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cinéa
I En lisant. . . \
Quand on passe un assez grand nombre d'heures quotidiennes à lire des livres, des revues et des journaux, on rencontre çà et là des allusions, des démonstrations, des railleries, des invectives etdes commentaires variés qui touchent au cinématographe. Certes, il y a les journaux quotidiens, les revues spéciales, que vous connaissez, ainsi que les ouvrages traitant d'art muet, mais c'est au hasard d'autres lectures que je rencontre souvent des passages moins connus et dans des publications dont le titre ne laissait pas prévoir ces trouvailles.
Les films trop vite déroulés.
Ainsi, ces jours derniers, c'est dans Le Progrès Civique que j'ai lu un article du Dr Héricourt intitulé : « Les films de cinéma sont déroulés trop vite ». L'auteur des Frontières de la maladie a-t-il raison? C'est aux techniciens de répondre. Il écrit :
« L'industrie cinématographique souffre actuellement d'une tare qui la déshonore. Cette tare se peut définir en trois mots : les films projetés sur l'écran sont déroulés trop vite.
«... Les conséquences de ce vice mécanique sont de deux ordres : psychologiques, esthétiques si l'on veut, et physiologiques. Au point de vueesthétique, les effets sont lamentables : il semble que l'on ne nous présente que des agités et des fous... »
Le Dr Héricourt, qui précise ensuite sa pensée, n'a peut-être pas remarqué que ce défaut ne s'affirmait pas dans toutes les salles, le travail de l'opérateur y est pour beaucoup. Ensuite, l'excellent praticien déclare : « Si la vitesse des mouvements, sur l'écran, est double de celle des mouvements réels, c'est que les images projetées sont en nombre insuffisant ; en doublant ce nombre, on ramènerait les mouvements à leur vitesse normale. Autrement dit, si les industriels du cinéma nous gâtent nos spectacles et compromettent notre vue, c'est simplement pour faire des économies. Pour réaliser de plus gros bénéfices ils se contentent de comprendre, par exemple, cinq cents clichés là où il en faudrait mille. »
L'Evolution du Cinéma.
C'est dans la Revue Scientifique que je lis un article où le D1' Félix Regnault, ancien élève de Marey, démontre comment le cinéma est une découverte qui — comme toutes les autres — résulte des efforts de plusieurs et passe par de nombreuses étapes avant d'arriver à la perfection.
« Quand on sut qu'en faisant défiler devant l'œil douze à seize images par seconde, celles-ci fusionnaient et donnaient lillusion du mouvement, cette connaissance explicite permit d'inventer divers jouets : en 1827, le thaumatrope du D' Paris ; en 1833, le phénakisticope de Plateau, puis le zootrope,leprakinoscopedeRaynaud Dans tous ces appareils, les images, représentant les phases successives du mouvement, étaient disposées autour d'un disque ou d'un cjTindre qu'on faisaittourner. Les images défilaient rapidement devant une fente ; l'œil du spectateur les voyait par cette fente en pleine lumière ; elles lui semblaient animées. Le praxinoscope fournit un théâtre optique qui fonctionna à Paris au Musée Grévin. »
Le D' Félix Regnault cite ensuite Faye(I849) qui proposa de fixer par la photographie les phases successives du passage des astres ;DuMont'squi en 1861 conseilla l'emploi des photographies pour le zootrope ; Ducos du Hauron (1863), inventeur de la photographie en couleurs pour trichromie qui prédit les vues animées complexes ; Cornu (1873) ; Janssen (1874); Marey, Lumière, Démeny, Edison, Léon Bouly, etc.
Littérature.
C'est dans Signaux, que M. Franz Hellens, parlant des livres de MM. Louis Delluc et Jean Epstein, écrit : « Le cinéma est aujourd'hui pour les écrivains une école indispensable. Aveugles ceux qui ne le comprennent pas. Erreur de penser que le cinéma ne doit réformer que le théâtre. Il est école de réforme et de redressement pour tous ceux qui pensent et écrivent. »
D'autre part, M. Charles Henry Hirsch écrit dans Le Mercure de France : « Parmi les influences qui créent un lien d'origine entre les jeunes poètes actuels, il y a, sans conteste, le cinéma. Tandis que leurs aînés lisaient, eux, ils sont allés voir
les images mobiles sur l'écran. Le rythme rapide, voilà l'impression dominante chez les débutants d'aujourd'hui. On dirait qu'ils n'ont pas eu le temps d'apprendre grand'chose : la métrique, la syntaxe ni, souvt l'orthographe... » Et plus loin : n'y a point de différence, ou une toute petite, contre la formation esthétique d'un adolescent qui rêve de vendre des conserves alimentaires au détail et celle d'un jeune homme ambitieux d'écrire des poèmes, des romans ou des pièces de théâtre. L'un et l'autn dès l'enfance, le cinéma les a divertis. Il les a emprisonnés par l'invraisemblable, le défaut de logique, la précipitation des faits qui permet l'escamotage de la raison, ou de la fantaisie telle qu'un Shakespeare et un Musset l'ont ailée pour la lancer au dessus du vrai et le servir encore. »
Le Cinéma social.
M. Antoine a publié dans France et Monde un article dans lequel on lit:
«... La plus forte maison cinématographique française ne cache guère le dessein de s'organiser pour le service de certaines idées sociales et I même de directives politiques. Pre j mier essai qu'il faut suivre et qui j prouve la possibilité de constituer I un groupement assez riche en capitaux et en personnel pour la création et la diffusion des bandes destinées à exporter la culture française, les Américains ne l'ont-ils pas fait à 1 instant où il fut nécessaire de préparer chez eux l'opinion à une intervention, une série de films de propagande inonda le pays, déferlant dans le monde entier. Et il faudrait encore, surtout, que le cinéma, qui a tant besoin d aide et de protection, ne fût pas, au contraire, étouffé, comme il l'est présentement, sous des entraves, des charges, sans cesse accrues ; qu'enfin notre marché ne fût ouvert à nos concurrents que dans la proportion même où ceux-ci se montreraient chez eux hospitaliers pour notre production. »
A la Faculté de Droit.
Oui, on a parlé du cinéma à l'école de Droit et c'est le très réputé professeur Garçon qui, à la séance de rentrée, a fait une conférence sur l'art dramatique et la criminalité et il dit