Cinéa (1922)

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cinéa cédentes. MM. Violet et Donatien ont été heureusement inspirés en traduisant L'Auberge en images. Il est vrai qu'ils y ont apporté des modifications, que l'hôtellerie suisse est ievenue vosgienne et qu'au lieu de nous montrer le col de la Gemmi, on a projeté celui de la Schlucht. En conséquence, les personnages sont maintenant des Alsaciens. D'autre part, au début, nous assistons à la réunion de deux couples; un des hommes dit que la solitude crée parfois la démence et qu'un exemple en est donné par L'Auberge, de Maupassant. On a dû ajouter un bref épisode qui n'enlève rien non plus à l'idée générale, à la tristesse qui émane de cette histoire touchante et sincère. Pourtant, la solitude n'est point l'unique facteur de la folie finale : le jeune guide Ulrich Kunsi, pendant quelques mois d'hiver, doit rester dans l'auberge de montagne avec Gaspard Hari, le vieux guide. Ulrich aime Louise Hauser. Sûrement, elle doit lui rendre son affection. Dans le film, il y a promesse de mariage et le père Hauser veut fiancer de force sa fille à un autre jeune homme. Pendant ce temps, Gaspard est victime d'un accident tandis qu'il chasse avant la nuit de Noël. Seul, le pauvre Ulrich impatiente, les heures passent, il entend la voix du vieux guide qu'il cherche, mais ne trouve pas, et la folie peu a peu le prend Dans la nouvelle, la solitude, certes, est aussi la première cause de l'égarement des idées, mais il y a aussi la saoulerie continuelle, car Ulrich absorbe tout l'alcool qu'il a sous la main. Les adaptateurs ont cru devoir imaginer que, pressée par un père d'épouser un garçon qu'elle n'aime pas, Louise, une nuit, conduite par un voisin ou un domestique, va visiter Ulrich Après maintes difficultés, elle parvient à l'hôtellerie, n'entend rien, ne voit qu'un squelette d'animal (celui du chien fidèle), Elle appelle et soudain apparaît, hagaid el vieilli, Ulrich qui ne la reconnaît pas et s'en va au hasard. Dans la nouvelle de Maupassant, la fugue de Louise n'est pas mentionnée. C'est à la fin de l'hiver que « la famille Hauser se mit en route pour rentrer dans sou auberge • et c'est dans la maison qu'elle aperçut « derrière le buffet écroulé, un homme debout, avec des cheveux qui lui tombaient aux épaules, une barbe qui lui tombait sur la poitrine, des yeux brillants et des lambeaux d'étoffe sur le corps » On voit que les adaptateurs n'ont commis aucune profanation; les changements apporiés par eux n'étaient pas indispensables, mais ils ne nuisent pas à l'expression donnée par Maupassant. La mise en scène de L'Auberge est louable, on a su photographier avec opportunité les rafales de neige, l'intérieur et l'extérieur de l'hôtellerie eur la montagne, les vues du village alsacien. Il sied aussi d approuver l'interprétation : MM. Violet et Donatien, dans les rôles du vieux et du jeune guide, jouent avec justesse ainsi que leurs partenaires, M. Roux, Mmes de Willems et Reinhardt • Le Démon de la haine On connaît la recette pour fabriquer un roman -cinéma traditionnel: un secret ou une fortune ou un objet de qualité rare est convoité ou détenu par un être méprisable; il s'agit après des péripéties plus ou moins nombreuses (plutôt plus) et plus ou moins imprévues (plutôt moins), de faire triompher la probité, l'honneur, l'amour et de faire châtier les traîtres. Généralement, l'objet convoité ou détenu échappe assez longtemps aux honnêtes gens, de façon que le déuouement agréable se laisse un peu désirer, il y a des misères atroces et des menaces d'horreurs déjouées; enfin, au bout de quelques heures de projection, savamment clairsemées en plusieurs semaines, les gentils amoureux se marient et le misérable qui a voulu leur détresse est puni suivant ses mérites Louis Létang a publié naguère un roman. Rolande immolée, où M. I éonce PeiTel a trouvé tous les éléments d'un ciné-roman, mais il a tenté une condensation, c'est-à-dire qu'au lieu d allonger à plaisir son histoire, il l'a rétrécie, de façon que chaque épisode ne contînt pas trop d'épisodique. Ainsi, en l'espace d'une heure et quart à peu près, a t-il pu conter en Images une série d'aven tures assez, variées, quoique. lierai, attendues. Au début, nous ap< prenons que des émlgrantS, d'origines diverses, s'étaient autrefois associés pour l'exploitation d'une mine d'or dans h Texas I leurs, par justice expéditive. a .t. Condamné à mort, mais il n\ eut que simulacre d'exécution, grâce à un complice. Après une séparation des associés, le dit complice et le « mort vivant » se retrouvent pour accaparer, au détriment de leurs anciens camarades, la mine extraordinaire. On voit que rien, dans le sujet du drame, n apparaît comme absolument inédit L'originalité réside donc dans un resserrement des événements. Malgré la tentative de concentration, on n'assiste pas à la projection d'une œuvre considérable, mais il est juste de reconnaître un effort inédit. Si l'esprit inventif avait pu seconder le goût et la volonté du metteur en scène, nous aurions peut-être admiré pleinement le film, car la traduction franche, directe, d'un événement vaut toujours mieux que des fioritures en zigzags qui correspondent assez exactement au tirage à la ligne en littérature. Une des principales causes du succès énorme du Cabinet du docteur Caligari (il y en a de plus sûres) est précisément la suite de scènes qui se déroulent sans vains ornements; chaque geste, chaque décor apparaissent indispensables et le spectateur n'a jamais la sensation du temps perdu. H est. certes, impossible d'imaginer deux films plus éloignés l'un de l'autre que Caligari et le Démon de la haine, le premier piétine toutes les plates-bandes du poncif, l'autre rassemble au contraire certaines conventions, mais tous deux cherchent la brièveté dans le déve loppement. le texte de l'un se réduit même à 11 sécheresse; celui de l'autre, avec intention, emprunte le st\ h' de roman-feuilleton pulsqu on y lit îles mots sur un personnage « dont le bagage est aussi léger que la conscience est lourde » et qu'une des héroïnes déclare • J'ai comme uw pressentiment étrange que je ne verrai pas réaliser le bonheur de nus enfants. » Les décors naturel! du lu'nmn de Ut haine sont variés et pittoresques. car le lilm .1 ete tourne dans les Ktats du rexaa et Je New-York, à l'a ri s, à Londres, dans lea Upes-Maritimes, et .1 la frontière franco-espagnole. Les Interprètes sont de nationalités différentes, plusieurs sont Français, quelques-uns Anglais et d'autres américains, on les comprend tous très bien, même quand .ni RI naît qu'une langue, Lucien Wahi