Cinéa (1922)

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clnéa Cinéma Le Cinéma est devenu le théâtre essentiel de la vie moderne, et cela parce qu'il s'adapte aux individus de toutes les classes de la société et aux caractères les plus divers ; il agit avec force et clarté et l'on n'a pas encore trouvé d'autres moyens de montrer d'une façon aussi complète les sommets qui caractérisent nettement la civilisation des peuples les plus primitifs ; le film n'étant pas seulement évocateur d'une intrigue individuelle, mais exprimant l'état d'esprit d'une race, dans toutes ses manifestations. Je crois que c'est le tilm américain qui aura contribué pour la plus grande part, au développement du Cinéma; il nous a fait connaître un mode d'expression absolument neuf et une recherche théâtrale qui fut rarement aussi réussie : la simultanéité. A ce point de vue là, il fut véritablement créateur. Avec la facilité de moyens mécaniques très étendus, mis à sa disposition en Amérique, il a pu permettre à toutes les imaginations de se donner libre cours. Il se renouvelle constamment, nous révélant la vie moderne sous les aspects tragiques ou comiques et ce qui me séduit le plus en lui c'est qu'il ne s'éternise jamais par des représentations inutiles et des pantomimes molles et inexpressives ; l'intrigue avance directement et clairement par une succession de faits très significatifs; le paysage même n'est pas un décor passif, les opérateurs choisiront tic préférence pour tourner, les jours où il y a du vent, l'écran nous montre ce paj sage de prés et de loin, sous tontes sis faces, sous tous ses aspects, la mémoire se trouve ainsi stimulée pour comprendre l'unité tic l'œuvre qui saute du grotesque au tendre, du sport à l'amour. Représenté en Amérique, le film américain est plus impressionnant encore du l'ait qu'il est accompagné par un orchestre très rudimentaire, à base de tambours, dont la pression et la dépression augmentent l'impression visuelle, mais il me semble que le Cinéma américain subit depuis quelques années des influences néfastes... influences italiennes surtout qui sont réellement déplorables. Le film italien étant une suite de complications amoureuses banales, subies par des personnages vivant dans l'opulence, au milieu de décors d'Opéra-Comique, avec des attitudes imprécises et lourdes. La lecture de ces films est difficile et pourtant toujours la même ! Les italiens ont la manie de faire parler longuement leurs héros, la pantomime consiste dans un jeu de lèvres et rien de plus, or, je n'en vois pas l'utilité puisque l'on entend rien! Oui, l'influence du film Italien est. à mon avis, extrêmement néfaste, l'intérêt qu'il peut exercer sur la masse provient de ce qu'il flatte les aspirations médiocres et vulgaires de celle-ci, c'est à-dire le goût du clinquant et du lieu-commun. Le film espagnol lui est encore inférieur, il est plus obscur et n'offre même pas 1 intérêt de bonnes photographies ; ce qui y domine c est lennui planant sur tous les personnages voués à des sorts lamentables et poursuivis par la fatalité T... Le film Scandinave exprime toutes les préoccupations humanitaires; il est construit sur des cas de conscience et tout effort cinématographique à proprement parler y est inexistant : il me plail cependant par sa grande sobriété. Dans le film Suisse, il n'y a plus aucune virtuosité photographique ; pas de luxe, pas de toilettes; des histoires policières sans la moindre intrigue amoureuse, c'est uniquement un problème posé, dont la solution arrive petit à petit; le plaisir île deviner, l'emporte quelquefois sur le manque d'intérêt du sujet. J'en arriv.' au film français, lequel est toujours bien compris, quelquefois spirituel; malheureusement , il s'inspire trop du film américain dont il n'arrive cependant jamais à égaler la spontanéité. Il ne cherche pas assez les Innovations, il se lit clairement, sans trop de longueurs, il a parfois le secret de servir un èvéne ment juste au bon moment. Ce que je lui reproche le plus, c'est que voulant être réaliste, il se sert d'acteurs que leur nom ne suffit paa toujours à rendre Intéressants. 11 \ a une chose inulih à cinéma tographier, ce sont les cad >\ ■ • Cela, tout le monde peut le l.llle chaque jour avec un petit appareil depochel ANDRE NOX chez ANDRÉ NOX Je suis né à Paris en novembre 1873. J'ai fait nies études au lycée Condorcet et trois années de service militaire au "> dragons. Dès l'âge de dix ans, j'étais un fanatique du Théâtre et mon plus grand plaisir était d y aller le dimanche en matinée. J'ai vu beaucoup de pièces, j'ai applaudi de grands acteurs et suis heureux, très heureux d'avoir vu jouer Taillade, Lacressonnière. Dumoine, Paulin-Menier, Marie Laurent et tant d'autres célébrités... disparues aujourd'hui! Pourquoi n'ai" je pas moi-même fait du théâtre?. . Hélas! ma famille s'y opposa... et c'est le regret de toute ma vie! Mais passons. . j'ai embrassé une autre carrière. Rappelé avec ma classe au début de la guerre, je lus démobilisé en 1916 et c'est alors qu'attire irrési-tiblement vers |e cinéma, je me décidai à tourner mon premier film, bien ré BOlU à continuer, si toutefois Le publie m'encourageait J'eus la chance de réussir et c'est avec joie que l'abandonnai mon ancien métier pour me consacrer entièrement à ce sep tieine art. que j'aime passionnément. Je joue les rédes qui me s, ml confiés avec toute mon âme et île tout mon cœur; c'est, vin reste, le seul moyen, je crois, pour arrh er à la sincérité J'ai tourne une quin/.iine de lilm|e .: SI de le meilleur souvenir de tOUt mes camarades et de metteurs en SCène a\ ee lesquels | ..I Ira\ aillé je n'oublierai |amaia non (dus. la j,.ie que m a i susée m i èon Polriet en me confiant / . Pen*eui . i formidable mai splendlde, qui m'a ouvert définitivement la route du I RA Pi