Cinéa (1922)

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10 cinéa ! Le Goût du Public i Le manuel du parlait exportateur enseigne qu'il faut, si l'on veut obtenir des débouchés, se préoccuper des goûts de la clientèle exotique et chercher à b y conformer. Les champions du « film industriel » prétendent suivre eette maxime et faire du film sur mesure. Pour l'Amérique, pas de sujets empruntés au conflit des sexes, pas de femmes nues, pas « d'esprit français », on poussera le scrupule jusqu'à débaptiser les personnages, au besoin on bouleversera la géograpbie. et on fera débarquer une armée anglaise en Algérie afin de mieux vendre un film français en Amérique. Il e«t possible que le manuel du parfait exportateur dise vrai. .Mais l'on est frappé des cas très nombreux où ses conseils tombent à faux. Si nos maisons de couture vendent tles robes aux Etats-Unis, ce n'est certainement pas à force de copier les modes de Topeka. Si les décorateurs anglais — Maple, Waring, Gillow, etc. — ont pris en France la place que l'on sait, ce n'est pas parce qu'ils se sont inspirés du style (irévy : au contraire. Si Ibsen a quelque réputation chez nous, ce n'est pas comme plagiaire d'Alexandre Dumas fils qu'il l'a acquise. Si Wagner s est imposé, c'est qu'il apportait autre chose qu'un pastiche de (iounod. Si le cow-boy a été pendant plusieurs années maître de l'écran, cela ne résultait nullement de ce que les cinéastes américains aient cherché à deviner et à satisfaire le goût français, et encore moins de ce qu'ils aient nommé leurs héros Dupont et situé l'action à Marvejols. Si les films suédois ont conquis droit de cité, ce n'est pas en s'attachant à suivre les méthodes de M. Feuillade. Si Caligari a remporté un succès mondial, c'est sans que Robert Wiene ait eu aucun souci d'aller au devant des desiderata variables qu'exprimaient, ou n'exprimaient pas les publies étrangers. Les allemands ont imposé au public américain Déception, Le Golem, Danton ; ils n'ont pas jugé utile de remplacer Henry VIII par un prédieant mormon, le rabbin de Prague par un ministre baptiste de Decatur, ou de situer la Révolution, avec sa Bastille et sa guillotine, dans le Conneetieut. Ce que l'on veut faire, c'est du pastiche, disons le mot, de la contrefaçon industrielle Contre une telle entreprise, l'industrie du pays menacé se défend; elle en a le moyen. Contre l'invasion d'œuvres significatives, valant par elles-mêmes, il n'y a pas de défense possible, autre que le goût ou le caprice du public. Plairont-elles? C'est une autre affaire. Lubitsch a vaincu du premier coup; Gance a obtenu — avec J'Accuse — un sttecës d'estime; Sjostrom est encore ignoré; mais si le film suédois produit en Amérique le même effet de révélation qu'en France, tout en passera à la fois. Que dira le public américain de films nettement, topiquement français? Nous n'en savons rien : ils réussiront peut-être, peut-être ennuierontils, c est un risque à courir. Mais la camelotte pseudo-américaine que certains méditent d'importer leur restera certainement pour compte Lionel Landry. PETITS PORTRAITS Werner Krause : Catastrophe, Les héros de Wells, fâches de vin sur la manchette, Croassements et appels nocturnes, prés des marais. La « Polka Etrange » de Fahrbach, Crapauds. • Alice Brady : Pizzicati, Une parisienne de Broadway, Vernis criards sur le parquet ciré, Bonbons acidulés, Mimi Pinson. • Edna Purviance : Miels, Un goût de revenez-y, Un8himmy dans le salon Louis XV, « Mam'zelle Xitouchc », Bas gris. J. C. Marcelle Pradot : lis blanc. Andrée Brabant : glycines. Alla Nazimova : datura. Mary Pickford : le coucou des bois Eve Francis : iris gris. Vivian Martin : violette de Parme. Pina Menichelli : orchidée noire. Gine Avril : muguet. Musidora : rose rouge. Jane Ps'ovak : edelweiss. Emmy Lynn : œillet. Lilian Gish : lavandes. Norma Taldmadge : capucine. Gina Palerme : mimosas. Mary Johnson : myosotis. Irène Castle : glaïeuls. Pauline Frederick : orties blanches. Huguette Duflos : myrtes roses. Elena Sagrary : sensitive. Geneviève Félix : lilas. Tsuru Aoki : lotus blanc. Fannie VVard : anémone. Constance Talmadge : jasmin. Jenny Hasselquist : marguerite. Géraldine Farrar : gardénia. Mary Miles : primevère. Dorothy Dalton : pivoines. Bessie Love : campanule. Jaque Christiany.