Cinéa (1922)

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cinea 17 bilité incessante de .ses décors et de ses gestes. Il peut triompher de tout théâtre même, qui vit en général de la mobilité des apparences. .Mais quelle n'est pas son impuissance contre celui qui vit de la mobilité des âmes î Que vaut-il pour exprimer la passion dévorante d'un Rodrigue ou d'un Harpagon? Pour recueillir chez une Bérénice ou chez une Desdémone ses inquiétudes, ses troubles, ses lassitudes? Que sait-il d'elle, auprès de cette enfant surprise par l'amour, qui regarde le monde avec des yeux étonnés que l'inconnu caresse? L'importance du cinéma n'en reste pas moins prodigieuse, formidable. Ce mot grec, tombé chez nous tout d'une pièce, n'a pas démenti son origine. Depuis vingt-cinq ans. le « mouvement » a été si vertigineux que, marchant avec l'automobile, ils sont devenus l'un et l'autre, en quelques milliers de jours, deux des industries les plus vastes d'ici-bas. Mais dans l'incertitude des chemins sa déroute est terrible : c'est une voiture sans direction, à toute vitesse jetée dans l'espace. Le cinéma, satisfait d'exploiter à la fois la bêtise et le vice, cultive la niaiserie des simples et les étourdit des jeux compliqués du drame et du crime. Il nous apprend à tuer au lieu de nous enseigner à vivre et à nous rigoler, selon 1 expression de Rabelais, c'està-dire à nous agiter avec des saccades dans une danse de Saint-Guy. Attitude fâcheuse, qui est au joyeux rire humain ce que sont aux larmes d'Andromaque les secousses nerveuses que nous donne au théâtre L'effroi physique du sang ou du couteau. Pourtant la beauté de son domaine est presque infinie — et parfois il le prouve. Pouvoir amener au-devant île nous le monde même, celui de jadis et d'ailleurs, et, en nous faisant connaître dans leur animation quoti diennc tous les pays et tous les hommes, nous engager à les aimer; tendre notre cu-nr et notre esprit vers la nature entière; dérouler à nos yeux las les joies saines île la vie et, une à une, nous découvrir ses consolations qui sont innombrables. Joli programme, mais l'altv. même acquitté, n'en est pas encore là II «j'aime mieux. é> guél ». comme dlsait (iuitry-le-Misanthrope, j'aime mieux, fidèle à sa tâche Molière qui meurt en jouant la comédie. D'un fort intéressant article que dans Choses de Théâtre. M. Mater Rousson publie sur l'exposition théâtrale d'Amsterdam, nous extrayons ce passage intéressant pour les cinéastes en raison de l'influence qu'exerce actuellement suite cadre du cinéma révolution de la décoration théâtrale : Les deux noms qui brillent exceptionnellement, sont ceux que l'on rencontre au seuil même de l'exposition : celui de cet Anglais, florentin depuis une dizaine d'années, qui est probablement le plus important théoricien de la technique théâtrale : Edward Gordon Craig, et celui du Suisse italien Adolphe Appia, le metteur en scène de Berne, dont les travaux ont une influence beaucoup plus grande qu'on ne le pense communément. Ce sont ces deux maîtresouvriers qui, depuis une vingtaine d'années, ont préparé une technique nouvelle de la mise en scène, plus simple, plus belle, plus logique et plus utile. De même qu'Antoine a été, en France du moins, le créateur de la présentation analytique. Craig et Appia sont les promoteurs de la synthèse au théâtre. Voilà une douzaine d'années que Gordon Craig a écrit à peu près ceci : « Nous ne devons pas chercher â reproduire la Nature mais à suggérer certains de ses phénomènes. » Quanta Appia, son point dé dépari est l'homme : c'est l'homme, avec son « corps vivant et mobile » qui est le représentant du mouvement dans l'espace : c'est de lui que nous devons partir pour déterminer à chacun des arts cpii composent l'art dramatique la place qu'il doit \ occuper. On connaît sa conclusion: la peinture n'étant pas plastique, ne possédant pas les trois dimensions, ne peut occuper sur la scène qu'une place secondaire; c'est L'architecture avec ses véritables volumes, aidée par la Lumière qui produit des ombres véritables, qui doit se trouver au premier plan île la mise en scène. Craig est encore resté pas mal peintre, taudis qu'Appla est nettement architecte : die/ Craig, une lois la conception de l'œu> rs dra matlque arrêtée, on sent un. d'inspiration, d'exaltation artlstl que ; chez Appia on de\ inc tin Ira \..ll presque m .1 1 hem. il iq ne . avant quelque chose de la construction d'une gamme musicale. 11 y a encore ceci : alors que le metteur en scène florentin a une prédilection pour les lignes et les plans verticaux, parfois obliques, ce sont surtout les plans horizontaux qui hantent le metteur en scène bernois. Et cela ne doit pas surprendre de la part de celui qui a écrit : la pesanteur est le principe esthétique de l'architecture Enfin, la lumière joue chez. Appia un rôle beaucoup plus important que chez Craig. Cela est tellement vrai, qu'Adolphe Appia a parfois, pour composer la partie essentielle d'un décor, recours à la lumière seule : ainsi pour nous donner l'illusion d'une clairière par exemple, il se contente de projeter îles taches de lumière et d'ombre, et l'effet en est saisissant. L'interview île M. Henry Bernstein, publié par M André Lan g dans Les Annales au cours de soit accidenté Voyage à travers la République des Lettres, est sévèrement apprécié par notre confrère Choses de Théâtre : M. IL Bernstein ne se condamne-t il pas, bien plus qu'il ne condamne le Cinéma lorsqu'il ose écrire « m nous demande nos pièces, nous les donnons, parce que nous ne refusons pas un bénéfice matériel! » Peut être que. si M. II. Bernstein, consentante aller au-delà du bénéfice matériel et à voir le bénéfice moral, avait daigné s'occuper de l'adaptation cinématographique de ses pièces. ,i -i MM Anatole 11. .me. II. li.il.iille. Claude l'arrèri axaient duigné en L'aire autant, peut-être alors le Ci ne ma .un ait il un peu plus rapidement pria vous cience de lui même et de s., valeur réelle Pourquoi M Hem \ :;> i nateln, .que-, avoir accepté les billets de mille que le C nu ma niellait a -.1 ,l,s position, Injurie t il le malheureux aujourd'hui ' *. ette attitude manque île noblesse ne trouve/ VOUS pas ' Quant à l'alln m. mon lui.. le l II n v a rien a alteiulre du Cinéma ' i .m > Inématographlque n'a pas même en, oie balbutie. il . -I .. 11.1, lie ' I Ile le,., s. MM, le ,1e p.ll. i.\ qui ont \ n / ,i, . une, I • / y* Brisé, le Cabinet du i> Callgarl ou / / Do r ado.