Cinéa (1922)

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14 clnéa nesse, gouverneur de quelque Etat de L'Ouest, au temps ou les élections se Faisaient encore eu Force, à coups de dollars et de revolver». En pénétrant pour la première l'oit* dans le Brunton, je lus ému par des cria énormes venant d'une seèue soigneusement elose. « Ne laites pas attention, me dit-on. C'eut Frank Keenan qui tourne. » Pour mieux amener sur les Faces de ses acteurs des expressions d'énergie, la vedette la plus puissamment laide de l'écran impose à ses collaborateurs les hurlements des surhommes de la tragédie grecque. La méthode du « gouverneur » doit être bonne, puisqu'elle produit de bons filme. Quand j'avais parlé au casting dlrector de Bruntoa de tourner dans Le Monde en /lamines, il m'avait ri au ne/. : « Keenan n'engage jamais des interprètes ayant moins de dix ans ne métier. D'ailleurs, un visage encore jeune ne l'intéresse pas II veut des traits creusés, ravagés. Pourtant, puisque vous insistez, vous le verrez ce soir. En tout cas, si le gouverneur vous remarque parmi les autres, il vous dira votre type. Frank Keenan ne se trompe jamais. Après cela, vous saurez qui vous êtes. » Savoir qui je suis? Quand presque tous, il nous faut traverser la vie, en ignorant jusqu'à la lin qui nous sommes I J'étais inquiet, comme à I heure d'une révélation. Le vieil acteur parut, me regarda, marcha droit sur moi, et dit à son directeur, en me désignant : « Si celui-ci peut jouer, vous en ferez le chef des anarchistes. II est le type exact du « vilain » intellectuel I » Le « vilain », le traître, le troisième rôle, celui qu'on siffle durant le drame et que l'on pend au dénouement ! Oh! vous tous qui pénétrez dans le studio de Frank Keenan, laissez toute illusion à la porte I Un tragique face à-face avec la vérité vous attend. Avoir rêvé d'incarner dans la vie et sur le film le « héros », le héros qui dénonce le complot, qui sauve l'ingénue, qui reçoit l'accolade du père noble? Avoir rêvé d'être un peu plus évalué que les autres, d'être sensible à la justice, capable de pitié, aspirant au sacrifice — et apprendre soudain qu'on est le « vilain » de la pièce ! Quelle amertume I Pourtant j'avais le rôle, mon premier. Il fallait le jouer. Pour un salaire de 100 dollars par semaine, j'at tisai L'émeute à la porte de l'usine, je prêchai la haine au coin des rues, je posai le premier pavé de la barricade, je fis sauter la maison communale, je blessai d'un coup de fusil la' plus douce fille de la cité. Après quinze jours de cette conduite abominable, j'eus la satisfaction, au dernier épisode, de sentir l'index et le pouce du « gouverneur » me pincer l'oreille, et une voix médire : « Ça, my boy, c'est bien. ».Mais, en même temps, je devenais pour tous les studios de Los Angeles le type du « vilain ». Le théâtre européen n'obéit qu'imparfaitement à la loi des types. Pour dans une de ses créations du «Villain» en Californie. vu qu'elle ait de l'habileté ou de la notoriété, une actrice de quarantecinq ans se verra aisément confier un rôle de jeune amoureuse, tandis qu'un acteur de vingt-cinq printemps incarnera à la rigueur, en se faisant une tête, un personnage d'âge mur. A force détalent et de grimage, des artistes comme Coquelin, Antoine, Guitry, Gémier ont à la fois joué le héros ou le traître, le père noble ou le grand amant, Don Juan ou Diafoirus, le cocher de fiacre ou l'empereur. (Jl suivre.) FERRI-PlSANI. I Les Présentations du 4 au 14 Septembre 1922 FOX-FILM Celui qui osa. Un bon William Russell avec du mouvement et des vues intéressantes, mais sans doute déjà ancien. Eillen Percy y est ordinaire. — Sa nièce avait raison. Assez ennuyeux vaudeville où Eillen Percy est cette fois nettement médiocre. — Néron. Un autre Quo Vadis ? Intrigue amoureuse, ambition, rivalités, incendie de Rome, légions romaines en révolte, chrétiens livrés aux lions, victoire d'un homme sur un fauve, mort ven resse de l'empereur, etc. Jacques Grétillat, de premier ordre dans Néron, tour à tour, est joyeux et féroce. Paulette Duval est belle. L. W. L. AUBERT Phroso. Nous avons déjà parlé de ce film qui revient d Amérique oùil a eu assez de succès. PHOCÉA La Femme et la Brute. Film dramatique italien qui n'appelle aucune observation spéciale. — La découverte du professeur Bertold. Scène dramatique interprétée par Krauss et Marise Dauvra}'. UNITED ARTISTS La Fleur d'Amour. Un film d'aventures et d'amour, signé Grif fith. Soigné, mais sans rien d'éclatant. ' PARAMOUNT Ce que peut une femme. Sur une donnée de James Barrie, spirituelle etoriginale, mais pas particulièrement photogénique, un film honnêtement construit et interprété. — Au pied de l'Échafaud. — Cela ressemble un peu à Torture, ou Jewel ! Carmen était si bonne, mais c' traité longuement, trop longuement et sérieusement. Toilettes un peu démodées. Betty Compson était meilleure dans Le Miracle. L. L. GAUMONT Julia de Trecœur (27 octobre). Film italien qui ne tire que très médiocrement parti de la célèbre nouvelle de Feuillet. — L'Abandon (3 novembre). Film italien déjà présenté. WEILL Une leçon de one-step. Comédie interprétée par Charles Ray et Gladys George.