Cinéa (1922)

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cinéa 13 a û LECTURES a a De Gus Boi a dans Le Crapouillot : « II serait absurde de vouloir adapter le chant ou la parole à un scénario, quelque simultanéité que l'on obtienne jamais. Cette absurdité est d'ailleurs en voie de réalisation avec le cinéma parlant! Le cinéma a été considéré, jusqu'ici, par les fabricants de films, me un moyen de reconstituer la réalité : cette conception, née en des cerveaux de primaires, est la même qui porta naguère Antoine à faire r vrai et à dépenser en exactitude de mises en scène, des efforts, que la critique loua d'ailleurs sans réserve et qui valurent la gloire à leur auteur. « Le but de n'importe quel art est de suggérer, par des moyens statiques, l'idée de mouvement que la vie peut seule réaliser. « Le cinéma permet aujourd'hui cette même réalisation et c'est d'ailleurs la seule valeur nouvelle qu'il ait apportée; valeur dangereuse ou féconde selon le sens où on l'emploiera. « En cherchant seulement à imiter la vie et à la reproduire, on refait en arrière le chemin parcouru, depuis que le monde pense, par les artistes." De H.MfKv Haï k dans Le Crapouillot: Etre un artiste en ciné, c'est être artiste deux fois. « C'est consentir a être nié par des gens graves, c'est aussi logiquement risquer d'être dépassé tous les jours, par une invention qui peut réduire à néant vos efforts. En tout cas, c'est aller vers l'oubli rapide, car dans cette forme de l'idée, les progrès techniques, industriels, artistiques sont d'une rapidité telle qu'il est prétentieux de vouloir « éduquer un public. Il n'a pas eu le temps de s'adapter à une forme qu'elle esl appelée a changer Que restera-t-il d'un cinéma actuel si le procédé en couleur devient courant? Que restera-t-il des deux si le ciné parlant se réalise? Il faut donc remercier ceux donl les efforts volontairement OU involontairement abnégatifs contribuent à un mieux profitable au ciné et au ciné seul. » • De J. Gai ru R-lioissiKKi: dans Le Crapouillot : g « lis Américains furent les primitifs du cinéma : hommes de sport, peu enclins aux jongleries intellectuelles, ils comprirent que le mouvement était indispensable à l'art nouveau où le geste et 1 expression devaient remplacer la parole. Tandis qu'à Vincennes, sous la direction d'académiciens, on costumait des figurants d'opéra-comique et qu'en de miteux décors Henri II, des pensionnaires à part entière récitaient en grimaçant des rôles muets aux côtés d'ingénues stupidement décolorées, les Américains lançaient des chevaux au triple galop, « tournaient » inlassablement des rixes, des poursuites, des viols, des automobiles, des torrents... Cet art était élémentaire, soit, mais c'est dans un plein air du Far-West que le ciné, enfin conçu sur un plan différent du théâtre, poussa ses vrais premiers bégaiements. « Immédiatement de grands acteurs surgirent, s'imposèrent : anciens cow-boys, ex-clowns, ils jouaient juste et sans chiqué simplement parce qu'ils n'étaient jamais montés sur les planches ou parce qu'ils avaient été de très mauvais acteurs de théâtre. Un curieux phénomène se produisit à cette époque : les meilleurs de ces comédiens se trouvèrent fixés dans la peau du personnage qu'ils avaient créé. Pour le public des cinq continents, ils devinrent des types analogues, quoique d'un autre genre à ceux de la comédie Italienne : au lieu d'Arlequin et de Pierrot, nous eûmes Rio Jim. « le chevalier du Ear-West sans peur et sans reproche ». Douglas, le sportsman dé brouillard et optimiste. Chariot, le bouffon sensible, Harj Pickford, l'Idéale anglo-saxonne, et aussi (remarquons-le T) la fausse petite fille qui aguiche uj pocrltement les \ leux messieurs à .^><'s cigare du par terre. « Ce tut le régnede I.. • Star» ( ha dm. des \ ed< tt< i n't tait plus un co médit h composant el Interprétant un rôle pour un argument clnégra phique, mais une personnalité immuable, parce que populaire, autour de laquelle gravitaient et l'intrigue et les interprètes secondaires. Le» efforts du scénariste et du metteur en scène ne tendaient plus unique ment qu'à mettre en valeur l'étoile, sans rien changer à 8a manière, pour ne pas dérouter le public, c est pourquoi Mary Pickford, après avoir été misérable et avoir nettoyé à grande eau les parquets ou ciré maintes bottines en exhibant coquinement ses petits bas troués et ses pantalons fermés, retrouvera inexorablement ses parents perdus et au final, milliardaire épanouie, apparaîtra irrésistible en robe de soie à paniers. Et pourquoi Rio Jim aura périodiquement la révélation du Bien dans les candides prunelles d'une orpheline — propriétaire d'un ranch convoité par des bandits — et deviendra, après quelques meurtres bien excusables, le plus juste des shérifs de l' Arizona. « La production courante d'OutreAtlantique — exécutée en série comme les autos ou les macbines à écrire — est caractérisée par une quasi-perfection technique, une mise en scène généralement soignée — avec de splendides paysages — une interprétation vivante et sympathique île jolies filles, «.les gars sains et cordiaux, des vieillards bien propres — et aussi par la puérilité, sinon la stupidité de leurs livrets. Car quand les Américains se lancent dans le mauvais goût, ils n'y vont pas avec h' dos île la louche ! •• • Mme Gérard d'HouviLLi ni' croit pas à la victoire du cinéma sur le théâtre. Bile écrit dans l> Gaulois: Le i m. in. i i . |M , -> otera l'ombre de !.. v i> exacte. Mais c'est le théâtre qui. aux personnages fictifs, couii nu. i .i a donner la plus forte ^ le Imaginaire, car on ne peut déjà réduire en fantômes ces personnages qu'un an humain vient de réussir à créer. Le cinéma déroulera en Images l'ombre des choses accomplit quera ce que les mots Imprimés liéi 1 1\ aient : il ne \ aincra pas 1< ni .1. la scène; le masque ne cédera pas la place i I i