Cinéa (1922)

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cinéa 1 Pensers sur Mary Pickford j \\ (/.-vous remarqué comme «on regard limpide (une aile de libellule liquéfiée) s'accroche A «on sourcil? Naïve candeur. Ses livres pleurent et appellent comme le« pétales du chèvre-feuille. Vous en avez le parfum, «ave/.-vous Maryl les boucles en disent long : elles sont d'une grâce toujours exacte et minutieuse. Les doigts souvent s'étonnent sur le pli du jupon (Poupées de chiffon surprises d'être en vitrine). Ravissements. Est-elle adroite, direz-vous! — (sa gentillesse se rapetisse à volonté). « Chaussettes blanche, nis noirs ». Comme elle sait créer la tiède atmosphère de son profil réfléchi I Le sourire rit bien (sans fossettes), c'est rarel Admirez la lente confection de cette douce larme. La chanson de mai, avec trois sourires à la clef. A ce propos, un fait : « Je me perdis un soir dans un de ces regards translucides que le gros plan nous prodigue, et, j'entrevis dans leur transparence, un monde, ohl... un monde, comme il n'y en a plus! Des habitants doux et bons, des maisonnées bleues, des fleurs, du soleil, beaucoup de soleil, et des animaux caressants!» passons, on ne me croirait pas. Le petit doigt s'élève faisant la | remontrance, cependant que toute l'enfance module dans ses traits les joies de | l'innocence. Mary, petite Mary, merci! Un jour que j'étais triste, très las de cette vie artificielle que nous menons, vous m'avez guéri, transformé de votre magie bienfaisante. Un tout petit disait à sa mère : « Je crois encore aux fées, sais-tu 1 » Adorable petite chose. Il ne faut pas nous quitter et nous faire regretter vos juvénilités. Restez ! Jaque Christiany. T P. -S. — Mary PicUford n'a que vingt neuf | LE PAUVRE HABIT j La lumière avait lui de nouveau dans la salle. Le public d'élite se leva et des spectateurs s'interpellèrent. Ils venaient d'assister à la présentation spéciale de Cœur amoindri, superfilm mondial. On entendait des salutations empressées, des félicitations sincères, des « mon cher ami », « mon cher maître ». L'un questionnait avec un sourire : « Comment ça va V » et n'attendait pas la réponse. Un autre s'écriait : « Nous tâcherons de faire affaire ». Quelques-uns se postaient sur le trottoir, attendaient et, au passage de certains, faisaient des gestes de la main. Je rencontrai Dupont, interprète remarquable du superfilm mondial que nous venions de visionner et même de visionnationner. Il avait été beau, sincère, émouvant, pathétique dans un rôle de< misérable garçon voué aux pires tortures morales et physiques, honteux, loqueteux et piteux. Ses vêtements en lambeaux, il avait su les porter, non comme un déguisement, mais comme des habits auxquels il eût été accoutumé. Pourtant la vie lui avait été indulgente, il n'avait jamais souffert de la pauvreté, ni de la gêne, mais c'était un grand comédien, observateur et scrupuleux ; je ne m'étonnais point qu'il eût composé son bonhomme avec une telle vraisemblance,avec autantde pittoresque exact. Cette fois, comme toujours en ville, je le voyais d'une sobre élégance, et le contraste éclatait entre sa tenue et celle que je lui avais vue tout à l'heure sur l'écran. Nous allâmes déjeunei ensemble et Dupont, m'ayant remercié de mes compliments qu'il savait mériter, parla en ces termes : « Eh bien I non, mon vieux, il ne m'a pas suffi de camper mon bon homme suivant mes souvenirs. Ayant choisi mes frusques, j'ai voulu les porter de façon que l'on ne pût me trouver, sous elles, un air faux Avant de tourner, j'ai parcouru i pied certaines rues de Paris, affublé de ces oripeaux. Tu sais que Lafontaine, avant sa création de L'Abbé Constantin, s'était promené vêtu en curé afin d'acquérir sous le froc un naturel incontestable. J'ai suivi son exemple. Je marchai plus à l'aise dans mes souliers éculés et je m'accoutumai, en passant devant les glaces, à l'allure qui seyait à mon rôle. « Je n'ai point fait tambouriner mon effort, j'estime que nous appartenons à la foule par nos interprétations réalisées et non dans nos travaux préliminaires. Donc, on ne savait pas. . . « Or, durant les quelques jours que je déambulai vêtu de la sorte, j'ai croisé certaines personnes de ma connaissance. Je n'ai pas cru devoir me jeter dans leurs bras en leur définissant la cause de mon attitude. Je les ai regardées, comme il est juste, pour un échange de cordialités immédiates. Or, tel monsieur se détournait de moi. D'abord, j'en fus flatté, car j'imaginai que simplement il ne m'avait pas reconnu, alors j'ai appelé : il hâta le pa8 et, fft T disparut.