Cinéa (1922)

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cinea 15 Je pris le parti, aux rencontre» d'autres gens, de me diriger vers eux fin de les empêcher de se méprendre »ur mon identité. Aucun d'eux, ne recula, mais je vis qu'ils essayaient de se débarrasser de moi. L'un, tout de même, dépo.sa un billet de dix francs dans ma main ; le Comité de secours aux enfants russes le reçut quelques heures plus tard. Ceux qui avaient eu des mots de llatterie pour moi, en avaient maintenant de commisération mêlée de mépris. Je crois qu'ils avaient surtout du mépris. «Trois d'entre eux, dont une femme, médirent :« Je quitte Paris demain. » Dupont, peu de jours aprê8 la présentation du superfilm mondial, reçut des nouvelles de trois des personnes qui l'avaient rencontré pendant 8a métamorphose, elles lui envoyaient félicitations et lui déclaraient chacune qu'elles savaient parfaitement, en le voyant naguère affublé de loques, ses intentions d'artiste. Et Dupont me dit encore : « Le8 gens que j'ai rencontrés dans ces circonstances sont évidemment des exceptions. On sait bien que la plupart des hommes ne se préoccupent pas des habits des autres, mais uniquement de leur moralité... » Lucien Wahl. SPECTACLES I Le théâtre d'avant-garde, comme tout art neuf qui se crée, a trouvé et trouvera encore de nombreuses entraves a son développement. Mais, disait cet ami, comme le petit ruisseau timide qui court près du ive trop orgueilleux d'avoir son min tout tracé, après avoir changé maintes fois de lit, après avoir ètè té OU dévoyé par telle pierre ou telle branche, il arrivera à s'infiltrer, a se frayer un passage; il grossira, amplifiera, pour enfin triompher, avec d'autant plus d'éclat qu'il aura éprouvé de difficultés pour percer. » spectacle de I'Atelier méritait cette citation. Disposant de moyens rudimentaircs, d'une sobriété de décors déconcertante mais secondée, par contre d'artistes fervents, cet te nouvelle compagnie nous a donné un fort bon spectacle. Le Larron, d'Apollinaire, malgré son idée audacieuse, est humain, et Madame Lara, a mis en relief de hautes et belles idées. J'aime beaucoup, pour ma part, cette statue de Vierge où apparaissent, aux diverses parties de son corps, les masques des artistes ; un éclairage rose et bleu tamisait agréablement ce poème. La Messe d'Art, mérite bien son nom d'oratorio synchronique. M. Marcello Fabri, aura du mal à me convaincre qu'il n'est pas musicien. Sa pièce, est étonnante de force expressive; les diverses psalmodies qui se réperCUtenl dans les coulisses et reviennent, modulées comme une oraison, m'ont charmé d'un rythme de grand art. Voici le sujet in poète est seul dans M.i chambre il appelle à lui. successivement, toutes ses pensées, ses aspirations poétiques, lu écran, placé au fond de la SCéne, matérialise SCS diverses visions. Une suite île tableaux (vagues bondissantes, champs ensoleillés, quelques miniatures fort réus sies dans leur Impressionnisme) pa< rachève 1 idée de l'auteur Enfin, L'Enfant de la Lune, cette tragédie-farce du magistral Hans Pipp, a complété cette soirée. Le décor (la mansarde d'un poète mort de faim) est d'une concentration aiguë dans son pittoresque. J'ai pensé, à ce décor de Caligari où le docteur donne à manger à Cesare, le somnambule. Toute la détresse, la beauté incomprise qui devient laideur, d'un poète infortuné, jaillissent de cet acte étrange, d'un réalisme saisissant. Un poète est mort de faim. Son corps est étendu, rigide, sur un banc boiteux; nous assistons à la séparation de l'âme et du corps. L'âme erre dans la chambre, cependant que les mouches commencent à voleter autour du cadavre. Successivement, le bottier, le charcutier, le portier, le locataire et l'inévitable huissier au sourire fatidique et dont la main sera éternellement tendue, viennent troubler de leurs récriminations l'âme du poète mort de faim. 11 ne mourra donc pas sans qu'on lui crie à l'oreille, comme oraison funèbre : « Nos dettes ! » et il se désespére.Cette sorte d'allégorie se termine dans un final plein de mesure qui restera. De curieux costumes de papier aidèrent à l'ambiance et donnèrent de l'ampleur à l'exiguïté de la scène M. Jean d'Yd. fut typique d expression et de force concentrée ; MM.Charny et Marnés brossèrent les rôles èpisodiques du bottier et de l'huissier. Ce dernier surtout fut hallucinant : il obtint une roideur de mannequin étonnamment juste. Mme Lara prêta BU personnage de la lune sa fluide vois Trois petites filles, Mlles Gisèle, Janine Peu et Maillet lurent charmantes et bien récitantes dans leurs râles des mouches Jaque CmUSTIANY. Papassier s'en va-t en guerre. C'est farce et c'est gros. Mais c'est encore réellement comique puisque. gros et fan e, i ela peut durer trois aetes. où l'on lit souwnt. L'olM lion est juste et fait un e.mtacl suffi sant entre une réalité que chacun peut trouver dans son souvenir et une fantaisie an peu commune, mais Polin rend tontes les ont naturelles et en mit une petite huma Dite île tous les jouis qui . -I de malii t et d'art