Cinéa (1922)

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cinéa Mme (i. Rêvai publie un roman, Le Dompteur dont une héroïne, née chez les bohémiens, est devenue vedette le cinéma. Elle tourne un film aux intes-Maries-de-la-Mer au moment u pèlerinage des gitanes. On sait Eue Réjane était allée là-bas tourner liarlca. la fille à l'ourse. Un des personnages du Dompteur, habitant à bas, conte à un homme de lettres, ! auteur du film, que l'an passé une dame appelée Réjane était venue jouer pour le cinéma un rôle de vieille sorcière. Elle était allée dans la crypte tandis qu'une chrétienne faisait baptiser son poupon et cherchait le curé. Celui-ci regardait la sorcière qui jouait aux cartes et les montrait à Sainte-Sara, les autres se mettent en colère, le parrain crie,« veut chasser de la crypte le monsieur, l'actrice et le curé »... Et la marraine crie : « Grandes Saintes Maries ! Un miracle pour punir cette profanation ! » Et quinze jours après, « la dame, Mme Réjane que je vous dis, était portée en terre I » D'un charmant article que M. Vuillermoz consacre, dans Le Temps, à La Foret Bleue de M. Louis Aubert, j'extrais le passage suivant : « Les voix aériennes s'éloignent et se dispersent dans la fraîcheur du matin. Les fées cèdent la place aux hommes. Déjà, la cloche du village glisse un sol dièze dans l'accord de quinte augmentée sur lequel s évaporent les visions du rêve, une enharmonie se dessine, la lumière tonale s'ensoleille et s'échauffe, et nous sommes transportés dans un solide mi majeur qui crée immédiatement une atmosphère « humaine ». « Un moissonneur, dans la coulisse, n'empare de ce ton pour lancer gaîtnent mu chanson populaire — empruntée au folklore basque — une servante sort de l'auberge et pose des cruches de vin sur les tables, le soleil monte à l'horizon, les moissonneurs entrent et vident leur verre avant île se rendre au travail .. Toul ce changement à \ ne scénique, harmonique et orchestral est exécuté et conduit avec une rapidité, uni1 simplicité et une justesse île louche palfaites. » Ne dirait-on pas un scénario de film? On se rend compte de ce que l'art muet pourrait gagner à des transpositions, par lesquelles des ellets passeraient de l'orchestre à l'écran — comme Bach essayait de rendre au clavecin les concertos de violon de Vivaldi et Ghiberti en ronde-bosse, les ellets du dessin. • La question de l'adaptation des romans à 1 écran est une des plus intéressantes que puisse étudier la critique cinégraphique. Elle a préoccupé la Société des Gens de Lettres et a fait l'objet d'un rapport de M. Paul Féval, dont nous extrayons le passage suivant : « An cours de ces douze derniers mois, il a été publié en France 07 romans-cinéma. Ceci, à notre connaissance, mais leur nombre réel est certainement plus élevé. Sur ces 67 romans-cinéma, 16 sont liés à des films français; 51 ont pour support des films étrangers. « Ces 07 romans donnaient un ensemble de 754 épisodes, soit 5.278 feuilletons ou rez-de-chaussées de journaux, rien que pour la première production, bien entendu. « Beaucoup de ces ouvrages ont obtenu 8 ou 10 reproductions. Restons circonspects et ne leur gardons à chacun qu'une moyenne de 5 reproductions. Maintenant, soyez attentifs à la progression, elle en vaut la peine : ces 5 reproductions additionnent 26.390 rez-de-chaussées de 250 lignes environ, soit 0 597 500 lignes qui, à :l centimes en moyenne, arrivent à fournir une recette de 197.925 francs, sur laquelle notre caisse sociale a manqué de toucher 29.700 fr. Comme on le voit, si la situation signalée est inquiétante pour les finances de la société, elle ne l'est pas moins pour la santé Intellectuelle des lecteurs des 5.278 rc/.-de-ehaussécs. • Dans la Ciuèmatoa rapliie Française, notre confrère, M. Paul de la Borle prend véhémentement à par tie Le Cabinet du Docteur Caligari et M Emile Vulllermoz : « Or, le propre du snob, chacun sait cela, est de s'extaslerde confiance et par principe SUT les productions les plus étrangères;'! noire mentalité. à noire goût, à notre génie latin el celte Le Cabinet du Docteur Caligari était donc tout désigné pour mettre à l'envers des têtes de snoba, menu des léles OÙ le snobisme ail. M tait jusqu'alors des allures détachées d'éclectisme supérieur . pel eal le cas affligeant de M Emile N uillermo qui h Util da le 15 monde cinématographique, de traiter avec considération, parce que certaines des proses qu'il consacre à l'art des images mouvantes trouvent accueil au Temps. » Voici pour le cinégraphe. Le cinéaste a son tour : « Dans Le Cabinet du Docteur Caligari, il n'y a rien de simple, de direct, de vrai, de réel. Tout est faux, tout est fabriqué, déformé, tarabiscoté et les personnages sont astreints à des grimaces horrifiques, à des contorsions sadiques dans des décors conçus et exécutés par quelque rapin munichois en proie au sombre délire de la bière trop chargée d'alcool... « Et c'est cela précisément — M Vuillermoz le dit en toutes lettres — qui est mémorable, merveilleux, inouï, incomparable et digne de toutes les extases. C'est cela qui doit être pris en exemple et faire école chez nous! « Ainsi, le « Callgarisme » est une déclaration de guerre à la vérité naturelle et humaine, c'est la négation de la vie, c'est un défi à la simplicité des âmes droites, à l'expression franche des sentiments spontanés et logiques, c'e8t un appel à l'artifice, à l'irréel, au mensonge, s ACTUALITÉS j '• : Rrrrrrran 1 orchestre entame la traditionnelle marche aux ritournelles comptées et brèves; le rideau s'écarte lentement, les Messieurs Otent leur chapeau. Les actualités sont commencées il y a bien quelques rumeurs dans la salle (ceux qui attendent impatiemment le grand drame qui donne le frisson), mais la plupart se renfoncent dans leurs fauteuils, heureux de vivre.de se nourrir de cette lumière crue el encadrée, de voyager ainsi sur tout le globe en quelques minutes la marche se continue, rengaine ressassée chaque soir, tandis qu I •■ souflés, crottés, efflanquée, arrivent un à un les hommes numérotés du dernier croas-countrj L'œil encore sanguin du dei nia r Incendie, le concours de bébés nous étale de frais poupons aux chairs de fruit ; l'écran eal éclabouaaé de sou i l'orchestre déta< h< bluette Soudain, un m U