Cinéa (1922)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

Hl ■\ ^ -^z^^^^ Vivian MARTIN dans Monsieur pas, un grand chien qui s'harmonise bien avec elle, de jolis paysages de bord de mer et assez de gaieté superficielle. • L'Intrus L'œuvre de O. Henry contient en puissance une centaine au moins de films de premier ordre. Mais, par leur netteté, leur concision, leur caractère direct et parfois brutal, les nouvelles du brillant humoriste devraient engendrer des films également courts et directs. Or, malheureusement, O. Henry est célèbre, le droit d'adaptation coûte cher; on ne va pas le gaspiller pour réaliser des œuvres en deux parties. D'où nécessité de délayer, de tirer au mètre. D'autre part, dans une nouvelle de O. Henry, il y a toujours — le plus souvent à la fin — quelque chose qui sort de la banalité : les adaptateurs n'aiment pas cela. In jeune aventurier, fuyant à la suite d'un meurtre et conseillé par le misérable Thacker, se présente à des riches planteurs sudaméricains comme l'enfant qui leur a été enlevé douze ans auparavant ; il montre soigneusement tatouée sur sa main gauche, la marque qu'une nourrice absurde avait imprimée sur celle de l'enfant : et les deux vieillards solitaires l'accueillent à bras ouverts. L'idée de Thacker est simple; il lui suffit d'obtenir l'accès du coffre-fort, pour partir un soir avec l'argent. Mais le jeune homme refuse d'être jusqu'au bout son instrument; il a été coupable de tromper cet homme, cette femme; il le serait encore plus, maintenant, de les détromper. Et plus que quiconque il a des devoirs envers eux, car l'homme qu'il a tué à Laredo portait sur la main gauche cette même marque. Précise et dure comme une loi barbare, irréfragable dans sa logique primitive, cette conclusion — le meurtrier obligé de se substituer à sa victime — achève l'œuvre, comme d'un coup de ciseau. Est-il utile d'ajouter qu'elle a disparu du film? C'est d'autant plus dommage que l'Intrus, qui a ainsi manqué d'être un film de premier ordre, reste un très bon film, plein de détails réussis et vivants. Le jardin tropical où la mère inconsolable promène son deuil, les jolies scènes où le bandit étourdi, ennuyé de la tendresse de ses prétendus parents, se sent aussi honteux de voler de l'affection, que de trahir une confiance sacrée, restent dans le souvenir. Pour corser un peu le drame, tout enrestantdans le répertoire O. Henry, un petit lambeau d'une autre nouvelle (le brassard du policeman O'Rourke) a été cousu au premier thème ; une jeune orpheline dans une voiture dont les chevaux s'emballent; et devinez qui les arrête? cinéa Jack Pickford et Marie Dunn sont bons; Edith Chapman est décorative et émouvante. • La Princesse est trop maigre. A priori, les plaisanteries sur l'embonpoint excessif des femmes orientales semblent, si j'ose dire, une donnée un peu mince pour justifier un film de trois quarts d'heure. Mais l'esprit, la vivacité, le mouvement de Mabel Normand meublent les espaces vides, et finalement on s'amuse. Lilliane Sylvester, en beauté grasse morevanienne, est un digne pendant de Roscoë Arbuckle, et Hugues Thompson réussit fort bien le saut à la perche. Tully Marshall donne au professeur Ahmed une silhouette fort amusante sans être chargée; je goûte sa pudeur effarouchée lorsqu'au bal, nouveau Saint-Martin, il offre son habit à une dame à la robe de laquelle il estime évidemment que le couturier a oublié de joindre un corsage. Un cri dans l'abîme On discutera à perte de vue vaut mieux qu'un film soit établi sur un thème original ou d'après une œuvre existante. Quelque avantage théorique que présente le premier parti, une chose est certaine ; le passage par le livre, par le roman, constitue une première épreuve de la valeur du sujet, permet d'exercer un choix. Au contraire, lorsque quelque vague scénariste, que l'on ne nomme même pas sur les programmes, ou bien le metteur en scène, désireux d'économiser un intermédiaire, invente ou commande un sujet « original », il ne sait pas où il va, et généralement, il ne va pas très loin. Le sujet de ce film, c'est Romeo et Juliette (l'amour contrarié, le mariage obligé avec un autre, la fiancée que l'on croit morte, l'amoureux qui va la chercher dans la tombe, etc.), mais finissant bien. Cette donnée, plutôt connue est encadrée par des paysages splendides, parfaitement photographiés et qui rendent le film particulièrement agréable à voir. De l'interprétation, il faut surtout retenir Van Daële.qui a tiré le meilleur parti possible d'un rôle ingrat. Le programme a négligé de nommer leurs camarades; sur l'écran, j'ai saisi au vol le nom de Mme Olga Noël.