche Altem et M. Georges Lannes — Virginie et Lantier— jusqu'à Mlles Simone Pitre et Josylla qui représentent avec grâce Nana enfant et Nana jeune fille. Un effort aussi honorable a reçu tout de suite sa récompense : l'A.s.so/2i7i2o/radéjà dépassé 500.000 francs Mlle sforza;*' le rôle de GERVAISE de location. Il est intéressant de citer de tels chiffres, pour répondre par avance à ceux qui craindraient qu'un film destiné à l'éducation populain ne pût être en même temps une affaire rémunératrice. On peut penser en outre que si l'on trouvait le moyen de passer ce film en une s< séance et en exclusivité dans un petit nombre de salles bien situées, il connaîtrait, sous cette forme, un succès de longue durée. Cette méthode d'exploitation , que nous n'avons cessé de recommander, a aujourd'hui fait ses preuves. Sait-on que l'Atlantide, qui appartient comme l'Assommoir à M. Louis Aubert, a déjà fait, au Madeleine-Cinéma, plus d'un million de recettes? La foule ira de plus en plus vers les grandes productions du Cinéma français, quand elle saura où les trouver. Gustave Fréjaville