Cinéa (1922)

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cinéa 17 Concerts spirituels à l'Eglise I de l'Etoile. C'est ainsi que doit être interprété Bach ; dans un vaisseau de dimensions assez modérées pour que l'orgue le remplisse, établisse une liaison — qui manque avec un grand orchestre — entre le Continuo, et les instruments, permette à ceux-ci de jouer en toute liberté leur rôle de ■listes. En écoutant les cantates, et surtout le Magnificat, j'admirais le côté réaliste de cet art de Bach où l'on est tenté parfois de ne voir que musique pure ; le soin scrupuleux avec lequel il suit le texte, transcrit musicalement les données plastiques qui lui ■tont offertes. Dans le Quia respexit par exemple, l'aspect extérieur, le geste de l'humilité forme intermédiaire entre le sentiment des paroles I et leur expression musicale. ; Un tel art peut servir de leçon aux cinéastes. Il y a frappante ressemblance entre un Bach épuisant les aspects de sa donnée musicale, et un Griffith épuisant les aspects de sa Jonnée pittoresque (la glace flottante Ide Way clown liant par exemple.) Plus tard, l'art se dégagera de l'imitation, prendra sa complète liberté d'expression ; mais nous n'en ïommes pas encore là au cinéma ; i n'en sommes même pas au temps de Bach ; et pour le moment il est plus sûr de ne pas : Quitter la Sature d'un pas... L. L. • On a vu Lucien Guitry dans le Misanthrope. On a voulu démêler si Molière l'y ùt approuvé; comme si nous confissions assurément les intentions secrètes de Molière, et si nous ne savions point du reste que le génie se peut tromper, et sur soi-même. La grande nouvelle, c'est que Lucien Guitry a joué le Misanthrope, et que L'œuvre, par lui, a dépassé nos lectures d'elle les plus intenses C'est aussi simple et aussi humiliant que Ceci : on ne savait point, de vrai, qu'un homme déjà complaisant aux excuses qu'il espère encore d une Coquette, cela put être si heau. Bonne humiliation qui fait nos esprits modestes, devant un chef-d'œuvre, devant une passion ei devant un homme. Et j'aimerais qu'il ne s'agit plus désormais de disputer sur le sens où doit être déformé le caractère d'Alceste, ni sur celui où il l'est. Je ne sais plus qui de la critique a dit qu'Alceste était ridicule parce qu'excessif et qu'avec des gens comme ca la vie ne serait plus possible. J'entends mal ces raisons, car la vie serait passablement malaisée aussi avec des Hermione et des Phèdre, qui ne sont pas moins excessives qu'Alceste ni moins ridicules. Enfin, j'hésite à croire qu'un acteur jouant le personnage dans un ton comique puisse atteindre, en d'autres régions, une humanité aussi indiscutable que celle que sonda Lucien Guitry. On peut seulement dire, je crois, qu'il manqua un peu d'excès, précisément, et de désordre. Il nous parut trop maître de soi dans ses menaces de brutalités à Célimène, trop résigné dans sa résolution d'aller vivre au désert. La mise en scène était d'ailleurs d'une austérité qu'on sentait voulue, mais qui ralentissait le mouvement des actes. Le décor trop peu féminin, les attitudes d'acteurs presque jamais assis, les entrées et les sorties solennelles servirent les scènes pathétiques mais, par exemple, rendirent moins saisissante la scène des billets L'heure du berger est une très agréable comédie d'Edouard Bourdet, moins réussie que son remarquable RubicOZl et, peut-être, plus prometteuse. Elle contient des situations neuves, sinon des personnages nouveaux, des mots humains sinon éternels, et deux psychologies, l'une d'adolescent attardé, l'autre île jeune fille mûrissante, très lucidement exposées. Pour ces raisons, déjà, voilà une pièce qui fait, du côté de la comédie sentimentale, la limite au delà de quoi cesse L'excellent théâtre. Combien L'heure du berger est supérieure à ces Insupportables comédies parisiennes où tout est falsifié et qui n'en Unissent plus de faire leur retour à chaque saison ! Enfin, il y a dans cette pièce une chose remarquable. C'esl '■>• qu ou j a généralement trouvé île moins bon : son appendice, pour ainsi dire. son dénouement dernier : les daw jeunes gens ue se marieront point . et Elle propose qu'ils soient amants. C'est remarquable, parce que à moins que l'on prenne avec la pensée île l'auteur des libertés trop .m dacleuses on sent déjà cette jeune femme obscurément prévoyante, in consciemment touchée par un doute, évitant l'irréparable, ou plutôt le moins réparable. Et cet « en attendant » qui, dans la bouche du jeune homme, n'est qu'une gaffe cruelle devient, dans la sienne, et pendant que le rideau tombe, d'un fatalisme et d'une mélancolie que j'ai trouvés très beaux La pièce est fort bien jouée patMarthe Régnier, délicieusement simple, Lagrenée, plein d'un mouvement juvénile, d'une sincérité et d'une savante inconscience qui sont le fait d'un vrai comédien, Gildès, malicieux, Marie-Laure, amusante. • La Diane au bain que donne le charmant Théâtre des Nouveai rÉs est une comédie étrangement faite de vingt éléments disparates dont on s'étonne. 11 y a de plaisants détails de mœurs, de très jolies boutades, une situation de gros vaudeville pesamment utilisée, deux ou trois scènes de parlai te comédie. Celles-ci, et l'élégante présentation et la très bonne interprétation font du spectacle un agrément certain. Règina-Camier s'habille et se coiffe et se chausse comme peu de femmes à Paris : c'est bien de l'art et, si l'on n'a pas retrouvé tout celui qu'il y avait dans sa surprenante création du COCU, elle a donné à un rôle qui est moins île son emploi une grâce et une tendresse touchantes Marguerite Deval et l'ai ride sont île grande comédiens. • \ l'AlHAMBRA, il y a de bien beaux lions, de nostalgiques et doux musiciens de Hollande, une invraisemblable pantomime jouée par les Haillon, des japonais, toute une surprenante diversité de numéros par où l'Alhambra est un music-hall incomparable. • A l'Ol ^ MPI \. l.ina 1 \ ber qui est l'adroite et sensible eb.i ut élise que l'on sait, chante des mélodies mieux laites pour sa voix et pour son st\ 1, simple et pur. Elle a une belle robe, et il \ a de la recherche dans la pré sentation de son numéro. I e public, s il goûte moins eela que le rideau d'avant-SCène au tond de jardin impossible et affreux, reste enchanté par la femme et par la voix si sédui RA P>