Cinéa (1922)

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cinéa LES FILMS DE LA SEMAINE Un héros malgré lui Les programmes et les affiches jugent inutile d'indiquer —on suppose que tout le monde le sait — que ce film est tiré d'une nouvelle de O. Henr}' (Whistling Dick's Christmas Slocking), le début étant emprunté à une autre nouvelle du même auteur (The Pa.ssing of Black lùtgle) Cette dernière addition est d'ailleurs un pur gaspillage; dans la nouvelle, le départ pour le Midi du joyeux vagabond préparait son mystérieux retour; ici c'est un épisode sans intérêt, on aurait pu tout aussi bien faire partir Dick de la Nouvelle-Orléans. Une autre addition aux données primitives,peut-être pas très heureuse, montre les efforts du héros pour échapper au bain que lui a préparé le domestique nègre; ce passage m'a paru long. i Sous ces légères réserves, le film est excellent, le meilleur qui nous ait été montré jusqu'ici de ceux tirés de l'œuvre du génial humoriste. Will Rogers y est de premier ordre; il déploie une naïveté, une spontanéité charmantes. Les coins de rue de la Nouvelle-Orléans ont une saveur rare au cinéma ; il est si bon de sortir des studios. J'aime aussi les grandes avenues plantées d'arbres et un coin de bayou, entrevu un instant Les drames d'une expédition polaire. Pour que Margarct Sherwood n'ait aucun doute sur la mort île son fiancé, parti pour une expédition polaire et dont les dernières nouvelles datent de deux ans, Priée La t h a m .qui l'aime, organise une nouvelle expédition. Mais, sournoisement, il essaie de la l'aire échouer. Klle se résoud à un grand sacrifice: qu'il fasse ce qu'il peut pour retrouver le disparu, elle sera sa femme, quoi qu'il arrive. La Providence, représentée parun esquimau armé d'un long épieu, la dispense de tenir sa parole, et le fiancé, enfin retrouvé, peut ramener la jeun. femme vers des cieux plus cléments à la lueur d'une aurore boréale J'ai goûté ce drame, construit de manière franche, simple, directe, et situé parmi de magnifiques paysages de neige et de glace. La photographie en est excellente; je ne parle pas des plein-air, il est difficile de ne pas tirer parti de la donnée la plus photogénique qui existe; mais 1«8 intérieurs, les scènes à bord du navire, notamment, sont traités de manière sobre et juste; on n'y verrait pas, comme dans tel film français, de premier ordre d'ailleurs, un personnage errant à la brune dans la demi-obscurité d'une chambre, traîner après lui les ombres multiples qui décèlent trois puissants projecteurs. Et cela n'empêche nullement, lorsque vient le premier plan, de renforcer l'éclairage sans que personne en soit choqué. L'éclairage, s'il veut être expressif, doit n'être pas toujours violent. La scène où Ilazel Dalv, soucieuse lasse, les traits tirés, s'accoude à la lisse du paquebot sous le jour terne de l'Atlantique Nord est pleine d'une poésie profonde, émouvante et contenue. Comme contribution à la formation indispensable d'une grammaire du cinéma, j'ai noté le procédé par lequel les photographies qui remplacent un récit se superposent au papier sur lequel ce récit est écrit. L'interprétation est homogène. Ilazel Daly, qu'on nous présente comme l étoile de la troupe, est une petite jeune femme aux traits irréguliers et qui ne sait pas s'habiller; mais en tenue polaire, elle est simple et charmante. Il y a des chiens, des esquimaux, gauches comme des amateurs, des ours excellents, et une aurore boréale qui aurait gagné — l'idée était belle — a être réalisée avec plus de flou. Beaucoup de sous-titres, dénotant une prétention littéraire qui en souligne les incorrections ( « partir à New-York, des indices capables de renseigner », etc.). • Maître Samuel, Je n'ai pas vu à la présentation ce drame rude et vivant ; on m'a vanté