Cinéa (1922)

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cinea indique le grand silence qui plane sur l'étendue blanche. Puis le champ se restreint, se limite à une cabane, au feu allumé dans cette cabane, à une femme qui, seule, lit, se rappelle des souvenirs d'enfance. Le scénariste a supprimé toute cette belle exposition, a raconté l'enfance de son héroïne, non au passé, mais au présent. Plus tard, lorsque Prosper Gaël, après avoir abattu Pierre Landis, s'approche de la femme attachée au poteau de la cabane, l'auteur s'exprime ainsi : « La figure sévère et les yeux brillants de l'étranger se rapprochaient d'elle, formant le centre d'un grand nuage sombre ; puis cela aussi disparut. » Pourquoi ne retrouve-t-on pas dans ce film cette notation si juste et si conforme au génie du cinéma ? L'interprétation est tout à fait homogène ; Barbara Castleton, qui est jeune et encore peu connue en France, est vive, agréable à regarder, donnant bien, au début, l'impression de bête sauvage traquée ; je ne lui reprocherai qu'une tendance à s'exorbiter les yeux. James Kirkwood est bon dans le rôle de Pierre Landis ; Richard Tucker excellent dans celui de Prosper Gaël, l'homme de lettres déformé par son métier, Albert Roscoë très bon également dans celui du jeune pasteur dont la très légère intimité intellectuelle avec la jeune femme déchaîne la jalousie furieuse du mari. Les sous-titres sont un peu trop nombreux dans les moments pathétiques, et pas toujours heureux. C'est un des rares reproches que je ferai à ce film, fort réussi par ailleurs. Lionel Landry. • Le gosse infernal. Comme Jackie Coogan était, dans le Gosse, le digne partenaire de Charlie Chaplin, on a voulu lui tailler un rôle et même un film entier sur mesure. Le rôle lui va. Le film est trop long, si l'on juge du point de vue du spectateur adulte, mais je le crois très amusant tout au long pour les enfants. Le gosse infernal, c'est un fils d'agent d'affaires, il a la grâce mutine, la vivacité, l'expression claire du classique enfant terrible. Il chipe des aliments et de la boisson à l'épicier, qui sait d'ailleurs se faire payer. Il introduit des fourmis dans les vêtements de son père qui se gratte en pleine église, etc. Il y avait là matière à une série de scènes très drôles qui auraient duré peu. Néan M. Jean DAX clans La Nui/ àe la Saint-Jean moins, on y rit quelquefois et les enfants, sans doute, riront beaucoup plus encore. Jackie Coogan joue bien, très bien. 11 est accompagné d'un chien fidèle qui, en quittant l'église, pendant l'office, rampe de la façon la plus comique. • La Coupe et la Lie. Quelques sites sauvages de belle venue. Et puis de la passion, avec de la fantaisie. Au début, nous voyons, heureuse et riche et charitable, la duchesse de Maldon : c'est Pauline Frederick, au regard doux et coiffée de cheveux blancs. Elle tressaille chaque fois que sonne midi ou minuit : on lui a prédit autrefois qu'elle mourrait au douzième coup. Après une chute de cheval, son mari aimé et vénéré, meurt. Bientôt, la prophétie se réalise pour elle tandis que va s'évoquer devant nous son passé romanesque. Jeune, Madge a été bohémienne et mariée, dans le clan, suivant le rite, à l'homme qui la voulait, John. A la suite d'aventures dont il ne semble pas néces" saire de signaler tous les détails, elle s'éprend du futur duc de Maldon, jeune homme exilé à la suite de drames. La scène capitale du film est tragique, elle a de l'allure et même de la force. Il s'y agit d'un duel à l'américaine entre John et le jeune duc en présence de Madge qui, par un geste, cause la mort de son mari (devenu à ce moment chercheur d'or). Et dans la nuit doucement colorée, à cheval, les amoureux partent vers le bonheur et la fortune. On suit parfois avec intérêt ces aventures, confuses un peu au début, et l'on reconnaît une fois encore la variété de jeu et l'intelligence de Pauline Frederick. Un mariage blanc. Blanc, il le fut ; mais nous appre ] nons tout de suite qu'il n'a pas duré, ] car Jane Harrisson, l'héroïne de cette j union, a un bébé. Une amie vient j pleurer ses détresses conjugales et ] Jane lui conseille d'attiser la jalousie du mari qui ne manquera point alors ] de revenir aux légitimes affections, j Jane cite son propre exemple : c'est j le sujet du film. Elle avait été adop j tée par une directrice (ou tenancière) I de maison équivoque. James Marrisson, romancier populaire, l'avait I