Cinéa (1922)

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clnéa cadre, le paysage, y sont acteurs et mêlés au drame. Un village du Valais est sollicité par une grande entreprise de distribution d'énergie électriquede vendre le torrent, âme de la vallée. Contre cette proposition, tous les vieux s'insurgent ; les jeunes voient les 100.000 francs du prix d'achat, l'usine qui s'établira, où l'on gagnera de bons salaires, l'éclairage électrique — qui sait? peut-être le cinéma... — Ils triomphent. Le vieux maire ne survivra pas au torrent : il ne verra pas le noble et fier cours d'eau emprisonné, comme son voisin, dans deux tuyaux de fonte. Le torrent l'emporte. Mais la secousse violente de sa mort réveille son fils, le détourne de la servante d'auberge hardie qui commençait à le séduire, le ramène à la douce orpheline à qui il s'était naguère fiancé. Toute l'action est située entre ces trois grands personnages fondamentaux, le village, le torrent, l'usine. Autour de ces grandes entités gravitent des humains éphémères, vieux paysans figés dans leurs idées et leurs traditions ; jeunes gens avides de jouissances matérielles, au point d'oublier tout le reste ; ingénieurs penchés sur des plans, et qui mesurent le monde et la vie en kilowatts. De l'interprétation : bonne, encore qu'un peu lente, ressortent surtout miss Edith Blake, très « suédoise » dans sa conception du rôle, et M. Maxudian, qui donne au vieux président de l'autorité et de la vie. Mais ce film fait surtout honneur à M. Jean Hervé, qui a su le composer avec justesse et sobriété, et le réaliser de manière vivante et dramatique. Une Aventure à la frontière. Une frontière, par les conflits qu'elle crée, par les complications qu'elle amène, par l'impunité qu'elle procure, est, en elle-même, une donnée poétique (considérez l'importance du border écossais dans la littérature anglaise, du border mexicain dans la littérature américaine — et dans le cinéma). Ne connaissant pas personnellement le Rio Grande, je n'ai pu me rendre compte si l'image qu'en offre le film est exacte. Elle est, en tout cas, pittoresque, et tout le côté pay sage est fort réussi, à l'exception du village américain, très manifeste construction de studio ; le village espagnol, par contre, avec ses maisons blanchies à la chaux et ses jardins fleuris, est charmant. Rosemary Theby interprète agréablement un rôle dépourvu d'originalité. Le film a du mouvement et, sans être neuf, de l'intérêt. Lionel Landry. La Résurrection du Bouif. De même classe que le Crime du Bouif, ce film, mis à l'écran par Pouctal, d'après un roman de G. de la Fouchardière, est un drame comique. Drame, il est par son intrigue à quoi participent de bonnes gens, un traître et un complice, etc. La victime provisoire est encore Bicard, cet extraordinaire philosophe cynique qui adore les courses et l'alcool. Epoux d'une brave marchande de quatre-saisons, père d'une artiste de la Comédie-Française qu'il a reniée (le premier devoir des enfants, dit-il à peu près, est de ne pas laisser leurs parents mourir de soif). Il tombe dans la rue : congestion. On le transporte à l'hôpital où un médecin-chef affirme qu'il ne vivra pas plus de trois semaines. Un étudiant de vingt-cinquième année le transporte dans une villa pour qu'il y meure sous le nom d'un noble taré qui veut passer pour enterré pour profiter d'une assurance sur la vie... Au reste, cette histoire n'importe que pour fournir une suite de scènes extrêmement amusantes, où s'étale la franchise énorme de Bicard, dit le Bouif, étayée par différents types campés drôlement. Mais il y a mieux : l'esprit de M. G. de la Fouchardière, qui semble chercher à ne pas resplendir en phrases soulignées et n'en est que plus profond, plus incisif et plus sensible. Dans le Crime du Bouif, un juge était quelque peu ridiculisé; cette fois, c'est la médecine qui écope. Dans les deux, le texte est 'aussi opportun, aussi hilarant, quoiqu'il faille le lire. Quant aux acteurs, il les faut tous féliciter, surtout M. Tramel, dont la silhouette demeurera. On ne voit pas du tout qui, maintenant, pourrait jouer Bicart. Mmes Kolb, Germaine Risse, MM. Charles Lamy, Amiot, Mondos, jouent tous parfaitement. Riez... on n'en a pas tant d'occasions. Lucien Wahl.