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cinéa
Une femme rêve :
EVE FRANCIS
dans Prométhée Banquier
SUZANNE DESPRES s Le Carnaval ,/,
en effet cet enveloppement poétique qui met des ailes aux idées pures, et qui, seul, leur permet d'atteindre jusqu'aux régions de l'âme où la Vérité, dit-on, devient efficace.
C est pourquoi il est peut-être bon d'en évoquer ici les points saillants.
A vrai dire, dès que Marcel L'Herbier se poste en face du cinématographe, il l'aperçoit en état de crise. Crise de jeunesse, crise naturelle, puisqu'il est inévitable que toute force neuve souffre en naissant d'une sorte de « discrédit congénital ». C'est ce que Marcel L'Herbier évoque justement.
« Quand " la mère de Jésus songe à juger son fils adolescent, son cœur simple ne trouve rien de mieux que d'en dire : « C'est un brave petit bonhomme... ».
« Autre exemple d'un daltonisme aussi déroutant. Le logeur de Spinoza définit ainsi son locataire « un excellent opticien ».
« De tels jugements, s'ils ne nous éclairent pas très exactement sur ceux qu'ils concernent, nous éclairent du moins sur cette conclusion : on n'est jamais le Messie, ou le philosophe de tout le monde ». « Aujourd'hui le Cinématographe est le Messie de quelques-uns. Il a donc à souffrir par d'autres... »
« C'est ainsi qu'ayant depuis longtemps subi les derniers outrages, il doit à certains d'avoir encore à subir les premiers, ceux de la prime enfance, — ceux du baptême.
« — Ici en effet on le baptise Cinquième Art.
« — Là, on le baptise Septième Art.
« — A droite on le baptise la troisième industrie. ^
« — A gauche on le baptise la quatrième internationale.
« Bref on le baptise... à perpétuité. »
Voilà donc la lourde peine qu'on inflige à toute la jeune cinématographie mondiale, — et voilà la cause de sa langueur. Mais quand il examine de plus prés, l'état du cinématographe de France, Marcel L'Herbier le trouve atteint d'un malaise tout particulier.
« Le Cinématographe (2) français est alité.