Cinéa (1922)

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LES FILMS DE LA SEMAINE La poupée du milliardaire. Je ne sais pourquoi M. Fescourt a intitulé ce film« pochade française». Si c'est parce qu'un des interprètes est anglais, tout en portant le nom d'une ville italienne, un autre italien, une troisième, de nationalité incertaine, et que celle qui est française est baptisée d'après une province belge, il eût plutôt fallu dire « parisienne ». Si c'est parce que l'œuvre est toute en surface, avec de l'esprit verbal, du comique de situation plus que de caractère, l'épithète est sévère pour notre pays : pochade eût suffi. Mais pochade même n'est pas très juste, parce que la pochade doit procéder par traits rapides, brutaux, courts. (Rappelez-vous Promêthêe banquier, quie»\.un modèle du genre, et peut être, de manière plus ou moins consciente, celui de M. Fescourt) tandis que La Poupée a trop de longueur par rapporta ses autres dimensions. C'est d'ailleurs, sous ces réserves, une œuvre spirituelle, souvent amusante, rarement ennuyeuse, avec une mise en scène charmante et une excellente interprétation humaine, animale et mécanique. Il y a un ascenseur qui joue son rôle avec une précision surprenante, un pékin sympathique faisant pendant à un photogénique chat siamois, et enfin, et surtout, Mlle Andrée Brabant, sa douceur exquise et blonde, son entrain, ses charmantes toilettes et ses amusants pyjamas. • Les Merveilles de la Mer. La lutte d'un poulpe et d'un homard, se déroulant sur l'écran, m'a tellement passionné que je me suis demandé si je ne m'étais pas converti, sans m'en douter, aux théories de M. Jean Epstein, pour qui un tel documentaire dépasse en intérêt n'importe quel drame fictif. C'est qu'en réalité il s'agit aussi d'un drame, entre des êtres avec lesquels nous sympathisons moins sans doute qu'avec des êtres humains ; mais plus, parce qu'ici il n'y a pas fiction, et que l'un des deux acteurs mange véritablement l'autre. J'avais naguère émis le vœu de voir réaliser à l'écran Le Festin de V Araignée (scénario de Gilbert des Voisins, musique d'Albert Roussel) par des acteurs insectes. Le typographe, après quelques hésitations, et n'osant mettre «infects » se décida pour« inédits » ; ainsi défigurée, l'idée tomba. Je la livre aujourd'hui aux cinéastes ; on veut du nouveau; Fabre a mis les insectes à la mode, l'heure est peutêtre venue pour eux d'envahir l'écran... • La Jarretière. Antérieure certainement à Liliane, ce film est basé sur le même sujet : c'est l'histoire d'une artiste qui, lasse d'être adulée et courtisée, va chercher la tranquillité dans une petite ville, y trouve un homme qui ne lui fait pas de déclarations — au début ; — mais découvre à la fin qu'il l'a vue sur les planches, qu'il l'aime comme artiste plus encore que comme femme. Corinne Griffith (qui peut faire mieux) est fort jolie ; il y a au début de plaisantes vues d'une petite ville sous la neige. La Panthère Noire. Je ne chicanerai pas l'invraisemblance de la donnée : cette jeune fille qui, pour sauver du déshonneur le fils de son bienfaiteur, reprend le nom, le surnom, l'aspect et le métier de sa mère, tenancière d'un tripot illustre. Une histoire de ce genre n'existe pas, n'est que prétexte à décor brillant et à jeu pathétique. Le décor est certainement brillant, avec des contrastes amusants, par exemple entre l'hôtel luxueux ou la Panthère Noire tient sa cour, et les basfonds où sa curiosité morbide entraîne ensuite ses invités, pour les faire assister à une rafle qui correspond assez bien à l'idée que les gens qui n'en ont jamais vu peuvent se faire de ce genre d'opération. Quant au jeu pathétique, Florence Reed y excelle, et de plus, ce qui ne gâte rien, elle est belle, sculpturale, décorative. Ainsi ce film, sans être une œuvre de grande valeur, plaît, intéresse et amuse. Lionel Landry. Le Poing d'Honneur. Jim, boxeur amateur, est un brave t3'pe. Il prend toujours, dans son quartier (populaire) la défense des faibles. Ainsi rend-il service à une . jeune fille riche et à sa femme de chambre qui viennent distribuer des secours à des pauvres. Récompense: il entre chez Van Costland, père de la demoiselle, en qualité de domestique. Il pensait jouer le rôle de chien de garde, on le fait valet de pied, puis maître d'hôtel, ce qu'il appelle « singe de salon ». Il ne sait pas les belles manières, fume en servant, renverse la sauce sur la robe d'une invitée, fait circuler les plats sous le nez des commensaux, il ignore l'art de confectionner les cocktails, etc. Il a un frère, un vaurien qui, complice du secrétaire de Van Costland vole, une nuit, chez celui-ci. Jim les surprend et les laisse échapper, pour épargner à sa mère la honte de se connaître un fils malfaiteur. Ils ont emporté des objets de valeur et Jim, qui le leur enlève pour les rendre, est arrêté tandis qu'il les transporte chez son maître. C'est enfin la mère qui, ayant deviné la culpabilité de son second fils, dévoile la vérité à la police. Le retrait de la plainte satisfait tout le monde et Jim épousera la femme de chambre . Quelques traits comiques sont bien venus malgré leur trivialité. Victor Moore est suffisant dans le rôle de Jim etl'interprète delamère est d'une sincérité remarquable. Elle exprime la douleur et la communique. La dette de Rio Jim. Rio Jim est shériff. Ses amis ? Tout le monde de son entourage. Sa bra j voure, sa probité ? Proverbiales. Un voleur de grand chemin est signalé. De retour pour peu de temps, car il est venu assister sa vieille mère, qui va mourir, Rio Jim va l'arrêter, mais il le reconnaît : c'est le fils d'une femme qui lui a sauvé la vie, autrefois. Il le laisse partir en le menaçant i de le tuer s'il revient dans le pays. Rio Jim est révoqué de ses fonctions, car on connaît sa clémence qui ne s'explique pas. Le voleur, avec sa |