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cinéa
EINSTEIN AU CINÉMA
Avant d'indiquer la manière dont les théories d'Einstein ont été mises à l'écran, il est indispensable de rappeler en quelques mots ce que chacun
est censé savoir sur ces théories, en
commençant par les expériences qui
en ont été l'origine, et tout d'abord par celle de Miehelson.
Celle-ci concerne, on le sait, l'influence que peut avoir le mouvement de la terre sur la vitesse apparente de» rayons lumineux : un exemple fera comprendre la position du problème.
Supposons deux observateurs placés à l'avant et à l'arrière d'une péniche amarrée dans un fleuve, parallèlement à une voie ferrée qui court sur la rive. Connaissant la longueur de la péniche, ils déterminent la vitesse des trains, et constatent notamment qu'à une certaine heure, un train A passe à l'avant de la péniche en même temps qu'un train H à l'arrière, et que A arrive à l'arrière en même temps que H à 1 avant; ils en concluent, ce qu'ils savent par ailleurs, que les deux trains ont la même vitesse.
Mais la péniche est mise en marche au moment précis où les trains A et H arrivent respectivement à l'avant
et a l'arrière. A, dont le trajet croise celui de la péniche arrivera à l'arrière avant que B, dont le trajet suit celui de la péniche, n'arrive à l'avant. Au train, substituons les rayons lumineux, au yacht la terre en mouvement dans l'espace, mouvement double, de rotation autour du soleil, de translation à la suite du soleil, dont les composantes tantôt s'ajoutent et tantôt se retranchent, et dont la vitesse est, par suite, essentiellement variable. Il semble que la différence des vitesses terrestres d'une époque de l'année à l'autre devrait entraîner une variation de la vitesse apparente des rajons lumineux, c'est sur ce point que porte la célèbre expérience de Michelson. La figure 1 ci-dessus en indique les dispositions schématiques de l'expérience, basée sur les propriétés d'une plaque de verre argentée qui reçoit un pinceau lumineux, le divise en deux faisceaux, l'un réfléchi, l'autre réfracté (haut) envoie ces deux faisceaux sur des miroirs qui les reflètent [milieu) les reçoit et les rassemble de nouveau (bas). Des deux faisceaux l'un marche perpendiculairement à la direction de la terre et n'est donc pas affecté par son mouvement; l'autre dont la marche est, suivant
les époques, de même sens ou de sens contraire à celui du globe devrait être — comme pour les trains dont il est parlé plus haut — décalé par rapport au premier. Or il n'en est rien, et des expériences plusieurs fois répétées confirment cette anomalie.
Pour l'expliquer, doit on supposer que la terre entraîne dans son mouvement l'éther qui servirait de milieu transmetteur aux rayons lumineux? Le phénomène bien connu de l'ab ration prouve le contraire; lorsque des rayons lumineux pénètrent dans le tube d'une lunette qui tourne avec la terre (fig. 2, haut), ils continuent leur trajet indépendamment du mouvement de la lunette et sans subir d'entraînement en aucune manière (fig. 2, milieu), et il en résulte un écart appréciable entre la direction où l'on voit l'étoile et celle où elle se trouve réellement (fig. 2 bas).
Il faut donc renoncer à l'idée de l'entraînement, mais d'autres explications surgissent à l'esprit. Si la longueur de notre base — le bateau dans l'exemple ci-dessus — se trou vait variable, si par exemple le mou vement lui faisait subir une véritable contraction, alors il deviendrait im