Cinéa (1922)

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cinea La mouche dorée. C'est une légende admise depuis longtemps, tout au moins au théâtre et au cinéma, qu'un homme politique peut souffrir dans sa carrière s'il se trouve avoir épousé une femme munie d'un passé. Peut-être, après tout, en est-il ainsi dans le pays incertain où se passe ce film — pays où le premier ministre s'appelle Hacha, et où l'on entretient un ambassadeur à Shanghaï. Admettons donc le postulat. Toutes les discussions de comités électoraux laissent assez froid; on songe, malgré soi, aux pires souvenirs de l'œuvre d'Ibsen (Je sais bien que la politique, comme dit l'autre, c'est comme le tabac, on trouve toujours que celle des autres sent mauvais). Olaf Fonss est bon — sans constituer une révélation. Tout le traitement de l'œuvre est conventionnel, banal, d autant plus décevant que le film sort de la même maison qui a édité les admirables Quatre Diables. Les quatre Cavaliers de l'Apocalypse . ...Et je regardai, et je vis paraître un cheval livide, et eelui qui le montait s'appelait la Mort, et l'Enfer le suivait, et le pouvoir lui fut donné sur la quatrième partie de la terre, de faire mourir les hommes par Vâpàe, par la famine, par la peste et par les bâtes sauvages de la terre (Apoc. vi 8). Du roman touffu et puissant de Vicente Blasco Ibanez dont il est tiré, le film de Rex Ingram se différencie sur deux points. Tout d'abord il est écrit, non point par un neutre, mais par un citoyen d'un pays qui a pris part à la lutte: il prend parti plus nettement; puis l'importance relative des scènes de guerre s'est sensiblement accrue. Le héros, Julio Desnoyers, est le fils d'un riche éleveur de l'Argentine, et c'est dans ce pays que s'ouvre l'action, au milieu de vues très belles et de scènes de bouge extrêmement vivantes et passionnées. Puis vient Paris, le quartier latin ; enfin les Quatre Cavaliers fatidiques traversent le ciel et la guerre se déchaîne. Faut-il énumérer les 150.000 mètres de vues prises, les 12.000 personnes rassemblées, les 128 tonnes de matériaux employées pour la confection du film? Mieux vaut rappeler l'opi nion exprimée sur le metteur en scène par un critique américain : « M. Ingram saisit des instants superbes... presque toujours il attaque les situations sous un angle nouveau... comme directeur et au point de vue technique il est de premier ordre... » Le Bâillon nous avait déjà donné un avant-goùt du talent du jeune directeur : Les Quatre Cavaliers nous en fourniront l'expression la plus complète. Lionel Landry. Snobisme. Oh! comme le maître d'hôtel Caroli regarde, aux thés de l'hôtel Ritz, la jolie et riche (que riche!) Mlle Vivian Forrester! Que d insistance il y met! Il y met plusieurs décamètres d'insistance. Et vous pensez bien que Thurston (riche, élégant, chic) est du même avis. Thurston voudrait bien épouser Vivian, mais Mme Forrester mère exige pour sa fille un homme titré. Thurston, refusé, machine une vengeance. Il persuade Caroli, le maître d'hôtel, d'usurper le titre de duc et de quitter son emploi. Caroli, qui aime Vivian, accepte le marché, le regrette un jour, puis, entraîné, continu. Et il épouse la demoiselle. Il a des remords et, avant que la nuit de noces commence... effectivement, il avoue son subterfuge à sa femme qui en tombe par terre. Au matin, le New-York Herald, renseigné par Thurston, annonce le scandale. Mme Forrester va faire annuler le mariage. Du moins y est-elle décidée. Caroli, qui a de la distinction (puisqu'il a été maître d'hôtel!) est nommé directeur de chantier à Buenos-Ayres. Le mariage est annulé. Vivian se révolte contre le snobisme de sa maman et rejoint à temps Caroli pour lui dire son amour. Ils seront heureux. Tout cela est basé sur une observation quotidienne, ainsi que l'on peut s'en rendre compte, n'est-ce pas? • L'Ecran brisé. Après des scènes un peu lentes, le film de M. d'Auchy (d'après le roman de M. Henry Bordeaux), comporte une situation suffisamment dramatique pour intéresser, même à la fin, pour émouvoir. Sauver une mémoire, tel est le but poursuivi par le principal personnage, Mme Chênevray, épouse et mère irréprochable, dont la sœur, Mme Monrevel, morte dans un accident d'automobile, avait trompé un mari excellent. Des preuves subsistent, lettres laissées dans le secrétaire de la malheureuse. L'amant en vient faire la confession ù Mme Chênevray qui, pour épargner le souvenir de la morte et la sensibilité du veuf, prend devant Monrevel l'attitude d'une adultère repentante. Ses affirmations ne trompent pas longtemps le brave homme, désemparé plus encore qu'auparavant. Sa désolation est double. Les à-côtés : jolis enfants, petits chats dans un panier, va-et-vient dans la rue, etc., n'étaient point nécessaires à l'écran (celui qui n'est pas brisé), mais l'interprétation et la mise en scène sont louables. Les surprises du téléphone. Riche, jolie, cloîtrée presque par sa tante qui veut réfréner ses goûts excentriques, Mabel, pour se distraire, téléphone au hasard, c'està-dire à des gens dont elle trouve les noms dans l'annuaire en fermant les yeux (d'abord, car elle les ouvre pour lire, n'est-ce pas?) Elle est fiancée à un monsieur qui l'assomme parce qu'il a de la tenue, du flegme (c'est Jack Holt qui joue ce rôle). Des aventures assez risquées, s'estompent, pour elle, à la suite de ses imprudences téléphoniques. Elle peut sortir par la fenêtre. Son fiancé apprend que deux des correspondants de Mabel sont de ses propres amis. Un complot se trame entre tous ces garçons bien élevés qui se jouent de la jeune fille. Elle sera punie avec délicatesse, épousera son fiancé, aimera son mari, etc. Un tel sujet ne comporte pas un kilomètre de pellicule. Néanmoins, la comédie est gentille et jouée par des acteurs de talent qui manquent un peu de fantaisie. Bébé Daniels elle-même est naturelle, sobre et d'ailleurs fort agréable. Lucien Waiil. Vous n'ignorez pas, Madame, qu'il n'est bonne toile que de Cholet, ni bon \ riz que des Carolines. \ Mais pour un film. ..allons j au cinéma du coin ! & :