Cinéa (1922)

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clnéa ont compris ce qu'ils avaient à taire en pareil cas : ici la vue recouvrée est annoncée par des mots. Il faut donc que le thème du film ait une réelle valeur photogénique pour résister à de tels oublis: il y résiste; l'œuvre est vivante. Neige, montagnes, sapins, rapides, saloon, tout participe à l'action; l'on n'arrive pas à comprendre qu'un metteur en scène qui a fait ai bien n'ait pas fait mieux. L'interprétation est excellente; j'ai parlé tout à l'heure de Russell Simpson; Maria Alden a beaucoup de caractère — quelque chose de suédois — dans un rôle de second plan; Cullen Landis (le charmant « homme sauvage » de La Fée du Logis) est plein de jeunesse, de charme et de vie; Pauline Starke, enfin, est jolie et touchante dans le rôle de Sylvie Doone, et si certains passages du rôle ne sont pas satisfaisants, la faute en est au scénariste plutôt qu'à elle. Comme toujours, les sous-titres sont trop nombreux, trop longs et ont l'air, si j'ose dire, contents d'euxmêmes. Le sous-titre a grand besoin d'apprendre la modestie. • Rouerie féminine. Un début charmant, avec un ton de cynisme doux qui faisait espérer les meilleures choses. Le récit des déboires amoureux, racontés sur le pont, devant l'amusant décor du port, m'avait mis en joie. Peu à peu, le film s allonge, l'impression se modifie, on sent que tout finira bien, que tout rentrera dans la voie normale... Will Rogers est excellent; je ne suis pas seul à le comparer avec Signoret. Bert Sprotte est impayable dans le rôle de Skole Knudse, confident goguenard, et Mary Watson bonne — quoique pas assez suédoisedans celui de Hulda; malgré soi, on songe à ce qu'en aurait fait, par exemple, une Tora Teje. • Celle qu'on oublie ! Aimable comédie sentimentale, dans une note connue, mais non déplaisante et où l'on se souvient, agréablement, envoyant Mollie King, du Mystère de la Double-Croix. • L'Echange. Voilà d'excellent De Mille; rien de nouveau ou d'imprévu, mais un emploi si habile, si ingénieux, si charmant de tout ce qui peut séduire, intéresser l'œil, dans l'ordre de sujets, qui attachent le plus le public. Il y en a deux : l'aventure exotique — les îles du Pacifique — l'aventure à domicile — le mariage; c'est sur ce dernier thème qu'il a jeté son dévolu. Toujours plus ou moins réciproques, les torts des maris, ceux des femmes, sont impartialement jetés dans la balance. Si vous n'êtes pas marié, vous l'avez été ou pouvez l'être : Sachez que, si votre première compagne vous dérangeait constamment pour aller prendre quelque chose dans l'armoire pendant que vous vous rasiez, il y a beaucoup de chances pour que la seconde en fasse autant. Vous est-il arrivé de rentrer à deux heures du matin et de n'être pas désireux d'expliquer pourquoi? Ce qu'il y a de charmant dans un film de De Mille, c'est que tous ces détails y sont exposés visuellement, plastiquement lumineux : les soustitres sont peu nombreux et rarement inutiles. Le principal personnage est une robe qui séduit la fantaisie d'un mari (Thomas Meighan, fort bon dans le rôle de l'époux volage) désireux de complaire à une femme un peu trop popote, elle va jusqu'aux lunettes d'écaillé! Il faut dire que, lorsque la robe est montrée au mari, elle dévoile le corps charmant d'un mannequin qui n'est autre que Bebe Daniels. La robe offusque l'épouse puritaine; le retour tardif, un parfum inopportun séparent le ménage, et le joli mannequin vient faire l'intérim. L'intérim seulement, car, du fait d'une pelure de banane, puis d'une carafe que l'une de ces dames fracasse sur la tête de l'autre, d'un flacon de vitriol qui est en réalité une eau de beauté, on revient à ses premières amours. Et comme ces premières amours sont personnifiées par Gloria Swanson, et que la séparation a fait disparaître les lunettes d'écaillé, apparaître les épaules, la poitrine et le dos de la charmante puritaine, la robe unira de nouveau le ménage qu'elle avait séparé. Elle ne fait d'ailleurs que consacrer une transformation qu'annonçait déjà, au moment où les époux divorcés se rencontrent de nouveau, un somptueux costume de bain, orné il est vrai de tant de garnitures, que sa propriétaire éprouve une légitime hésitation à le mouiller. Cette scène de la piscine dans l'hôtel est, d'un bout à l'autre ravissante; j'aime beaucoup, du pur point de vue de l'écran, le retour à la vie du mari évanoui, et les apparitions, qui, se précisant peu à peu, dansent devant ses yeux. Lionel Landry.