Cinéa (1922)

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14 cinea comprendre le cinéma singeant le théâtre ou le cinéma-théâtre, si vous préférez. Autant le premier me paraît avoir un avenir attrayant, autant le second m'inspire le plus grand scepticisme. Je ne vois pas, en effet, comment le cinématographe pourrait arriver à se substituer au théâtre. Il est incapable de donner des sensations intimes. Même lorsqu'il parvient à vous émouvoir, ou à vous faire rire, le cinéma ne peut arriver à vous faire penser... C'est un ait superficiel et sans protondeur. « Et savez-vous pouiquoi ? Parce qu'il est une succession de photographies et que la photographie n'est pas un art. Lorsqu'un artiste trouve une correspondance paifaite entre la nature et son ârne, lorsqu'il peut reproduire ensemble ce que la nature a fait et ses sensations personnelles, on peut obtenir une œuvre d'art. Mais, au cinéma, il n'est pas possible de recueillir à la fois et la nature et la pensée. <s L'opérateur de prises de vues dit au public : s\ Voici ce que j'ai et ce que mon appareil a recueilli ». Nous ne pourrons parler d'art que le jour où ce même opérateur pourra ajouter : v> Et mes sensations ont pu donner cette forme vitale à la vision que je viens de vous présenter ». Mais, je vous le répète, je demeure très sceptique... On rabâche depuis si longtemps: vous verrez quels pas de géant aura fait le cinéma d'ici deux ans. Et, cependant que les promesses se répètent, le cinéma stationne ou piétine à loisir. 11 en est de lui comme du birbier légendaire : on rasera gratis demiin ; en attendant, chacun paie . . vs La question de l'accompagnement musical s'est également posée. M, Laloy a sa réponse toute prête : « Je ne puis considérer le cinéma comme un art. Or, l'art seul peut inspirer... Ce qui est possible, c'est que des musiciens puissent écrire pour le cinéma, mais sins s'inspirer de la vision, et il s agit, en ce cas, d'un travail manuel en quelque sorte, un travail d'ouvrier ou de sous-ordre, si vous voulez : telle scène dure à l'écran 5 minutes, elle représente une fête au village : I 50 mesures « allegretto », temps 2/4 ; au cadre suivant, etc. » Très caractéristique, ce dernier passage, parce qu'il montre le critérium dont use M. Louis Laloy pour reconnaître le caractère artistique d'une œuvre. 11 reste fidèle, évidemment, à la conception roman tique individualiste de l'art qui date de la Renaissance. N'est pas artiste qui travaille sur mesure, en subordonnant son œuvre à une conception d'ensemble Far exemple, les sculpteurs du Moyen-Age, à qui l'architecte ou le clergé imposait le sujet, la disposition des personnages, leur échelle, etc., étaient de simples artisans que peut, à juste titre, mépriser un IL C. des Artistes Fiançais. 9 Partant d'une opinion analogue à celle qu'a exprimée dans le dernier numéro de Cinéa M. Ture Dahlin au sujet de la valeur respective du film adapté et du film original, M. P. de la liorie commente, dans La Cinématographie Française, l'annonce du concours de scénarios ouvert par la firme Pathé. » Quel service on rendrait au cinéma en général et au film fiançais en particulier, si l'on parvenait à constituer, à la faveur de quelques concours de scénarios une pléiade d'auteurs de talent qui s'appliqueraient à écrire directement pour l'écran au lieu de se borner à monnayer le droit d'adaptation cinégraphique de leurs romans ou de leurs pièces ! « Dans la proportion de huit ou neuf fois sur dix ces adaptations aboutissent à des résultats déplorâtes parce qu'il y a, en réalité, très peu de romans et très peu de pièces vraiment propres à subir favorablement la barbare opération du découpage. Cependant chaque jour nous apprenons que tel roman, que telle pièce vont être soumis à cette torture. Le scénario original est devenu l'exception. Encore est-il en ce cas fourni exclusivement par le metteur en scène lui-même. A l'heure actuelle l'auteur d'un scénario — ce scénario fut il un chef-d'œuvre — est dans l'impossibilité de le placer, c'ast-à-dire, de le vendre. S'il ne possède pas par lui-même ou par ses amis, le capital ou, tout au moins la plus grosse part du capital nécessaire à la réalisation de son œuvre, qu'il renonce à tout espoir de la voir paraître sur un écran. « Il y a là, pour le film français, un très grave danger car l'abus des adaptations de romans ou de pièces lui porte un tort considérable. Certes, il y en a d'heureuses. Quand Baroncelli adapte Ramuntcho, Champi-Toriu, Le Rêve ou Le Pèie Goriot c'est tout bénéfice pour l'écrivain dont il s'inspire et pour nous. Mais quand on le contraint de s'attaquer à Roger la honte on humilie un beau talent et l'on travaille à déconsidérer un peu plus l'art cinégraphique dans l'esprit des gens de goût. C'est de bonne foi, je n'en doute pas, qu'un éditeur se flatte de mériter la gratitude des amis du film français attendu qu'il fait tourner en Austro-Bochie une adaptation de Serge Panine. Evidemment, ce bienfaiteur du film français ne se lend aucun compte du mal qu'il iui fait en le maintenant, en l'enlisant dans cette littérature de faux sentimentalisme bébête et rococo tombée un peu au dessous du dédain public. Nous disons, nous écrivons que le cinéma est le \\ Septième art » nous répandons autour de nous la bonne nouvelle de son relèvement intellectuel, de sa progression vers des formules épurées de littérature et d'art. Mais voici le démenti flagrant des faits, voici l'argument que l'on saura bien nous opposer dans un ricannement sans réplique « Votre cinéma ! Ah ! oui parlons-en! Le voilà occupé à galvaniser ce chef-d'œuvre de niaiserie Serge Panine, en coupant en quatre — pour que cela coûte moins cher — les marks allemands et les couronnes autrichien PETITS PORTRAITS Jenny liasselquist : Médaille de plomb, L'odeur des foins coupés, La fleur que l'on retrouve, décolorée, dans le livre d'enfance, Chaumine sous les sapins, « L'Angélus » de Millet. Agnès Ayres : Diane, Celle qu'on abandonne..., Les orchidées blanches fusent du ^ase de cristal, Saveur des pommes vertes, Lustre. Ruth Roland : Septembre chaud, Petits chiens pékinois, Arabesques noires sur un lampas jaune d'or, Un five-o'clock au « Sporting Girls », Tulipes fauves. Jaque Christiany.