Cinéa (1922)

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cinéa BOB SCALON el LIL1 SAMUEL dans Villa Destin Le Carnaval des Vérités |uan (JAQUE CATELAIN) retourné au village évoque les minutes de son bonheur auprès de la belle Andrée Cernin (DIANE FERVAL) a CINECLASTES a Circé, la magicienne aux yeux pailletés de sortilèges, transforme en se jouant des agneaux en loups. Par un jeu semblable, mais dans un rythme inverse, Louis Delluc tente, à son tour, de transmuer en agneaux de véritables fauves. Lisezle ; et voyez comme d'un tour de plume passe-passe il transforme en purs « cinéastes » les pires cinéphobes. Hélas î L'encre du brillant essayiste n'est pas une liqueur qui vaille celle de l'Enchanteresse, — et des métamorphoses qu'il prétend opérer, grâce à elle, il ne subsiste à nos yeux que trompeuses métaphores, brochant sur un fond d'inexplicable indulgence. Pour nous, en effet, tous ces prétendus agneaux que lironique auteur de Fièvre invente sur papier, qu'il enrubanne avec style, et qu'il paît d'une houlette Watermann entre les solides colonnes d'un monument dont le fronton clame « Excelsior », ces agneaux demeurent tout à fait des l0Up8. Louis Delluc, regardez de près : la plupart de vos « cinéastes »cene sont que des cinéphobes Cinéphobes, — mais est-ce assez dire, est-ce assez maudire, quand Iil s'agit de désigner ces hommes d'écran que notre critique transubstantie par perversité, — ou ces cyniques gens qui vivent du Ciné et dont pourtant tous les efforts semblent tendre à briser l'essor de l'image animée ? Cinéphobes, — est-ce assez précis pour évoquer ces iconoclastes d'un genre nouveau, ces briseurs d'élan, ces briseurs de mouvement ? — Cinéphobes, est-ce assez sévère pour flétrir ces ennemis de l'intérieur ravageant le Temple qui les abrite et les nourrit ? Bref ne sont-ils que des cinéphobes, tous ces briseurs d'imaginations ?... on les nommerait plus justement des cinéclastes. ROSE-FRANCE Distinction nécessaire. Car, à côté de ces professionnels ennemis que Louis Delluc, dans ses récents articles, amnistie et considère comme étant quand même des cinéastes, et que je propose de tenir (passez-moi le mot) pour des « cinéclastes», nous savons bien, lui comme moi, qu'il existe aussi de vrais comtempteur8, de vrais honnisseurs du cinématographe : — des cinéphobes. Et certes ces cinéphobes, si par définition même ils ne sont jamai des professionnels du moving, n'e sont pas moins tout autant les ei nemi8. Mais, différence essentielle ceux-là nous sont des ennemis indispensables, voire avantageux. Et d'abord ils sont des ennemis nettement déclarés ; ils se montrent en face et l'on sait où les rencontrer ; de plus, contrairement aux « cinéclastes », ils évoluent à l'extérieur du Temple comme étant étrangers à l'activité cinématographique ; — guerre qu'ils nous font n'est donc pas guerre civile ; c'est un combat ouvert d'opinion à opinion, et qui permet d'apercevoir la diversité des assaillants comme les effectifs de l'ennemi. D'ailleurs, plus leurs rangs sont serrés, plus nous nous réjouissons secrètement. On 8ait bien, pour peu qu'on y réfléchisse, que c'est de leur nombre et de leur puissance que dépend le grandissement même du Cinématographe, car « la valeur d'un mouvement se juge à la valeur de ses ennemis ».