Cinéa (1922)

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LES CINÉASTES CHARLES PATHÉ it.uiK les livret composé» pour l'éducation morale de l'enfance il 3 a de merveilleuses histoires celle du banquier Laffltte, celle d'Edlson, celle de t. ; qui tendent à prouver la valeur inégalable du risque et d< l'ai enture dans le commencement d'une carrière Industrielle. 1 "histoire de Charles Pathé est un des meilleurs contes du genre. Charh et Emile n'étalent pas destinés par 1. ur père a devenir cinéaspére Pathé était charcutier. On dit que les enfants fureni apprends dans la tannerie. Et puis, un jour. de l'Inattendu s'en mêla, et quand celle-là s'en mêle il n y a plus à reculer. Charles Pathé, riche d'un capital de mille francs, acheta un phonographe Edison et, pour exploiter ce monstre, s'improvisa forain. C'est à la foire de la Monthéty (Seine-et-Marne) qu'il débuta, le B septembre I i tt * '* . dans le commerce et l'industrie. I 'audition coûtait dix centimes. 11 parvint à réaliser de 150 à 200 francs par |our dans les diverses foires ou il installait son appareil. Un jour enfin, il s'établit cours de Vincennes pour vendre aux forains des phonographes, et surtout des cylindres qu il enregistrait lui-même. <)n y trouvait, par exemple, le dernier discours du Président Carnot, des monologues de Plébins et de Kam llill airs d'opéra alternant avec les mélodies populaires de Faure et de Delmet Un an après environ, il mit en vente 1<' Klnétoscope Edison qui employait des bandes de même format et de même perforation que celles d aujourd'hui. Cette entreprise le mit en rapport avec M. 11. Joly : ce lé, le premier qui fabriqua en France les bandes ti 11. s que tout le moin]. .liant. Chai tient on pour H 1 mais quand ' publique 1 • , phe qu'ils sant par projection sur un écran, la bande photographique (utilisée jusqu'alors .'ii vision directe dans le klnétoscope) Charles Pathé et Joly en tirent la même application. Après sa rupture avec Joly, Charles Pathé prit ses frères comme associés, chacun d'eux (ils étaient trois) apportant 8.000 francs à l'associaton. Mien qu'ignorant tout de la photographie, à laquelle il s'initia par l'étude des ouvrages de vulgarisation, Charles Pathé installa luimême un atelier d'impression à Yincennes, créant de toutes pièces et selon ses propres idées, le premier matériel nécessaire qu'il devait perfectionner par la suite. Par la suite, Emile Pathé se spécialisa dans la partie phonographe, Charles Pathé se réservant l'exploitation du cinématographe. C'est à ce moment qu'un client de Charles Pathé propose à ce dernier de fournir les fonds nécessaires pour monter l'affaire en Société anonyme; il s'appelait Grivolas. MM. Charles et Emile Pathé acceptèrent, et, au mois de novembre 1895, fut constituée la Compagnie Générale des Etablissements Pathé Frères, au capital de un million de francs. Les débuts des affaires cinématographiques furent assez difficiles. Il s'agissait de créer en France et à l'étranger dea débouchés à la fabrication, c'est-à-dire des exploitations cinématographiques en quantité suffisante pour amortir, par la vente d'abord et par la location ensuite, le prix de revient des films. Il fallut, pour cela, constituer des Sociétés filiales, auxquelles la Cie Pathé faisait des conditions extrêmement avantageuses pour la composition de leurs programmes. Sociétés, dont certaines, comme le Cinéma-belge et la Cinéma-Exploitation, distribuant régulièrement des dividendes de 20 à '*() ont toujours été très prospères. \ plusieurs d'entre elles la C ' Paméme dû pour faciliter leur uion assurer un minimum de innuel. ordre d'idées, et par ... c'est-à-dire en leur cinéa assurant un bénéfice substantiel, la C Pathé constitua des Sociétés de production la S. C A. G. L. le film d'art italien, etc., qui ont toujours régulièrement servi des dividendes à leurs actionnaires jusqu'au jour où la C Pathé les a invitées à faire une liquidation avantageuse pour les souscripteurs. En même temps qu'elle encourageait la constitution de ces filiales, la C'e Pathé, par des augmentations successives portait son capital de I million à 30 millions de francs. Elle occupait, avant la guerre, tant en France qu'à l'étranger, près de 6.000 personnes ; elle était alors la plus importante maison d'édition cinématographique du monde entier. Elle a, jusqu'à ce jour, distribué, sous forme d'intérêts ou de remboursements de capital, plus de soixante millions de francs à ses actionnaires et plusieurs centaines de millions de salaire à son personnel. Son chiffre d'affaires pour l'exercice 1920-21, au cours duquel elle a cédé le contrôle de ses affaires d'édition en France, Amérique et Angleterre — a atteint plus de 280.000.000 de francs, déduction faite de l'affaire phonographe dans laquelle elle est restée intéressée après en avoir abandonné le contrôle, il y a trois ans, à la Société des Machines Parlantes. La Société Pathé Cinéma produit plus de cent millions de film vierge par année. Et son activité ne s'arrête pas. On parlera sans doute beaucoup d'un nouvel appareil, le Pathé-Baby instrument précis, pratique peu coûteux, qui facilitera l'emploi des images animées dans les écoles, les usines, les hôtels et toutes les familles. Charles Pathé ressemble, si je puis dire, à ses actes. Il est allant et vivant, plein d'espérances, de curiosités, d'activité. Portez-lui une idée neuve, il s'enthousiasmera. Malgré sa carrière copieuse il préfère regarder l'avenir que regarder le passé. II aide intelligemment des inventeurs, des cinéastes, des artistes, des ouvriers. Il défend la cause des jeunes. Cela ne l'empêche pas d'être fidèle à ses collaborateurs des premières heures. Nous regrettons qu'il ne s'occupe pas actuellement de la production cinégraphique. Nous lui avons entendu prononcer sur certains essais des mots remarquables et encourageants qui pourraient faire réfléchir certains éditeurs, loueurs et mercantis dont le jugement a encore besoin d'éducation. Louis Delluc