Cinéa (1922)

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14 cinéa parles mœurs, par aussi ce besoin d'amour qui fait il «.'notre faible femme d'Europe la servante volontaire du mâle, dont elle attend une protection souvent illusoire. Voyez! 11 a suffi! d'une traversée de l'Océan pour, d'une créature, née humble, crédule, trop généreuse, victime désignée aux COUpS de la vie. faire la femme yankee. La conception de l'existence est antique. Elle n'a que faire de notre amour latin, pessimiste, — cet amour fait do pitié, do remords, de souffrance, de complications infinies. La femme yankee, dans ses rapports avec l'homme, ne connaît que deux choses : le flirt d'abord, un dérivatif à l'ennui, un passe-temps bon à combler quelques minutes entre deux danses ou deux parties de tennis; le mariage ensuite, un contrat commercial, car l'épouse américaine est (idole à la manière des honnêtes trafiquants, et elle ne trompe pas le mari qui l'entretient. Est-ce à dire qu'entre le flirt et le mariage, la femme yankee est incapable de f>a.s8 ion, do celle qui ravit l'être au temps, à l'espace et à lui-même? La femme yankee n'est pas à l'abri de ces sentiments absolus, mais quand elle les éprouve, elle veut, en stoïcienne moderne, n'y voir que quelque chose de fatal, le châtiment dos divinités. Elle se défendra d éprouver cette passion, elle en aura honte, et, cachant ses angoisses, ses larmes, ses jalousies, ses emportements, elle donnera le change sous une indifférence antique, tel cet enfant Spartiate souriant, tandis que le renard volé lui dévorait les entrailles. Par les soins d'une législation féministe, aux Etats-Unis, tout geste de l'homme se traduit aujourdhui par dos dommages-intérêts au profit do la femme. 11 n'y a pas que la « loi des promesses matrimoniales ». Il y a aussi la « loi de l'aliénation d'affection ». Il y a la « loi de l'épouse de droit commun », qui peut obliger l'imprudent à régulariser par le mariage l'aventure d'un jour. Il y a la « loi de la pension alimentaire », qui jette en prison le mari divorcé en retard pour le paiement de la rente due à l'ancienne compagne. Il y a la « loi de l'esclave blanche », qui punit des travaux forcés à temps le seul fait d'avoir emmené une femme d'un Etat dans un autre pour le mauvais motif. Et cent autres lois féministes guettent l'homme yankee, l'obligent à vivre dans une atmosphère orphique, avec, présente à ses côtés, l'ombre du grand mysogine, victime des bacchantes. Et qui oserait blâmer le féminisme yankee, même dans ses excès? En faisant, pour la première fois, de la femme la privilégiée de la morale, de la religion, de la loi, des convenances, le féminisme n'a fait que retourner l'arme contre le mâle, l'éternel bourreau. C'est que les comptes à régler avec l'homme sont lourds, depuis toujours que la femme a été sa victime au cours de cette anthropophagie sentimentale qui constitue l'histoire sexuelle du monde I Le jury s'est retiré. Il revient avec un jugement qui condamne Earle Williams, l'étoile du Vitagraph, à 75.000 dollars de dommages-intérêts au profit de la girl américaine qu'il a trompée avec de fausses promesses. Juin 1920. — Au matin de la bataille, mise en scène par Cecil H. de Mille, j'ai reçu, pour avoir. vécu un peu la guerre ailleurs, le commandement d'une compagnie. Ma troupe est composée de Sammies qui, sur le front, ont perdu le goût du travail régulier et qui, démobilisés et extras d'occasion, s'a percevrontbientôtqu à Los Angeles, la lutte pour la vie est parfois plus malaisée que la lutte pour la mort en Argonne. Mon caporal n'est autre que Kalikao, ce vieux vagabond français qui, depuis dix ans, tourne dans les foules pauvres, au pays du film. Kalikao ne se consolera jamais d'avoir vu en 1914 son engagement volontaire refusé par un consulat français. Il a fait 1870 avec les mobiles de la Loire; mais, n'ayant pu participer à la victoire de 1918, il en est encore à attendre la revanche, sa revanche. 11 la prépare méthodiquement en ajustant la jugulaire de son képi rouge (l'épisode se passe au début des hostilités) et en chargeant de cartouches à blanc son fusil. Les ennemis sont en train de prendre leurs positions de bataille, face à nous. Deux cents uhlans, tous Allemands authentiques. Des hommes de vingt-cinq à trente ans, bien en selle, sanglés dans le dolman gris, la carabine à l'arçon, le chapska sur l'oreille, la lance haute. (A suivre.) Ferri-Pis j Les Représentations de i " FAUST" ! Le 1 Film en Relief à Marivaux j La présentation de Faust, le premier film en relief, que nous avons signalée dans notre dernier numéro, a été immédiatement suivie d'une brillante série de spectacles au néma Marivaux. Attiré par la nouveauté du procédé qui fait le plus grand honneur à M. Parolini, son inventeur, et à la Société éditrice « Azur», le public s'est rendu en foule à Marivaux; il a admiré, outre l'ingéniosité de l'invention, qui nous donne véritablement la sensation photographique de la troisième dimension dite de profondeur, les tableaux d'art dont la transcription cinégraphique du chef-d'œuvre de Goethe est prodigue. Parmi les scènes les plus applaudies, citons le cabinet du docteur Faust, la merveilleuse perspective de nature qui sert de fond à la promenade de Faust et de son famulus Wagner et à leur rencontre du barbet, la scène du jardin, la place de l'Eglise, la mort de Valentin, l'antre de la sorcière, la prison et la mort de Marguerite. Les représentations de Faust, à Marivaux, ont donné lieu à de délicates manifestations d'art où la musique eut une part essentielle. Souligné par les plus belles pages du Faust de Gounod et de la Damnation de Berlioz, le film se déroula ainsi au milieu d'une atmosphère favorable et l'émotion particulière qui se dégageait de l'action cinégraphique s'en trouva accrue. Le procédé Parolini, si excellemment mis en œuvre par la Société « Azur » a reçu, dès son apparition, une consécration qui permet tous les espoirs. Cependant que Faust continuera sa triomphale carrière en France et à l'étranger, d'autres films réalisés d'après la même méthode verront bientôt le jour. Faust est en effet le premier film d'une série d'œuvres lyriques cinégraphiées qui comprendra Carmen, Roméo et Juliette, Hamlet, etc. Nous aurons l'occasion de reparler de ces nouvelles réalisations du film en relief auxquelles la jeune Société « Azur », déjà favorite du succès, entend donner ses soins les plus diligents.