Cinéa (1922)

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cinéa LES FILMS DE LA SEMAINE La Marque du Maître. A l'époque où parut le roman de Mrs Burt — et tout au moins au théâtre, dans le livre et sur l'écran — la moitié mâle de l'Amérique, Hayakawa en tète, poursuivait la moitié femelle, brandissant un fer rouge afin de la marquer — sur l'épaule de préférence. Puis cette épidémie a pris fin — mais la marque reste, et date. Heureusement The Branding Iran ne renferme pas que cet épisode sadique ; bien que la forme en soit littéralement médiocre, l'œuvre contient une idée : l'étude psychologique d'une femme qui trouve, chez un des hommes qu'elle aime, l'intelligence, le charme, la culture supérieure, la tendresse — mais aussi l'égoïsme desséché d'un artiste — chez l'autre un amour fort jusqu'à la brutalité, mais sincère et profond (c'est celui qui se manifeste de manière brûlante). Le film rend très bien toute cette partie essentielle de l'ouvrage ; il donne à mon avis un peu trop d'im)ortance au début du roman, à l'enfance de Mary (Joan dans le roman) séquestrée par un père brutal et alcoolique, qui, surprenant sa femme avec un amant, l'a tuée, et en est -resté misogyne. La jeune fille se sauve, et un tableau charmant, introduit par le cinéaste, nous montre la fugitive prenant son bain, vêtue de ce seul costume d'eau, fluide et transparent, qui fait si bien valoir la blancheur d'un corps jeune et souple. Je passe sur le mariage avec Pierre Landis (l'adaptateur français l'appelle Pierre Laudis Raucheur ; raucheur traduit vraisemblablement l'anglais rancher, qui est un substantif dérivé de ranch, et non pas un nom propre : ignorerait-il ce que c'est qu'un ranch ? Il semble qu'il y aurait intérêt à confier les adaptations de films étrangers à des personnes connaissant la langue... mais ceci est une autre histoire.) Ensuite, comme dit le roman, Pierre Landis prend des mesures pour sauvegarder sa propriété ; il réussit mal, car Prosper Gaël, le surprenant en train de marquer la pauvre femme, l'abat d'un coup de fusil, emporte Mary (ou Joan) et le drame psychologique commence. Dans le roman, l'homme de lettres fait entrer sa maîtresse au théâtre ; sur l'écran, il se contente, tout comme un dramaturge en renom, de porter à la scène l'histoire de leurs amours ; et elle le trouve fort mauvais... Surtout par la vertu du sujet, qui est captivant, bien conduit, bien exposé, ce film est un des meilleurs que j'aie vus récemment. Les paysages de neige sont beaux ; il y a des effets de rentrée à la nuit tombante qui sont sincères et frappants. La partie citadine est vivante ; la représentation théâtrale est particulièrement bien réalisée — et ici, elle ne constitue pas un hors-d'œuvre, mais un des tournants du drame. Faut-il le dire pourtant '.' J'ai quelque scrupule â paraître adresser des reproches à un très bon film, supérieur à la moyenne ; mais ces reproches illustrent un point intéressant d'esthétique de l'écran : le metteur en scène n'a pas su tirer du roman tout le parti possible : il a laissé tomber certaines des indications les plus photogéniques. Par exemple le début du roman dépeint une plaine couverte de neige, La Niul d. I,i Saint-Jean que se passe La Nuit il. la Saint-pan, le pittor dont une scène esl représentée ci-dess de M Roberl Saidn