Cinéa (1922)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

12 C est donc que le Cinéma, qui De doit pan être considéré comme un art Bur le même plan que les Arts, ne doit pa.s davantage être tenu pour une industrie au même titre que d'antres industries. Et pourtant, cette étrange activité quasi-indéfinissable, « ce prodigieux instrument de prestidigitation vitale qui contient toujours un peu plus que ce qu'on y voit » n'est pas tel que l'on puisse se détourner des riches virtualités qu'il contient. Force pragmatique du plus puissant avenir, notre auteur n'hésite pas à la trouver en équivalence avec la presse quotidienne ou l'instantanéité télégraphique. Le Cinématographe, presse à images, une invention égale en importance mondiale à celle de l'imprimerie. A tel point que « ça devient pour une nation un dilemme d'y exceller ou de s'amoindrir ». Quand nous déduisons de cela que le Cinématographe ne saurait être défini, c'est mal connaître l'audace des poètes qui aiment à tâcher et liai-fois réussissent là où il n'y a vraiment que peu de chances de le faire. C'est ainsi qu'obéissant à quelque invitation profonde, Marcel L'Herbier, après avoir détruit, essaie d'affirmer et de construire autour du problème cinégraphique. Peut-on dire qu'il réussit tout à fait à percer à jour la composition complexe de cette musique aux vibrations encore inouïes, qui est différente de tout, et pourtant har monique à tout, qui n'est pas qu'un art, mais est harmonique à l'art, pas qu'une industrie, mais est fonction de l'industrie? Ou m' sait, mais écoutons-le. « Un Art (1), une Science, une Industrie, un Sport : voilà les quatre compartiments du cœur cinématographique — et sa vie est la résultante de la pulsation de ces forces. « Un Art. — Ou plutôt l'art de transposer les Arts, Peinture, Musique, Statuaire et leur transposition en valeurs vivantes. Dramaturgie et sa transposition en valeur muette. « l'ne Science. — Chimie, Optique, Actinométrie; Science du nombre, du rythme, du volume, du plan. « l'ne Industrie. — L'acceptation des contingences financières (faire un film c'est s'obliger à faire une affaire). « Un Sport. — Une façon perpétuellement risquée, active, imprévue de vivre; une façon franche d'écrire en images les gestes d'audace, les gestes de passion que les Grands Arts ne faisaient que rapporter, évoquer ou dire. « Un Art, une Science, une Industrie, un Sport, le Cinématographe est ce total, ce composé. — Il est cette synthèse. « Sans doute dépasse t-il ainsi toutes les anciennes formules d'expressions statiques ; sans doute déroute-t-il par là les vieilles habitudes de pensée, les traditions de la vie et les bases même des considérations sociales. Sans doute exige-t-il (i). Choses de Théâtre. cinéa enfin de celui qui, bientôt, y réussira un simultanéisme presque miraculeux de dons, de connaissances, d'ambitions. « Mais il est bien aussi selon son temps. Mélange violent de contradictions, d'antinomies, de dilemmes; synchronisme de virtualités et de réminiscences; raccourci à portée mondiale d'oppositions, d'opportunités, il va exactement de pair avec les monuments de notre société. — Comprimé de temps et d'espace il s'avale par les jeux et opère sur tout l'organisme de l'avenir; Jazz-band visuel, forêt de frissons disparates; sirène devenue sifflet, cheval devenu vapeur; le tout mêlé en un vaste arc-en-ciel de vitalité; cocktail de puissances : — le Cincmatoçjraphe ». On le sent bien, Marcel L'Herbier veut absolument tenir le Cinématographe pour une expression particulière de l'activité humaine. Est-ce, comme on l'a insinué, par un mépris foncier et mal déguisé de l'image animée, qu'il ne veut pas pour elle l'appellation d art, ou n'estce pas plutôt parce qu'il tient l'Art comme une manifestation inactuelle du génie humain? Qui sait? Peut-on toutefois signaler cette amusante devise pastiche dont Marcel L'Herbier imagine d'orner les armes parlantes de l'Art muet. « Dogme ne puis « Art ne daigne « Je suis le Sire de la Vie ». Cavai.canti. EL DORADO ■SBâKV ^■■BHHB iï t\'*v; m: 'TESP. :1 L Herbier .-explique avec le commandant de la police de Grenade.