Cinéa (1922)

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clnéa GRACE CRISTIE. e des idoles de New-York d'ordre génésiaque ; mais il serait absurde d'y attacher une importance excessive. N'oublions pas qu'à Paris, l'excitation au désir sexuel s'exerce, de manière permanente, par le journal, le livre, l'affiche, la vitrine de magasin, sans parler du spectacle qu'offre quotidiennement le trottoir (ce terme comprenant le Sentier de la Vertu, le pesage des courses et l'Avenue du Bois de 11 heures à 1 heure). Si cette atmosphère erotique n'était pas maintenue à la température convenable (serre chaude), les industries les plus vitales de Paris — théâtre, couture, restaurants, dancings, prostitution, bijouterie, mode, automobiles, que sais-je encore? — seraient vouées au marasme. Et puis, est-il tellement certain que le nu, par lui-même, comporte toujours une action sensuelle? J'ai bien peur que le plaisir qu'y trouvent certains spectateurs soit d'un ordre plus bas; qu'à leurs yeux, son principal charme soit d'être quelque chose de défendu. Il est, malheureusement beaucoup trop d'êtres que la beauté plastique n'intéresse que parce qu'ils la considèrent comme obscène, attrait du même genre que celui inspiré par les sujets scatologiques. L'antidote d'un tel état d'esprit est, nettement, la liberté. De toute manière, il ne faudrait pas essayer de nous faire croire que le serpent va s'introduire dans le Paradis terrestre, du fait qu'une jeune actrice, changeant de costume devant des matelots, montrera ses seins sur l'écran. « Mais les gens mènent leurs enfants au cinéma... » Que diablel Ils sont assez grands pour savoir où ils doivent les mener ; et il leur est facile de lire le programme avant d'entrer! J'ai vu une grand'mère indignée emmener deux jeunes enfants devant qui l'écran dévoilait sans mystères le corps de Theda Bara : en vérité, étant donné que le film était consacré à Cléopâtre, il était facile de savoir d'avance qu'il ne serait pas « bibliothèque rose ». Et puis.il ne faut pas se frapper, ni se figurer que si la liberté était rétablie, du jour au lendemain on ne verrait plus sur les écrans que des chairs offertes. On peut être rassuré, à cet égard, du fait qu'au point de vue commercial, le film, édifiant ou neutre, sûr de l'écoulement provincial, constitue le meilleur placement. Et, maintenant, je crois que nous avons assez parlé du côté moral du problème T Il ne suffit pas, en effet, de savoir s'il y a des inconvénients d'ordre moral à traiter le thème du nu; il faut se demander également s'il y a des motifs d'ordre esthétique de le traiter. Il est des œuvres dont le thème même fait envoler les vêtements : par exemple, les œuvres d'un caractère mythologique, légendaire; également — d'après une convention peut être fausse, car notre culte de la beauté plastique est chose fort inconnue au Musulman — celles qui se passent en Orient. On se souvient certainement d'un film qu'Annette Kellermann et ses compagnes traversaient sans autres vêtements que des pagnes vagues et espacés. Si l'on adopte ce parti, il faut qu'il soit général : J'aime le souvenir de ces époques nues... Mais il importe surtout que les corps exhibés soient indemnes de tares, et n'évoquent pas la suite du poème :